Maître Salah Dabouz : «Quand on a un pays à sauver, on ne fait pas de sieste»

Maître Salah Dabouz : «Quand on a un pays à sauver, on ne fait pas de sieste»

A son 24e jour de grève, l’avocat trublion du M’Zab mène, tambour battant, une campagne contre les dérives de l’institution judiciaire dans la juridiction de Ghardaïa. La levée du contrôle judiciaire n’a pas réussi à le dissuader d’abandonner sa grève de la faim. Dans cet entretien, il revient sur les motivations de son combat du moment et de sa détermination à aller jusqu’au bout. Jusqu’à la levée du déni de justice à son encontre. Il évoque aussi le combat du M’Zab, mais également ses luttes aux côtés de son peuple. Maître Salah Debbouz a une croyance à toute épreuve en un aboutissement heureux de cette grande révolution. Eclairages.

Reporters : Retour sur l’actualité brûlante de cette semaine, quelle lecture faites-vous du discours de Gaïd Salah dans la foulée de la création du Panel devant mener le dialogue inclusif et la promesse de mesures d’apaisement?

Salah Dabouz : Il y a déjà quelque chose que Gaïd Salah confirme : c’est l’Armée qui détient le pouvoir dans notre pays et c’est elle qui agit. La justice lui est entièrement soumise. Dans son discours, il considère les personnes qui ont été arrêtées comme des gens qui ont commis des fautes. Il les a déjà condamnées avant que la justice ne se prononce et n’examine leurs dossiers. Il a clairement dit que ce sont des gens qui ont porté atteinte à l’emblème national, donc ils doivent être sanctionnés. C’est une sorte de jugement rendu par anticipation et il attend que la justice lui donne sa forme, disons légale. Aussi, il ne s’attendait pas du tout à ce que des personnes convoitées pour diriger un dialogue prévu par le pouvoir viennent avec des idées. Donc, il a rejeté tout cela, à la limite même, il les a insultées en considérant leurs idées comme «empoisonnantes». Ce qui fait que ce discours à au moins l’avantage d’être clair par rapport à la révolution, histoire de savoir que les tenants du pouvoir qui sont l’armée et les services de renseignements ne sont pas près de lâcher et de remettre ce pouvoir aux civils s’il n’y a pas une révolution qui dure dans le temps, déterminée et précise dans ses objectifs comme elle l’a été depuis le 22 février jusqu’à aujourd’hui. Elle a été claire dans ses slogans et mots d’ordre: «Gaïd Salah dégage!», «Madania machi askariya», «Djoumhouria machi caserna», «Y’en a marre des généraux!» qui veut dire, en gros, nous ne voulons pas d’un régime militaire, mais d’un Etat civil. Reste à la révolution de se déterminer et de mener le combat jusqu’à la fin.

Dans ce contexte, votre grève de la faim prendrait-elle une autre signification ?

Ma grève de la faim est une toute autre action. Je conteste un détail dans un système qui ne fonctionne pas du tout comme il se doit et j’apporte ma contestation pour appuyer la révolution par des arguments authentiques. Pour ma part, je conteste un déni de justice. Il n’est pas question pour un citoyen d’être lésé dans son droit à la justice. Quand il se rend au palais de justice, il est hors de question que les portes lui soient fermées. Il faut que les institutions de justice soient ouvertes aux citoyens et que la justice prenne en compte les doléances de chacun et les examine d’une façon sérieuse. Mais la chose la plus grave, en sus de fermer la porte au simple citoyen, c’est celle de rejeter les doléances d’un avocat. En tant qu’avocat, j’étais dans l’impossibilité de déposer une requête. On est en plein dans le déni de justice, mais aussi dans l’atteinte grave au droit de la défense et au principe constitutionnel qui est qu’un avocat et un juge, en dépit de l’antagonisme du rôle que leur impose leurs professions respectives, aient le même statut respectable et des valeurs communes. Les deux ont le même accès aux procédures judiciaires et aux dossiers des justiciables.

A Ghardaïa, il y a atteinte à tous les niveaux. A l’instant où l’on a refusé de prendre ma requête, j’ai déclaré être en grève de la faim, jusqu’à ce que la situation de la juridiction de Ghardaïa soit tirée au clair, parce que je considère qu’effectivement, la justice en Algérie n’est pas indépendante, mais à Ghardaïa c’est encore pire.

