Mourad Medelci, ministre des Affaires étrangères
Sachant que l’opinion publique s’interroge sans cesse sur l’état de santé du chef de l’Etat, M.Medelci se prend pour témoin.
Le ministre des Affaires étrangères, Mourad Medelci, tente de justifier sans avancer d’argument. Invité hier à l’émission «les débats» de la Radio internationale, le ministre a voulu rassurer les Algériens sur la santé du président de la République en précisant qu’il suit au quotidien l’activité du gouvernement. «Au quotidien, je vous le confirme, c’est le ministre qui parle, nous recevons ses encouragements, ses directives», a-t-il répondu en préambule à une question de savoir si le ballet diplomatique qui défile sur Alger actuellement est en rapport avec ses positions. Le ministre a opéré un grand virage pour évoquer la santé du Président.
Cette déclaration est loin d’être fortuite. Le chef de la diplomatie algérienne voulait apporter une preuve pour dissiper le flou qui entoure ce dossier. Sachant que l’opinion publique s’interroge sans cesse sur l’état de santé du chef de l’Etat,M.Medelci se prend pour témoin. Or, la déclaration du chef de la diplomatie algérienne n’est pas en mesure de rassurer les esprits et de mettre un terme à la polémique. Seule l’image du président peut convaincre les 38 millions d’Algériens. Un autre dossier sur lequels M.Medelci n’a pas été convaincant. Il s’agit de celui des diplomates algériens kidnappés depuis plus d’une année à Gao au nord du Mali.
Interrogé sur ce sujet, le ministre n’a pas apporté de nouveaux éléments. «Les informations que nous détenons sont rassurantes», a-t-il affirmé sans pour autant avancer de détail. «Je ne peux pas vous dire plus pour l’instant. Les informations dont nous disposons indiquent qu’ils sont vivants hamdoulah», a-t-il dit. Le ministre se dit moins inquiet. «Nous n’avons pas d’inquiétude du fait qu’ils sont vivants et nous espérons qu’ils retrouveront bientôt leur famille», a-t-il souhaité. Ces déclarations sont loin d’apaiser les angoisses des familles des diplomates. Surtout que ce n’est pas la première fois que le ministre avance de telles déclarations. Quinze mois depuis l’enlèvement des diplomates algériens, le département des affaires étrangères continue toujours de négocier sans pour autant parvenir à des résultats positifs. M. Medelci souhaite que les ravisseurs reviennent à la raison. «Rebbi yehdihoum», a-t-il lâché en dernier. Ce qui indique sérieusement que la gestion de ce dossier échappe à nos responsables. Revenant sur les visites des délégations étrangères à Alger, le ministre explique que l’Algérie est le plus grand pays de l’Afrique. «La durabilité de ses positions et c’est un faisceau qui éclaire. Ce qui a encouragé de plus en plus les responsables étrangers à venir pour s’enquérir des dispositions d’investissements», a-t-il souligné. L’invité de la Radio internationale estime qu’il faut encourager le privé à investir tout en lui facilitant les procédures. Interpellé sur la situation en Syrie et la position de l’Algérie, M.Medelci a encore une fois réitéré que l’Algérie ne change pas de position. «Il y a des règles de conduite, la règle de base c’est le respect des autres. Nous n’avons jamais transcendé cette règle», a-t-il affirmé. Le ministre a plaidé pour la solution politique pour le règlement de la crise en Syrie. «La violence ne peut conduire qu’a d’autres violences. On a essayé la solution armée et nous voyons les conséquences», a-t-il argumenté en faisant allusion au Mali. Sur ce sujet, M.Medelci avance qu’il n’est pas question que des élections aient lieu sans la présence de toutes les autres parties. «Nous lançons un appel pour la réunion de toutes les parties», a-t-il affirmé, en assurant, toutefois, l’engagement de l’Algérie à aider le Mali à développer ses institutions.