Makri affirme que personne ne peut dire si Bouteflika sera candidat ou pas : “Un 5e mandat aggraverait

Makri affirme que personne ne peut dire si Bouteflika sera candidat ou pas :  “Un 5e mandat aggraverait

La crise” “à l’intérieur du système, il y a deux clans, celui qui veut que Bouteflika se représente et un autre qui est contre”, dira le président du MSP.

à trois mois du scrutin présidentiel, le président du Mouvement de la société pour la paix estime que la question de la candidature d’Abdelaziz Bouteflika n’est toujours pas tranchée. “Personne n’est en mesure de dire si Abdelaziz Bouteflika sera candidat ou pas”, a indiqué Abderrezak Makri, lors de son passage hier au Forum de Liberté. “C’est le flou total. Pis encore, même s’il déclare sa candidature, rien ne dit qu’il mènera cette démarche jusqu’au bout”, a-t-il indiqué comme pour rappeler la santé délicate du chef de l’État depuis son AVC en 2013. Pour l’invité du Forum, la situation indique que nous “sommes dans un scénario différent” de celui de 2014. Il y a 5 ans, le chef de l’État “recevait quelques personnes, faisait des activités. Plus maintenant”, tranche l’homme qui a proposé au régime “une occasion de sortie”. “À l’intérieur du système, il y a deux clans : celui qui veut que Bouteflika se représente et un autre qui est contre”, rappelle le président du MSP.

Le plus dangereux dans la situation actuelle pour Abderrezak Makri, c’est le flou nourri autour des intentions d’Abdelaziz Bouteflika. Pour lui, les rares personnes qui connaissent la configuration de l’élection présidentielle “ne disent rien”. Ces derniers ne se prononcent pas “parce qu’ils savent ce qu’ils font”.

Parmi les scénarios qui font peur au président du MSP, on peut trouver “un coup de force de certains pour maintenir le système”. Des cercles “cachent” les intentions du chef de l’État pour réaliser leurs “desseins”, a-t-il accusé, sans citer personne. Il a, notamment, mis en cause un plan qui viserait à “effacer” les partis politiques de la compétition électorale en faveur de candidatures de personnalités. Pour Makri, il y a un plan élaboré pour “geler les partis politiques et les éloigner de la course à la présidentielle”. Invité à dire s’il disposait d’informations pouvant confirmer ce qu’il dit, l’orateur a souligné qu’il s’agissait d’analyses “tirées de faits” politiques.

Là, l’homme fait sans doute allusion à des parties du pouvoir qui seraient en train de pousser l’ancien président du MSP, Aboudjerra Soltani, à se déclarer candidat. S’il rappelle que le sort de l’ancien ministre d’État sera tranché par “le Conseil consultatif” du parti s’il se déclare en dehors des structures de sa formation politique, Abderrezak Makri a promis de résister. “Nous n’allons pas nous laisser faire”, a-t-il lancé.

Invité à donner son avis et l’attitude que tiendra l’opposition si un cinquième mandat se précisait, Abderrezak Makri a mis en garde contre les dangers que cela pourrait engendrer. Tout en évitant d’évoquer d’éventuelles manifestations de rue, le dirigeant islamiste a indiqué que cette éventualité “ne ferait qu’aggraver la crise du régime”. “Cela ne réglera rien à la crise”, a ajouté le responsable qui a promis de poursuivre le même combat pour mener le pays vers la démocratie.

Abderrezak Makri ne craint pas de tomber dans la contradiction. L’homme, qui a toujours affirmé que sa candidature à la présidentielle n’aura pas lieu au cas où le chef de l’État briguerait un nouveau mandat, change de discours. S’il affirme être certain de remporter le scrutin si les conditions étaient réunies pour une élection transparente, Abderrezak Makri estime que ce sera, pour lui, une occasion d’aller à la rencontre des Algériens. Interrogé sur ses propos tenus sur une possible candidature d’Ahmed Ouyahia à la présidence de la République, Abderrezak Makri a expliqué que son parti “ne barre” la route à personne. “Cela ne fait pas partie de nos pratiques et de notre éthique politique”, a assuré le responsable du MSP, qui ne veut pas donner l’impression de s’en prendre à des personnes. A contrario, Makri met en garde contre la volonté d’utiliser “les moyens de l’État pour arriver au pouvoir”.

Ali Boukhlef