Le doute persiste sur l’avenir de l’Intersyndicale de l’éducation nationale qui a appelé à une grève le 21 du mois en cours. Après la sortie du Cnapeste, qui n’a pas signé l’appel à la grève en invoquant des raisons organiques internes, c’est au tour de l’Unpef de se désengager de l’Intersyndicale en proposant une séance de travail avec la ministre de l’Education nationale, Mme Nouria Benghebrit, les 9 et 10 janvier.
L’information a été donnée, mardi à Alger, par la ministre qui annonce le lancement des concertations avec le partenaire social pour examiner les préoccupations socioprofessionnelles soulevées récemment par les syndicats du secteur. Accompagnée du wali d’Alger, Abdelkader Zoukh, Mme Benghebrit, qui a inauguré nombre d’établissements scolaires à Alger, a indiqué que ces concertations permettront l’examen des dossiers soumis par le partenaire social au ministère, affirmant que les portes de son département «sont toujours ouvertes». Après avoir exprimé son «regret» quant au désengagement de quatre syndicats de la charte d’éthique éducative, signée en novembre 2015, la ministre a qualifié de «droit constitutionnel» la grève annoncée par ces syndicats, qu’elle a appelés à œuvrer au «rétablissement de la confiance qui devrait être basée sur la vérité».
Pour rappel, le Collectif des syndicats autonomes du secteur de l’éducation avait appelé, lundi, à une grève d’une journée le 21 janvier, laquelle sera suivie de sit-in devant les directions de l’éducation à travers tout le territoire national.
Mme Benghebrit avait salué samedi passé la proposition de l’Union nationale des personnels de l’éducation et de la formation d’organiser une rencontre les 9 et 10 janvier en cours pour examiner les dossiers déposés, réitérant à ce propos son engagement au dialogue et à la concertation avec tous les acteurs sociaux en vue de résoudre les problèmes soulevés à même de préserver la stabilité du secteur.
Les préoccupations de ce collectif sont essentiellement liées aux « restrictions à la liberté de l’exercice syndical, outre l’atermoiement des responsables du ministère de tutelle quant à la prise en charge des dossiers et réclamations soulevés, et la réalisation des engagements contenus dans les procès-verbaux signés». Ils concernent particulièrement les «statuts et les œuvres sociales» du secteur, selon le communiqué du syndicat. La rencontre prochaine avec l’Unpef renforce les doutes sur la cohésion qui règne au sein de l’Intersyndicale et la capacité réelle de cette dernière à mener un mouvement de protestation d’envergure au cours de l’année scolaire actuelle 2018/2019, qui sera marquée par l’organisation de l’élection présidentielle. Sur ce point, l’Intersyndicale avait annoncé, le 11 décembre dernier, le boycott de toutes les rencontres et activités organisées par la tutelle.
Pour rappel, à l’approche de l’élection présidentielle d’avril 2004, le CLA et le Cnapeste ont réussi, après plus de deux mois de grève, à arracher une augmentation de salaire historique. La crainte de perturber le bon déroulement de cette échéance électorale a amené le gouvernement d’Ahmed Ouyahia à faire des concessions aux syndicats qui sont parvenus à paralyser la quasi-totalité des lycées d’Algérie.