Un million d’asthmatiques ont été recensés en Algérie, selon une enquête internationale, a indiqué, mercredi à Alger, le Pr. Habib Douagui, chef de service de pneumo-allergologie et d’oncologie thoracique, au CHU de Beni Messous.
« L’asthme et les Allergies sont un véritable problème de santé publique et l’Algérie compte pas moins d’un million d’asthmatiques et de trois millions de personnes atteintes de rhinite allergique », a précisé le Pr. Douagui, lors d’une conférence-débat sur les maladies respiratoires, organisée au forum du quotidien national, DK-News.
Le Pr. Douagui qui est aussi Président de la Société algérienne d’allergologie a souligné que le nombre de malades avait doublé depuis trente ans, en raison des modifications des conditions de vie, ajoutant que le taux d’identification des malades s’était affiné, grâce à l’amélioration et aux progrès dans les diagnostics.
Pour remédier à cette situation, le spécialiste a insisté sur l’importance de la mise en place d’un programme national de lutte contre les maladies respiratoires, classées à la quatrième préoccupation des pathologies dans le monde.
Il a appelé, à ce propos, à consacrer une place importance aux maladies respiratoires et allergiques lors des prochaines assises de la santé et à l’élaboration d’un plan, à même de réduire la fréquence de ces pathologies.
Pour ce faire, le spécialiste a suggéré une meilleure répartition des médecins spécialisés en pneumologie à travers l’ensemble du territoire national, ainsi que la formation des médecins généralistes sur les causes et le traitement de l’asthme et des allergies.
S’agissant des causes de ces pathologies, le spécialiste a évoqué la pollution, le tabac, le changement des habitudes alimentaires, l’utilisation de matériaux allergènes et le surchauffage des habitations.
« 70% des maladies respiratoires sont dues aux acariens, petits organismes se développant dans des milieux chauffés et humides et responsables des allergies », a ajouté le conférencier.
Dans le but de limiter les facteurs de risque, l’intervenant a préconisé l’aération des habitations, l’ouverture des fenêtres en hiver pour le passage du soleil, très bon moyen de lutte contre les facteurs allergènes.
Par ailleurs, le Pr. Douagui a rappelé que l’Algérie disposait de bons spécialistes et possédait des traitements de pointe, il a néanmoins déploré l’absence d’une « bonne politique » de gestion du système de santé.
A cet effet, il a souhaité que les prochaines assises de la santé, prévues pour le mois de mars prochain, apportent les solutions idoines aux insuffisances signalées.