Le Forum initié hier promettait beaucoup : Les relations commerciales Algérie-Jordanie au point mort !

Le Forum initié hier promettait beaucoup : Les relations commerciales Algérie-Jordanie au point mort !

Les travaux du Forum d’affaires et d’investissement algéro-jordanien ont débuté hier à Alger, avec la participation de plusieurs opérateurs économiques des deux pays. Cette manifestation économique bilatérale portera essentiellement sur les opportunités d’investissements dans plusieurs secteurs y compris celui de la pharmacie et la logistique.

En dépit, d’une relation exemplaire entre l’Algérie et la Jordanie, les relations bilatérales économique et commerciale ne sont pas sur la même longueur. En effet, la directrice générale de la Chambre algérienne de Commerce et d’industrie, Wahiba Bahloul nous a indiqué : « cette rencontre se tient, en marge de la 8e session de la commission mixte algéro-jordanienne, c’est une excellente occasion qui permettra de rapprocher les communautés d’affaires des deux pays. En septembre dernier, nous nous sommes rendus en Jordanie, pour discuter avec nos homologues, d’ailleurs, on a déjà commencé à réaliser des opérations de partenariat», tout en ajoutant : « le ministre de l’Industrie et des Mines, Youcef Yousfi a signalé que notre objectif n’est pas seulement de vendre le produit algérien sur le marché jordanien mais surtout de proposer des partenariats, et des co-investissmeents ici en Algérie pour le marché local, en premier lieu, mais également, pour profiter de la position géostratégique de notre pays, comme étant une porte sur l’Afrique, et également de profiter des accords de libre échanges qui existent, tant avec l’Union Européenne, ainsi qu’avec les grands pays arabes pour essayer de permettre à ces produits d’accéder sur ces marchés et profiter aussi de l’expérience de nos frères jordaniens dans certains secteurs, notamment le secteur médical. » dira notre interlocutrice.

La directrice de la CACI, a fait savoir que : « l’Algérie a un énorme potentiel, en tout ce qui concerne les produits agricoles, agroalimentaires et de transformation agro-industrie. Nous avons, quand même, acquis une expérience estimable et nous pouvons dire que nous avons une industrie naissante qui est très intéressante, et que nous voudrions exporter sur le marché jordanien, mais aussi dans les pays limitrophes, c’est-à-dire le marché irakien, syrien et pourquoi pas dans toute la région du Moyen Orient. »

Par ailleurs, pour ce qui est du domaine médical, Wahiba Bahloul a souligné que : « dans ce secteur,le nombre de laboratoires pharmaceutiques jordaniens exerçant en Algérie est important, ils ont investi ici en partenariat avec des opérateurs algériens, donc nous, on voudrait profiter de leur savoir-faire, pour essayer de booster l’industrie pharmaceutique, malgré que nous avons une industrie intéressante que nous voudrions redynamiser d’avantage », s’est-elle exprimée.

Concernant le volume des échanges entre l’Algérie et la Jordanie, cette même responsable nous a indiqué que : « si on compare la volonté politique avec le potentiel, le volume ne reflète pas vraiment, mais en moins, je dirai que globalement, si on compare entre l’année 2016 et 2017, je vous dirai que nos exportations sur le marché jordanien ont connu une hausse considérable, la preuve on est passé de 95 millions de DA, à 137 millions de DA. À l’inverse, nos importations de Jordanie ont baissé,nous étions sur les 11 premiers mois de l’année 2016 à 137 millions de DA et ce chiffre a baissé à 90 millions de DA, durant la même période. Nous avons, en quelque sorte, inversé les chiffres et cela fait une excellente chose, et il va falloir continuer sur cette lancée afin d’essayer de rééquilibrer la balance commerciale. » Avant de conclure ces propos, elle a ajouté que : «l’Algérie a une industrie très intéressante et toute les expériences que nous avons acquises, il faut les capitaliser pour des co-investissements entre l’Algérie et la Jordanie. »

Pour le représentant de la Chambre de Commerce jordanienne, Khaled Soabnous a fait savoir que : « la Jordanie est considérée parmi les premiers pays investisseurs en Algérie, nos entreprises existaient en Algérie depuis les années 80, dans le secteur pharmaceutique. D’ailleurs, aujourd’hui nous avons 6 usines en Algérie, en plus de 3 banques dans le domaine monétaire. Aussi, il y a des petites entreprises spécialisées dans le bâtiment et le commerce des produits de construction », dira-t-il, ajoutant : «environ 1200 employés algériens occupent des postes, au sein de ces entreprises, sachant que les résultats réalisés jusque-là, sont satisfaisants, même si les échanges commerciaux entre les deux pays sont encore faibles. »

D’après lui, les opérateurs économiques algériens ne s’intéressent pas à la zone Est d’Amman, d’autant que cette région est économique par excellence en Jordanie. Il a dit qu’ : «aujourd’hui, nous sommes dans une phase importante, à titre d’exemple, la réhabilitation de l’Irak et de la Syrie nécessite une forte assistance des entreprises économiques, et je pense que l’Algérie aura sa place pour investir aux marchés du Moyen-Orient. Si nous sommes venus en Algérie, ce n’est que pour encourager les relations bilatérales entre les deux pays. J’espère que le gouvernement algérien révisera la loi d’investissement, afin de permettre aux investisseurs de créer leurs entreprises en Algérie », a-t-il conclu.

Mohamed Wali