La progression des eurosceptiques, de l’extrême droite et des radicaux de gauche, n’aura pour incidence qu’une nouvelle majorité au Parlement européen, que devraient composer les conservateurs, les socialistes et les libéraux.
Avec seulement 39 sièges sur les 766 que compte le Parlement européen, les partis de l’extrême droite que l’on appelle les “non-inscrits” du Parlement sortant, dont font partie le Front national français, le FPÖ autrichien et le PVV néerlandais, ne risquent pas d’en perturber le bon fonctionnement. En effet, ces résultats n’auront aucune incidence sur la majorité, car ils ne peuvent même pas former un groupe parlementaire, qui nécessite 25 députés de 7 pays différents.
Ces extrémistes ne peuvent pas le faire même si on leur adjoint les eurosceptiques, rassemblés autour de l’Ukip britannique de Nigel Farage, qui ont obtenu 35 sièges (+4). Ceci étant, il y a lieu de constater que l’écart s’est resserré quelque peu entre les conservateurs du Parti populaire européen (PPE) et les socialistes au Parlement européen. Selon la nouvelle projection du Parlement connue hier, elle donne 25 sièges d’avance au PPE.
Cette projection indique toutefois que le PPE aurait toujours 212 sièges, soit 61 de moins que dans le Parlement sortant, alors que les socialistes en obtiennent 187, soit un recul de 9 sièges. Quant aux libéraux, ils sont toujours le troisième groupe avec 72 députés, avec cependant 11 sièges de moins qu’auparavant. Ils sont suivis par les Verts qui seront au nombre de 55 députés, soit 2 de moins que dans le Parlement sortant. Au total, ces 4 groupes obtiennent 526 sièges, contre 612 précédemment.
La conséquence la plus importante est que, compte tenu de la poussée des europhobes, de l’extrême droite et de la gauche radicale, la seule majorité possible paraît résider dans une grande coalition entre conservateurs et socialistes, avec l’appoint éventuel des libéraux. Selon le président de la Commission européenne, José Manuel Barroso, ces 3 forces “ne sont pas d’accord sur chaque détail, mais elles partagent un consensus fondamental pour une Europe qui devrait maintenant être renforcée”.
Il a notamment appelé les forces européennes à se “rassembler”, après la poussée des europhobes lors des élections européennes. Manuel Barroso a jugé “très important” que les forces politiques “représentées au sein de la commission”, à savoir les conservateurs, les socialistes et les libéraux “aient ensemble de nouveau gagné”. “Elles sont, en effet, celles qui ont la plus importante représentation dans le nouveau Parlement européen”, a-t-il poursuivi dans un communiqué.
“Les résultats montrent qu’une majorité très solide et qui fonctionne est possible”, a-t-il conclu. À signaler que la gauche radicale, avec 43 sièges, en gagne 8, et les conservateurs britanniques et polonais en obtiennent 45, soit 12 de moins. Enfin, le Parlement a classé dans une rubrique “autres” des élus dont le parti n’était pas représenté dans le Parlement sortant, comme le Mouvement 5 étoiles de Beppe Grillo en Italie, les anti-euro d’AFD en Allemagne, ou les néonazis d’Aube dorée en Grèce. Cet ensemble compte 63 sièges dans la dernière projection.
M. T