Abderrezak Makri, président du Mouvement de la société pour la paix (MSP), a animé une conférence de presse, hier à Alger. Intervenant au lendemain du dépôt du dossier de candidature du président de la République au Conseil constitutionnel, Abderrezak Makri a réagi au contenu du message présidentiel, soutenant que l’initiative de consensus national proposée par le MSP est la même proposition qu’a adoptée le Président dans sa lettre de candidature à la présidentielle d’avril prochain.
«On va publier prochainement le document qu’on a officiellement envoyé à la présidence de la République», a-t-il indiqué, avant de préciser que «la lettre du président de la République est une photocopie de notre proposition». Makri s’est aussi exprimé sur le fait que le dossier de candidature du Président n’ait pas été déposé par lui-même. Il s’agit pour lui «d’une autre provocation parmi tant d’autres». Revenant sur les conditions de retrait de sa candidature de la course pour la présidentielle, Makri a expliqué que «Madjliss echoura n’avait pas pris initialement la décision de retrait de ma candidature».
«Croyez-moi, quand on est rentré en réunion, personne ne savait qu’on allait prendre une telle décision», a-t-il lancé à l’adresse de l’armada de journalistes présents à sa conférence. «Ce n’est qu’au cours des débats qu’il est apparu que 60 % du Madjliss echoura ont choisi d’écouter la rue et les préoccupations des citoyens». «La candidature du Président est celle du statu quo et de l’immobilisme», a-t-il lancé, avant d’estimer que s’ils voulaient réellement provoquer des réformes, ils l’auraient fait depuis vingt ans. Selon le premier responsable du parti, la gestion des vingt dernières années «n’a pas été satisfaisante, on se demande à quoi servira un autre mandat».

«On ne peut pas croire à la volonté d’un quelconque changement pour le meilleur par les mêmes personnes qui ont maintenu le statu quo». Aussi, et tout en soulignant que son parti «est une formation novembriste, attachée au pays», Makri dira : «Le MSP se met du côté de la population et de ses revendications. Le peuple souhaite un changement radical dans notre pays et c’est ce à quoi nous avons de tout temps appelé. Nous voulons au même titre que les Algériens sortir l’Algérie de la crise et la mener vers le futur rêvé.»
A son avis, «il ne suffit pas d’arriver au pouvoir, mais il faut instaurer une bonne gouvernance. Il est évident qu’il est compliqué de passer d’un système autoritaire à un système démocratique». Revenant sur le choix du «consensus national», Makri a fait observer que «nous voulions mettre en application les normes universelles de la bonne gouvernance, à commencer par l’instauration d’un système basé sur la légitimité, la transparence et la séparation des pouvoirs».
«Nous sommes novembristes, nationalistes et démocrates», a-t-il lancé. Avant de faire observer : «Nous avons une expérience de plus de 40 ans dans l’action politique. Les partis destinés à prendre le pouvoir sont ceux qui ont un long parcours et des traditions politiques.»