Malgré la mise en application du nouveau décret de 2008, 100 000 nouvelles constructions inachevées

Malgré la mise en application du nouveau décret de 2008, 100 000 nouvelles constructions inachevées
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Les bénéficiaires de lots de terrain ont pu récupérer le permis de construire après une demande faite auprès des APC et des différents services de l’urbanisme. Par contre, ils ne se sont toujours pas présentés pour se faire établir un certificat de conformité.

Selon une source généralement bien informée, plus de 100 000 nouvelles constructions n’ont toujours pas été achevées par leurs propriétaires et ce, depuis 2008. Les bénéficiaires de lots de terrain ont pu récupérer le permis de construire après une demande faite auprès des APC et les différents services de l’urbanisme. Par contre, ils ne se sont toujours pas présentés pour se faire établir le certificat de conformité, pourtant exigé dans ce genre de constructions.



Conformément à la loi 08-15 du 20 juillet 2008, tout propriétaire d’un terrain en construction doit obligatoirement finir le chantier qu’il a entamé ; ce n’est pourtant pas le cas pour la plupart des personnes recensées durant ces deux dernières années.

Selon la même source, ces constructions inachevées, certaines même illicites puisqu’elles sont implantées sur des sites agricoles, voire touristiques, ne sont pas recensées par le ministère de l’Habitat comme inachevées, car elles sont en chantier depuis 2008.

LG Algérie

Le nouveau décret ministériel concerne dans un premier plan les villas inachevées et illicites qui datent d’avant 2008. Ces 100 000 nouvelles villas inachevées s’ajoutent aujourd’hui à celles se trouvant dans la même situation et dont le nombre dépasse 1 750 000. La plupart de ces villas sont en construction depuis des dizaines d’années.

Désormais, le nombre de constructions illicites et inachevées à travers le pays avoisine les deux millions d’unités. Pourtant, la loi 08-15 du 20 juillet 2008 exige de tout propriétaire d’une construction inachevée de la finir dans un délai de cinq ans, faute de quoi des sanctions lourdes lui seront appliquées.

Pour rappel, c’est à la suite de la visite du président Bouteflika en juillet 2007 dans la wilaya de Bordj Bou-Arréridj et sa colère à propos des constructions inachevées que cette loi a été élaborée et mise en application.

Ces constructions inachevées ont défiguré l’image des villes et villages du pays, surtout la capitale qui, faut-il le souligner, a été durement touchée par ce phénomène urbain. La loi 08-15 a été applicable dès sa publication au Journal officiel.

Désormais, tout propriétaire d’un terrain en construction sera obligé de finir le chantier qu’il a entamé. L’objectif de cette loi est de soumettre chaque propriétaire aux normes de construction et surtout faire barrière aux villas anarchiques qui poussent comme des champignons. Un désordre caractérisant le tissu urbain qui nécessite une «thérapie urbanistique», comme l’a déclaré le ministre de l’Habitat, Nourredine Moussa.

Le phénomène des constructions inachevées ou illicites a pris une ampleur démesurée durant ces vingt dernières années, surtout avec le boom économique et démographique qu’a connu le pays. Face à cette situation d’anarchie, le rôle des responsables locaux est plus que déterminant pour arrêter cette «hémorragie» de constructions inachevées. Bizarrement, ces élus sont passés à côté de leur sujet, d’autant que le nombre de constructions inachevées est en nette progression.

Les contrôles sont de moins en moins effectués, la police de l’urbanisme de moins en moins active et un laisser-aller de plus en plus flagrant. Conséquence : des constructions inachevées de plus en plus nombreuses et une anarchie totale.

Sofiane Abi