Le président du MSP a soutenu que les principes de la déclaration de Novembre ont été trahis dès l’Indépendance du pays par l’Armée des frontières qui a foulé au pied la légitimité et instauré une dictature.
Un “deuxième 1er Novembre” est nécessaire pour sauver le pays qui est exposé à de graves dangers. Telle est la conviction exprimée par le président du Mouvement pour la société de la paix (MSP), Abderrezak Makri, hier, lors d’une rencontre commémorative du déclenchement de la Révolution algérienne organisée au siège de ce parti, à Alger par le groupe des 14, un conglomérat de partis et d’associations, sous le thème “Qu’est-ce qui a été réalisé de l’appel du 1er Novembre ?”.
“De grands dangers guettent le pays avec le reflux des rentrées en devises. Nous avons besoin d’un nouveau 1er Novembre qui sera lancé ces jours-ci et d’une société civile consciente des dangers”, a-t-il soutenu.
Ne mâchant pas ses mots, le président du MSP a sévèrement critiqué le pouvoir d’Abdelaziz Bouteflika qui, a-t-il dit, se distingue par “la corruption et l’échec”. “Le pouvoir se distingue essentiellement par l’échec et la corruption mais s’efforce à rester par tous les moyens, même au détriment des Algériens”. Pour illustrer son propos, le président du MSP a cité les affaires Khelifa et Sonatrach et rappelé le chiffre astronomique de près de 600 milliards de dollars dépensés pour, au final, avoir un PIB de 188 milliards de dollars et un taux de croissance de 3,5%. “Des pays africains moins lotis que le nôtre font largement mieux. Selon des spécialistes, avec autant d’argent investi, l’Algérie aurait pu avoir un taux de croissance à deux chiffres”, explique-il.
Un autre membre des 14, Lakhdar Bensaïd, ancien secrétaire général de l’Organisation nationale des enfants de chouhada (Onec), est encore allé plus loin en demandant carrément au chef de l’État de rendre le tablier. “Monsieur le Président, nous sommes à la veille du 1er Novembre, retirez-vous dans l’honneur et protégez cette date importante”, s’est-il exclamé.
Dans un communiqué lu par le président d’El-Islah, Fathi Rebaï, le groupe des 14 a appelé la classe politique à exprimer son rejet d’une révision de la Constitution avant l’élection présidentielle d’avril 2014 ainsi qu’à la mise en place d’une commission nationale indépendante qui organisera les prochaines élections à la place de l’administration.
Pour le groupe des 14, le pouvoir a dévié des principes et objectifs de l’Appel du 1er Novembre qui visait “l’instauration d’un État algérien démocratique et social dans le cadre des principes islamiques”.
Sans détour, Abderrezak Makri a soutenu que les principes de la déclaration de Novembre ont été trahis dès l’Indépendance du pays par l’Armée des frontières qui a foulé au pied la légitimité et instauré une dictature faisant ainsi perdre au pays une belle occasion de se démocratiser, rappelant que l’un des objectif des pères de la Révolution algérienne est de construire un État démocratique.
“L’Appel du 1er Novembre est plus sacré que toutes les Constitutions”, a-t-il soutenu tout en portant au pinacle les “fils de la Toussaint” qui avaient un message et un projet.
“L’Appel du 1er Novembre était celui qui a uni le plus les Algériens. C’est une plate-forme consensuelle”, a-t-il insisté.
Lakhdar Bensaïd n’en pense pas moins et estime que les objectifs du 1er Novembre sont loin d’être réalisés. “Le premier coup d’État, c’était en 1962 et, depuis, les Algériens sont dans l’ornière et nous n’avons pu construire l’État projeté”, a-t-ildéploré.
A. C