Le président du Mouvement de la société pour la paix (MSP), Abderrazak Makri a dit que le pouvoir semble traiter avec des imbéciles en proposant une Constitution consensuelle, prévoyant l’adhésion de ceux qui cherchent leurs intérêts, mais les nationalistes intelligents et libres n’accepteront pas cela, selon lui, en conseillant au pouvoir de maudire le malin et accepter le dialogue pour une transition démocratique avant que le désastre ne s’abat sur le pays à l’instar des autres Etats arabes.
Pour le patron du MSP, le pays est à présent en face d’un conflit d’intérêt des clans entourant le Président malade. Afin de participer à l’élaboration de la Constitution, Makri pose comme conditions l’arrêt effective de la corruption et soutenir les libertés.
S’exprimant à l’occasion de l’ouverture de la session à laquelle ont pris part les élus du parti, Makri a adressé un message fort au pouvoir en lui posant ses conditions au préalable pour prendre part à l’initiative d’une Constitution consensuelle décidée par le président Bouteflika reconduit pour les cinq prochaines années. « Après la fête, il est temps de passer aux choses sérieuses », déclare-t-il en considérant que ceux ayant imposé Bouteflika feront face à de multiples défis, dont le conflit d’intérêts favorisé par la corruption transnationale « Nous ne laisserons pas la mafia avoir un emblème et hymne national. Nous ne les laisserons pas voler notre patrie pour laquelle des millions de personnes s’étaient sacrifiées. Certes qu’ils sont si puissants par la corruption».
Parmi les défis évoqués par Makri, celui d’un Président malade entouré des clans d’intérêts, de savoir qui gouverne le pays, un front social et des revendications, et dit en arabe dialectal « Rebaâ » (clan), en faisant allusion aux représentants de Bouteflika pendant la campagne électorale ont beaucoup promis et ont placé la barre très haut en utilisant la rente pour l’achat de la paix sociale mais « l’heure de vérité » a sonné et ils devraient faire face à ce défi qui menace la stabilité du pays.
Pour lui, ceux qui ont imposé le Président devraient affronter des citoyens aussi audacieux et conscients, dont un large front de revendication de changement devrait se constituer, et cela se passe dans un contexte marqué d’indices socioéconomiques inquiétants, sachant que 71% des salaires des Algériens sont assurés grâce à la rente pétrolière.
Par ailleurs, il a dit qu’il n’y a que deux voies devant le pouvoir actuel, soit de maudire le malin et accepter le dialogue avec l’opposition pour une transition démocratique, soit en préservant le fauteuil tout en tentant d’adopter certaines revendications de l’opposition afin de les vider de leur contenu et d’aller vers une période de transition que la classe politique a déjà conndue.
Participer à l’initiative de la Constitution consensuelle impose, selon Makri, de répondre à certaines conditions à savoir l’engagement du pouvoir devant l’opposition de sa volonté effective de mettre un terme à la corruption, en examinant les dossiers en suspens dont celui de Khalifa et Sonatrach, lançant une campagne de mains propres loin des procès fictifs, permettre la création des associations, éviter de casser et d’acheter l’opposition, cesser les politiques populistes pour acheter la paix sociale. « La politique actuelle va nous mener au désastre », juge-t-il.
Interrogé sur les déclarations de Abdel Fattah Al-Sissi qui a dit être capable d’envahir l’Algérie en l’espace de trois jours, Makri a refusé le fait que l’Algérie soit humiliée par un putschiste sanguinaire qui collabore avec Israël contre la résistance, ajoutant que son parti attend une réplique du ministère des Affaires étrangères.