Susan Sarandon est aussi à Cannes pour participer à la campagne de sensibilisation destinée à rendre effective une meilleure visibilité des femmes, dans ce domaine, et mettre fin à leur marginalisation, du moins la réduire un tant soit peu.
Susan Sarandon, c’est «Thelma et Louise», mais pas que, elle reste cette égérie, cette militante et, surtout une femme… Ce qu’elle ne manque pas de rappeler à tous ceux qui pourraient l’oublier…: «Les femmes ont envie de prendre soin d’elles, non pas pour plaire aux hommes, mais parce que d’abord, elles s’apprécient. Et pas seulement quand elles ont vingt ans. Les femmes ont le droit d’être belles à tout âge.» Voilà qui est dit avec cette douce fermeté qui caractérise les êtres de conviction.
Susan Sarandon est aussi à Cannes (aux côtés de Jodie Foster, Selma Hayek, Lisa Azuelos, etc.) pour participer à la campagne de sensibilisation destinée à rendre effective une meilleure visibilité des femmes, dans ce domaine, et mettre fin à leur marginalisation, du moins la réduire un tant soit peu.
Nicole Garcia s’y est essayée en débarquant à Cannes avec «Mal de pierres», une adaptation du roman de Milena Agnus… Une mise en abîme à laquelle elle a convié Marion Cotillard pour incarner cette jeune fille qui épousera un jeune réfugié républicain espagnol (fuyant la guerre civile imposée par Franco, à son peuple, en 1936). Un mariage convenu, arrangé par la mère (Brigitte Rouan) afin de «caser» une fille dont elle pourrait craindre le pire, surtout avec ses humeurs massacrantes lorsque ses crampes se réveillaient… En fait, il s’agit de «pierres», de «cailloux» dans les reins, une maladie nouvelle, pour l’époque et que l’on soignait avec des cures en station thermale, ou au prix d’une opération à hauts risques…
En cure, la malade des reins et du coeur, croisera le grand amour: un officier revenu blessé et brisé de la guerre d’Indochine… Il n’en faut pas plus pour que le coeur de l’épouse malheureuse dans sa vie conjugale, cède à l’appel des sens et du sentiment. Nicole Garcia a tourné dans cette partie de Provence française avec des accents de Giono ou de Roblès, qui ne sont pas sans rappeler le décor oranais de son film précédent «Un balcon sur la mer». Il s’y niche cette part de mystique qui rend l’amour sacré.
Elle charge le blessé de guerre (Louis Garrel) de participer à cette initiation qui offrira à la jeune femme le livre qu’il venait de finir… Un texte qui continue à faire son effet, depuis 80 ans… «Propos sur le bonheur» de Alain pour qui «le bonheur n’est pas quelque chose que l’on poursuit, mais quelque chose que l’on a» et c’est en quelque sorte, en contrebande, le message que passerait le jeune homme à Gabrielle (Marion Cotillard)… Belle leçon de vie. Mais sur l’écran cela se heurte au jeu aseptisé de celle qui a tutoyé le ciel avec «La Môme» (2007) et qui valut un Oscar à la «petite Française». On reste en dehors, pourtant l’on se sentait intéressé, sinon concerné par cette quête, dont le suc a ce goût de cerise. Unique!
«Quand je suis sortie de l’enfance, le cinéma m’a sauvée et m’a réparée. J’ai pu assouvir ce besoin que j’éprouvais de séduire et de forcer le regard des autres sur moi. Comme Gabrielle, le désir d’aimer et d’être aimée a toujours été très puissant chez moi (…) Je fais mes fils avec mes obsessions et mes hantises», confie celle qui a incarné la femme du militant algérien Henri Alleg, dans «La Question» de Laurent Heynemann.
Nous retrouvons sans trop de peine, les thématiques de Nicole Garcia dans «Mal de pierres», mais son indécision à trancher dans le vif, à débarrasser ses séquences de ce gras qui les «surcharge», fait que le film, semble s’étirer en langueur et en longueurs.
Et le parti pris, d’une image volontairement laiteuse de Christophe Beaucarne, le directeur photo, de cette Provence-là, a alourdi la charge de mélancolie qui de fait et au regard du sujet, était déjà bel et bien présente. Ce parti pris, afin, sans doute, de s’éloigner de cette image de carte postale pagnolesque n’a pas été des plus heureux. Dommage…