Dans une déclaration, rendue publique mercredi soir, la CNCD–Oran et la LADDH dénoncent fortement le refus qui leur a été signifié par les services de la wilaya (Préfecture) et l’APC (Mairie) de leur accorder une salle pour y tenir leur meeting programmé pour ce samedi 19 Février à 10 H.
Plus grave, les représentants de la CNCD se sont vus « trimbaler » durant toute la journée du mercredi de service en service, tantôt au niveau de la wilaya, tantôt à l’APC. Ce va et vient a finalement abouti sur un refus de leur octroyer une salle sous des « prétextes qui ne cachent qu’un arbitraire », dénonce la CNCD. Et de poursuivre « la LADDH et la CNCD considèrent que ces comportements montrent bien que les déclarations du Président de la République ne sont en fait que des propos destinés à la consommation internationale, à moins que les élus de l’APC et l’exécutif de la wilaya ne dépendent d’une autre instance… »
En dépit de cela la CNCD maintient sont objectif et son droit à tenir un meeting à 10 h à la salle « Le Colisée », et appelle les citoyens à venir y participer comme nous l’a expliqué l’un des animateurs au niveau local de la coordination :« Nous allons nous rendre samedi matin à la salle à 10h pour notre meeting, si les portes restent closes nous ferons le meeting dans la rue, c’est aux autorités de mesurer leur responsabilité dans ce qu’il risque d’advenir désormais.».
Pour l’universitaire Kaddour Chouicha, mandaté pour s’exprimer lors de la tenue d’une conférence de presse, ce refus obéit à un double objectif vital pour le pouvoir : ” En fait ce refus malgré les déclarations du chef de l’Etat, faut-il le rappeler ici, est tout simplement d’empêcher, coûte que coûte, la CNCD–Oran ou d’Alger de devenir visible pour la population car ainsi ce sont toutes les manipulations autour de la dynamique, des objectifs et des animateurs de la CNCD qui tomberaient. L’autre crainte est de voir une jonction s’effectuer avec la population. C’est pour cela aussi que notre rassemblement du 12 Février à été réprimé, tout a été fait pour empêcher la population de nous rejoindre ».
La CNCD qui doit tenir une conférence de presse ce vendredi matin au siège de la LADDH, afin d’apporter toutes les informations à la population sur cette situation, estime par ailleurs que les manipulations et les intimidations comme l’utilisation de « baltagyias » poussent en fait à provoquer la violence et des affrontements, un scénario qui conviendrait au pouvoir, dont la crainte est de voir la naissance d’un mouvement structuré, large et démocratique à l’image donc de la CNCD. La théorie du chaos en quelque sorte qui a été tentée en vain en Tunisie et en Égypte.