L’expérience acquise dans la gestion de la maladie de la grippe A/H1N1, dite porcine, a permis à l’Algérie de former une équipe médicale pouvant faire face à d’éventuelles pandémies.
C’est la déclaration faite jeudi par le docteur Lyès Hamza, du CHU de Blida, lors du 5e forum régional est de l’omnipraticien, organisé à l’Université Larbi Ben M’hidi d’Oum El Bouaghi.
Après huit mois de recul, le docteur Hamza est revenu sur la polémique suscitée par le virus pandémique de la grippe porcine et affirme que ce dernier peut réapparaître sous une forme plus résistante comme une grippe saisonnière. D’ailleurs, celle-ci cause d’innombrables décès en Algérie, d’où la nécessité de généraliser le vaccin contre le virus saisonnier.
Le nombre de décès engendrés par cette grippe demeure cependant inconnu par manque de statistiques fiables de cause à effet.

Le même communiquant explique dans ce sillage que les médecins ne font pas d’interrogatoires rigoureux lors des consultations des patients présentant des tares.
Se basant sur les cas traités au CHU de Blida, il affirme qu’une équipe médicale s’est formée dans le domaine de la gestion des menaces sanitaires dues à des pandémies. Même si l’avènement de la grippe porcine a dévoilé certaines incompétences du staff médical et de sa tutelle, il a permis toutefois à la famille médicale de se mettre à niveau et de se préparer pour l’avenir.
«La grippe porcine a généré des problèmes d’organisation, d’accueil, d’hospitalisation ainsi que des errances, mais rapidement la décision a été prise de créer des centres de soins intensifs», a-t-il estimé.
Le docteur Hamza a déclaré par ailleurs qu’il n’y a pas lieu de se poser de questions sur l’existence ou non du virus, eu égard au nombre de décès relativement important liés au virus enregistrés en Algérie.
«Cette pandémie s’est accompagnée d’une faible morbidité par rapport à ce qu’on craignait à son début», a-t-il tenu à ajouter. Evoquant la campagne actuelle de vaccination contre la grippe saisonnière, il affirme que ce vaccin ne contient pas la souche contre la grippe porcine.
Cancer du col de l’utérus : 3000 nouveaux cas par an
Toujours dans le dossier vaccination, le professeur Kamel Bouzid, chef de service d’oncologie médicale au CPMC d’Alger, est revenu sur l’importance de l’introduction du vaccin contre le cancer du col de l’utérus, qui enregistre 3000 nouveaux cas annuellement.
Selon lui, le vaccin préventif est plus qu’utile car il protège la femme contre cette grave affection, le vaccin curatif n’étant pas encore développé.
Il rappelle que cette immunisation est introduite dans plus de 159 pays, dont le Maroc. Evitant de rentrer dans les causes du rejet de son enregistrement en Algérie, il explique que l’âge de vaccination en Algérie, comme partout dans le monde, doit être entre 11 et 14 ans. Selon lui, c’est l’âge de la scolarité obligatoire, donc idéal pour la captation des filles. Dans le même registre, le professeur
H. Mahfouf, oncologue médical, a insisté sur la prévention primaire par la vaccination contre le cancer du col de l’utérus. Il précisera que, selon le registre des tumeurs, l’incidence du cancer du col de l’utérus en 2007 a été de 14 pour 100 000 habitants en Algérie.
Il a donc accentué son intervention sur l’avantage du dépistage précoce du cancer car, à ce stade, il y a plus de chances de le prévenir.
Le docteur H. Aourès du CHU de Annaba a, pour sa part, fait le point sur le diagnostic précoce et la prise en charge rapide des lésions précancéreuses du col de l’utérus et surtout le dépistage qui demeure un moyen
sûr pour éviter le développement du cancer du col de l’utérus.
Toujours concernant les problèmes actuels de la vaccination, le professeur Jean-Paul Grangaud, ex-conseiller au ministère de la Santé, a estimé, que l’Algérie est obligée de s’adapter aux évolutions apportées dans le domaine de la vaccination,
c’est-à-dire introduire les nouveaux vaccins, pour améliorer la prévention.
Le professeur Grangaud a déclaré que le vaccin contre le cancer du col de l’utérus est indispensables pour le programme de prévention.
S. A.