Maladies chroniques, Le glaucome menace les populations du Sud

Maladies chroniques, Le glaucome menace les populations du Sud

«Le traitement du glaucome est coûteux»

La nécessité d’intégrer le glaucome dans la liste des maladies chroniques a été «vivement» recommandée par les participants.



La présidente de la Société algérienne du glaucome (SAG), le Pr Malika Tiar, a indiqué que les missions médicales effectuées par son organisme dans plusieurs régions du pays, notamment dans les régions du Sud, ont conclu à «l’existence d’une forte prévalence de la maladie dans ces régions, faute de soins». Pour leur part, des spécialistes en glaucome ont tiré à Alger la sonnette d’alarme sur la propagation de cette grave pathologie pouvant entraîner la cécité dans les localités du sud du pays.

Ils ont plaidé, lors de la tenue de la 5e journée de la Société algérienne du glaucome (SAG), pour une prise en charge médicale dans ces régions enclavées, en mettant sur pied une «formule» permettant aux patients d’accéder aux soins «très rapidement». Le Pr Aberkane Djallal, membre de la SAG, a indiqué, dans son intervention, que son organisme avait effectué plusieurs enquêtes de dépistage dans plusieurs régions du pays, notamment dans les régions du Sud où une «forte» prévalence de cette pathologie a été constatée par les spécialistes. «Les enquêtes réalisées par la SAG ont révélé une prévalence assez importante de ce glaucome dans les régions du Sud, plus particulièrement dans la région de Timimoun où une très importante prévalence a été observée», a-t-il souligné. Aussi, la nécessité d’intégrer la maladie du glaucome dans la liste des maladies chroniques a été «vivement» recommandée samedi dernier, à Alger par les participants à cette journée de la SAG. Ces derniers ont insisté sur l’«urgence et l’impératif» que cette maladie soit intégrée dans la liste des maladies chroniques, tout en relevant que son traitement à base de «collyres» doit être à la portée de tous les patients car «sa négligence pourrait provoquer la cécité». «Il existe des molécules puissantes qui permettent de contrôler cette maladie mais elles sont chères», ont-ils souligné. «Il faut faire bénéficier les patients atteints de cette maladie du système de remboursement automatique dans le cadre des maladies chroniques afin qu’ils puissent bénéficier promptement de ce traitement», ont-ils encore recommandé. Le Pr Aberkane Djallal a souligné, dans ce cadre, que la maladie du glaucome est une «maladie chronique» au même titre que l’hypertension artérielle ou le diabète nécessitant un traitement à vie d’où l’ «urgence» de l’intégrer dans la liste des maladies chroniques. «Le traitement du glaucome est coûteux et les patients à faibles revenus ne peuvent pas le payer. Il faut faire en sorte qu’il soit à la portée du malade afin qu’il puisse suivre correctement son traitement», a encore plaidé le Pr Aberkane. Le Pr Malika Tiar, présidente de la SAG, a indiqué, pour sa part, que son organisme «milite» depuis cinq ans pour une révision de la liste des maladies chroniques, afin que la maladie du glaucome y soit intégrée.«La SAG n’a pas réussi à obtenir cette révision, malgré que cette maladie nécessite un traitement régulier qui est coûteux, dont la plupart des malades sont des personnes âgées et certains ne sont même pas assurés», a-t-elle déploré. «L’arrêt du traitement peut entraîner la cécité d’où l’urgence d’intégrer cette maladie dans la liste des maladies chroniques», a-t-elle insisté.