Maladresse diplomatique ou geste inamical envers l’AlgĂ©rie ? la Tunisie a proposĂ© d’accueillir Abou Qoutada, «Mufti» du GIA

Maladresse diplomatique ou geste inamical envers l’AlgĂ©rie ?  la Tunisie a proposĂ© d’accueillir Abou Qoutada, «Mufti» du GIA

Maladresse diplomatique ou geste inamical ? Le parti islamiste Ennahda, au pouvoir en Tunisie, a proposĂ© l’exil politique au «mufti» du Groupe islamique armĂ© (GIA) qui a fait des dizaines de milliers de victimes en AlgĂ©rie.

L’information a Ă©tĂ© rendue publique par le dĂ©putĂ© islamiste jordanien Mohamed El Hadjouj qui, devant des dĂ©putĂ©s de son pays, a rĂ©vĂ©lĂ© que la Tunisie a proposĂ© d’accueillir Omar Mahmoud Othmane Abou Omar, alias Abou Qoutada.

Les faits remontent Ă  quelques semaines lorsque Abou Qoutada Ă©tait sur le point d’ĂŞtre extradĂ© d’Angleterre vers la Jordanie. Le dĂ©putĂ© jordanien Mohamed El Hadjouj a rĂ©vĂ©lĂ© que la Tunisie a proposĂ© Ă  Abou Qoutada l’exil en Tunisie pour Ă©viter son extradition vers la Jordanie. Une proposition refusĂ©e par Abou Qoutada qui a prĂ©fĂ©rĂ© son extradition vers la Jordanie oĂą, pourtant, il Ă©tait menacĂ© d’emprisonnement.

Le dĂ©putĂ© jordanien qui intervenait hier sur la chaĂ®ne satellitaire CNN a ajoutĂ© que plusieurs dĂ©putĂ©s tunisiens, notamment du parti Ennahda, ont, durant des heures, discutĂ© avec Abou Qoutada, pour tenter de le convaincre d’accepter l’offre tunisienne et Ă©viter son extradition vers la Jordanie.

Cependant, le «mufti» de la mosquĂ©e de Finsbury Park, dans la banlieue londonienne, a refusĂ© tout en expliquant aux dĂ©putĂ©s qu’il voulait Ă  tout prix faire le voyage vers la Jordanie afin de voir sa mère. Abou Qoutada s’Ă©tait fait remarquer dans les annĂ©es 1990 dĂ©jĂ , par l’intransigeance de son discours. Il a Ă©mis des «fetwas» qui ont servi de «caution» aux massacres de la population algĂ©rienne par le GIA, dont ceux de RaĂŻs, Ă  Sidi Moussa, et Bentalha.

Abou Qoutada qui a appelĂ© aux massacres en AlgĂ©rie, Ă  travers le bulletin Al Ansar appartenant au GIA, encourageant les assassinats d’enfants, de femmes et de personnes âgĂ©es en AlgĂ©rie, a Ă©tĂ© accusĂ© Ă©galement de financer des organisations armĂ©es en Jordanie. En Angleterre oĂą il se trouvait avant son extradition, des politiques avaient appelĂ© Ă  son arrestation au moment oĂą il appelait Ă  la multiplication des massacres en AlgĂ©rie.

D’autres Ă©vitaient d’appeler Ă  son interpellation, le prĂ©sentant comme Ă©tant un «agent des services britanniques». A la fin des annĂ©es 1990, l’Ă©tau commençait Ă  se resserrer sur lui après les Ă©vĂ©nements du 11 septembre 2001.

En 2002, il disparaît pendant plusieurs semaines, détenu secrètement par les autorités britanniques, avant de réapparaître et annoncé comme officiellement détenu.

LibĂ©rĂ© rĂ©cemment, Abou Qoutada Ă©tait assignĂ© Ă  rĂ©sidence depuis le 11 mars 2011. En proposant d’accueillir Abou Qoutada, le parti islamiste tunisien Ennahda, au pouvoir en Tunisie, commet un geste des moins amicaux envers l’AlgĂ©rie et envers les dizaines de milliers de victimes du GIA.

C’est le mĂŞme parti Ennahda qui, rappelle-t-on, exprime son soutien aux Frères musulmans Ă©gyptiens et aux «djihadistes» venus de diffĂ©rents pays combattre en Syrie.

Le même Ennahda appelle au retour de Morsi au poste de président égyptien. Le même Morsi a appelé au «djihad» en Syrie, cautionnant par là les crimes et les massacres commis par les «djihadistes» et terroristes venus de différents pays, dont ceux de Djabhat Al Nosra (Front Al Nosra).

On remarque donc l’existence d’une certaine «solidarité» entre «islamistes» et «djihadistes», dont certains ont commis des massacres qui ont fait des dizaines de milliers de victimes en AlgĂ©rie et en Syrie.

M. A.