L’Algérie vient d’accorder une autorisation importante à un médicament biosimilaire développé par un groupe pharmaceutique chinois, marquant une avancée notable dans l’accès à des traitements innovants et plus accessibles contre des maladies inflammatoires chroniques telles que la polyarthrite rhumatoïde ou la maladie de Crohn.
L’Agence nationale des produits pharmaceutiques algérienne a validé la mise sur le marché d’un biosimilaire de l’adalimumab, un traitement de référence largement utilisé pour contrôler l’inflammation dans plusieurs pathologies auto-immunes. Ce médicament, commercialisé sous la marque Humira dans sa version originale, voit désormais une alternative chinoise, développée par Chia Tai Tianqing Pharmaceutical Group (CTTQ), prendre pied sur le territoire algérien.
L’adalimumab biosimilaire : un traitement stratégique pour l’Algérie face aux maladies auto-immunes
L’adalimumab appartient à la famille des médicaments biologiques, des produits issus de la biotechnologie. Essentiels pour traiter des maladies complexes qui touchent le système immunitaire. Le biosimilaire validé en Algérie présente une composition et une efficacité très proches du médicament original. Mais bénéficie d’un coût généralement réduit, une dimension cruciale pour les systèmes de santé en développement.
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CTTQ, filiale du groupe Sino Biopharmaceutical basée dans la province chinoise du Jiangsu, a annoncé que ce marché algérien constitue un pilier majeur dans son plan mondial d’implantation des biosimilaires. Le groupe prévoit d’associer ses efforts à ceux de partenaires locaux afin d’accélérer la commercialisation et la distribution.
Un cadre réglementaire rigoureux et une expertise industrielle reconnue
Selon le média chinois Yicai Global, la Chine a renforcé son processus d’évaluation des biosimilaires depuis 2015. Imposant notamment des essais cliniques stricts pour garantir que ces médicaments présentent une efficacité et une sécurité comparables aux produits d’origine. À ce jour, plus d’une vingtaine de biosimilaires ont été approuvés en Chine, parmi lesquels figure ce traitement d’adalimumab.
Outre cet anti-inflammatoire, CTTQ développe et commercialise plusieurs autres biosimilaires ciblant différents cancers et maladies auto-immunes, tels que :
- Bevacizumab, destiné aux cancers du poumon et du rein
- Rituximab, pour certains cancers du sang et la polyarthrite rhumatoïde
- Trastuzumab, utilisé dans le traitement du cancer du sein
L’entreprise se distingue également par son produit propre, le benmelstobart, approuvé pour lutter contre les cancers du poumon et de l’utérus.
Par ailleurs, ses sites industriels de Nanjing et Lianyungang respectent des standards internationaux stricts. Validés notamment par l’Union européenne et la Food and Drug Administration américaine. Témoignant d’un savoir-faire à la hauteur des exigences mondiales.
Vers un essor des biosimilaires en Algérie, un marché à fort potentiel
Avec une population de 47 millions d’habitants répartis sur près de 2,4 millions de kilomètres carrés, l’Algérie représente un vaste et prometteur marché pour les biosimilaires.
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L’intégration de ces produits dans le circuit pharmaceutique local pourrait contribuer à améliorer l’accessibilité des soins. Ainsi, maîtriser les coûts pour les pathologies chroniques nécessitant des traitements coûteux.
L’alliance entre un acteur chinois innovant et le cadre réglementaire algérien pourrait amorcer un développement accéléré des biosimilaires, jusqu’ici encore marginal dans plusieurs pays africains.