«Il y a malheureusement des malades qui s’entêtent à jeûner, alors que leur état de santé ne le permet pas. La prise de grandes quantités de médicaments en l’espace de 7 heures entre le f’tour et le s’hour peut même conduire au décès», a-t-il expliqué devant des dizaines de malades chroniques présents dans la salle. Il a ajouté que d’autres catégories de malades, comme ceux ayant des ulcères d’estomac, les grossesses à risque, les maladies cardiovasculaires, etc., qui nécessitent l’aval du médecin traitant pour observer le carême ou pas. «Nos établissements de santé publique sont souvent pris d’assaut par des centaines de personnes juste après le f’tour, en raison de l’inconscience des malades et leur entêtement à jeûner coûte que coûte. Il faut en finir avec ces attitudes nocives, car même notre religion n’oblige pas ces catégories de personnes à observer le jeûne», a-t-il encore lancé. De son côté, le psychologue de santé publique, Abdelkader Lazreg, a mis l’accent lors de son intervention sur l’accompagnement familial des malades chroniques par rapport au jeûne.
«Les parents et proches doivent adopter une attitude positive vis-à-vis des malades, en leur conseillant d’adopter une hygiène alimentaire ou carrément de ne pas jeûner. Au lieu de restriction ou de privation alimentaire, il faut utiliser plutôt les termes hygiène alimentaire ou préservation de la santé», a-t-il expliqué. Pour lui, la mise à l’écart des malades chroniques lors du f’tour, observé généralement en famille, peut même les pousser à jeûner, eux aussi, rien que pour ne pas rater ce rendez-vous familial par excellence. «L’aspect psychologique est de grande importance dans la manière de convaincre les concernés à ne pas jeûner ou à choisir certains types d’aliments compatibles avec leur état de santé», a-t-il encore indiqué.
A. B.