Depuis qu’il a balancé dans l’opposition radicale, sous la houlette d’Abderazak Makri, le MSP ne cesse de ruminer ses griefs contre le président Bouteflika, dont l’absence de la gestion des affaires du pays, justifie, par ailleurs, largement les attaques.
Vendredi, le chef du parti islamiste, rebondissant sur la situation qui prévaut actuellement en Palestine, a lancé une nouvelle charge contre le chef de l’Etat. « Nous voulons que tu t’adresses directement au peuple », lance Makri en minimisant l’importance de l’aide de 25 millions de dollars accordée par l’Algérie à Ghaza.
S’exprimant en ouverture d’une session ordinaire du Conseil Consultatif du parti, Makri reproche à Bouteflika « les contraintes faites à l’opposition pour l’empêcher de participer à la dynamique de développement du pays et cela en inhibant les initiatives et en rejetant le principe de l’alternance au pouvoir ».
Le chef du MSP pointe aussi « la dilapidation des valeurs de la société » et « la gaspillage et la corruption à grande échelle. Mais le plus grave pour Makri, c’est le fait de constater que quinze ans après (trois mandats de Bouteflika), « le pays a échoué à réaliser un développement global ».
Makri souligne « un nouveau phénomène » l’influence de l’argent avec l’apparition de détenteurs de l’argent sale et leur influence dans le processus de prise de décision politique. Makri, prolongeant les propos de Louisa Hanoune dit que ces détenteurs de capitaux ont le pouvoir de nommer des ministres et des hauts dirigeants d’institutions ».
Cette intervention du leader du MSP est dirigée, sans aucun doute, contre Ali Haddad, le multi-milliardaire patron de ETRHB, qui est un proche de Said Bouteflika, à qui on prête d’avoir aidé plusieurs walis à devenir ministres, à l’instar de Abdelmalek Boudiaf, ex wali d’Oran ou encore Abdessalem Bouchouarab, nouveau ministre de l’industrie et des mines, ces mines qui relevaient du reste du ministère de l’énergie et qui constitueraient un enjeu stratégique pour le propriétaire de ETRHB. Il serait intervenu aussi dans la promotion de plusieurs dirigeants au sein d’institutions étatiques (Premier ministère) et d’entreprises nationales comme Sonatrach où on lui prête le projet de réaliser une usine pétrochimique.
La diplomatie algérienne n’échappe pas non plus à la critique de Makri, qui note « un reflux de l’action diplomatique algérienne sur la scène régionale et internationale ». Et enfin il se fait le défenseur de la langue arabe, qui est selon lui, « combattue » du fait que l’actuelle ministre de l’Éducation, Mme Benghebrit, s’exprime dans la langue de Molière.