Malaise dans le secteur de la santé, Les résidents entament des sit-in cycliques

Malaise dans le secteur de la santé, Les résidents entament des sit-in cycliques

Les résidents entament des sit-in cycliques

Et la grogne reprend

Ils dénoncent une circulaire de 2011 qu’ils jugent attentatoire au bon déroulement de leurs cursus.

La crise ne semble pas prête à épargner un moindre secteur. A peine les grèves ayant mis en branle la sphère éducative finies, le secteur de la santé renoue avec la protestation.

En effet, à l’issue d’une réunion des délégués des résidents de la région Centre tenue le 7 mai dernier en présence des représentants des spécialités médicales et chirurgicales des trois facultés de médecine d’Alger, Blida et Tizi Ouzou, le cap a été mis sur l’abrogation de l’article 08 du chapitre II de l’arrêté ministériel n°709 du 06/12/2010. L’article en question concerne l’Organisation et modalités d’évaluation et de progression du cycle de formation en vue de l’obtention du diplôme d’études médicales spécialisées. Pour faire aboutir cette revendication, les médecins-résidents du Centre ont aussi prévu l’organisation d’un sit-in de protestation et de revendication aujourd’hui à 13h00 dans l’enceinte de l’hôpital Mustapha.

Selon le Comité des médecins résidents de la région Centre, l’article 08 du chapitre II de l’arrêté ministériel n°709 du 06/12/2010 concernant l’Organisation et modalités d’évaluation et de progression du cycle de formation en vue de l’obtention du diplôme d’études médicales spécialisées, élaboré en 2010, a déjà fait l’objet d’un rejet massif des résidents en 2011.

Le rejet a été motivé par le fait que cette circulaire favorise l’auto-formation au détriment des compétences des résidents et des différentes tâches qu’ils effectuent (consultations, gardes, astreintes, interventions, travaux de recherches théoriques, etc.) au cours de leur stage. «L’évaluation ponctuelle encouragée par cette circulaire ne prend pas en considération les compétences du résident sur son terrain de stage», a écrit le Cmrrc dans un communiqué. «L’évaluation ponctuelle, nous explique un représentant des résidents, se fonde sur un examen et fait abstraction du travail continu du résident au sein de son institution.»

Néanmoins, le rejet de cette circulaire par les résidents n’est pas motivé uniquement par ceci.

En effet, selon eux, «rejetée déjà en 2011, elle a été mise à jour il y a un mois sans que les chefs de services, encore moins les résidents, n’en soient informés».

En outre, précisent les résidents, cette remise sur la table de la circulaire s’est faite «sans même que les modalités de cette évaluation ne soient définies, ce qui est anormal et anti-pédagogique sachant que l’année universitaire avait débuté en novembre et que le bon sens aurait voulu que ces annonces soient faites à cette période».

Les médecins résidents rappellent par ailleurs que «cette méthode d’évaluation ponctuelle n’existe pas ailleurs» et que «la validation des années au cours de la spécialisation se fait par l’appréciation de l’activité quotidienne par le chef de service». Ils demandent simplement «l’annulation de ladite circulaire, mais aussi la revalorisation du fameux carnet du résident pour arriver à une dimension concrète et pratique de son utilisation comme véritable support pédagogique accompagnant le résident durant tout son cursus et permettre ainsi aux enseignants formateurs de pratiquer une évaluation concrète, efficace et objective». Contacté par téléphone, un représentant des médecins résidents de la région Centre, dit, sur un ton inconciliable, que «les résidents sont résolus et ne se tairont que lorsque leurs revendications seront prises en charge». «Nous allons entamer un cycle de sit-in aujourd’hui et déposer une demande d’audience au niveau du ministère de la Santé. Si jamais nos revendications, qui portent fondamentalement sur la qualité de la formation et l’évaluation objective, ne sont pas prises en charge, nous allons éventuellement envisager des méthodes de protestation plus radicales, à savoir les grèves,» a-t-il ajouté. Alors, se dirige-t-on vers un blocage du secteur de la santé?