J’ai des preuves que les juges de Ghardaïa obéissent à des fonctionnaires qui ne sont même pas du domaine de la justice, mais qui donnent des ordres qui peuvent aller jusqu’à mettre des gens en prison et que les juges exécutent sans même examiner les dossiers.

Il y a eu quand même, suite à votre grève de la faim, la levée du contrôle judiciaire…

Oui. Il faut savoir que la justice à Ghardaïa a pris l’habitude de harceler les avocats qui la gène dans sa façon de travailler. Je ne suis pas le premier avocat à être poursuivi en justice à Ghardaïa. Il y a eu maître Ahmine qui a fait l’objet de poursuites judiciaires parce qu’il avait déposé plainte contre X pour le compte d’un client. La cabale contre ce confrère a fait la Une des journaux en son temps, en 2018, et il a fallu une mobilisation grandiose des confrères pour qu’il obtienne la relaxe en fin de compte.

A Ghardaïa, si vous êtes avocat et que votre travail ou votre action peut gêner les juges, ils n’hésiteront pas à vous poursuivre et même à vous mettre sous contrôle judiciaire et peut-être même à vous mettre en détention. Cela est très grave. Pour ma part, je subi les harcèlements de la juridiction de Ghardaïa depuis 2016. J’exerce dans les juridictions de tout le territoire national de la même façon sans me heurter aux situations sordides vécues à Ghardaïa. J’ai eu maintes fois des incidents d’audience avec des juges et même avec des procureurs ou des procureurs généraux, sans que cela fasse l’objet de dérives comme à Ghardaïa. Même pas une suspension d’audience ! Au contraire, cela a eu pour résultat, parfois, le changement du juge ! Et il n’y a jamais eu des poursuites à mon encontre, mais à Ghardaïa, parce que vous déposez plainte contre un responsable politique ou que vous vous fendez d’une déclaration sur les conditions de détention des prisonniers du pénitencier de Ghardaïa, vous êtes désormais éligible aux poursuites judiciaires et vous pouvez même faire l’objet d’accusations mensongères et fabriquées de toutes pièces. Dans mon cas, ils ont prétendu que j’ai fait passer un ordinateur portable à Fekhar, alors en détention, bien qu’on ne trouvera rien dans le dossier, ni trace de l’ordinateur, ni saisie, ni pièce à conviction.

Mon premier contrôle judicaire remonte à 2016 et il a duré 8 mois, à raison d’une fois par semaine, et le wali de Ghardaïa avait, dans un discours, déclaré que «si ce n’était pas suffisant, on pourrait même le mettre en prison». Il avait menacé de m’emprisonner si je ne me décidais pas à me taire. J’ai déposé plainte contre ce responsable et cela n’a jamais fait l’objet d’aucune suite au niveau de la Cour suprême. Ses déclarations datent de 2016.

Après cela, il y eut le scandale des deux jeunes activistes accusés de meurtre. Il s’agit de Khiati Driss et Tichaâbet Noureddine. Ayant réussi à démontrer leur innocence, en apportant des preuves formelles, le tribunal criminel n’a pas trouvé mieux que de leur coller le fallacieux chef d’accusation de propagation de la terreur. Dix ans de prison ferme ! A partir de là, c’était le 26 mars 2019, nous avons dénoncé cette manière de condamner des gens juste parce qu’ils sont activistes au M’zab. Tout de suite après, le 31 mars, Fekhar et Aouf étaient arrêtés parce qu’ils ont critiqué, comme moi et d’autres, cette façon de faire. Pour ma part, j’ai été recherché et arrêté à Alger, le 7 avril 2019. Je risquais la prison, n’était la mobilisation de l’Union Nationale des Avocats, que je remercie d’ailleurs pour leur soutien, qui avait décrété un jour de grève de toute la corporation à travers l’ensemble du territoire national pour contester et s’élever contre la tentation de mettre aux arrêts un avocat juste parce qu’il faisait convenablement son travail. Mais comme il y avait aussi un profond sentiment de vengeance, je fus contraint de me plier à deux contrôles judiciaires par semaine, puis, suite à mon appel, la chambre d’accusation non seulement confirme, mais ajoute un troisième jour. Un véritable acharnement quand on sait que résidant à Alger, ils me poussaient à faire deux fois 600 km, par bus, trois fois par semaine pour juste signer un registre et revenir. Cette affaire, dépassant les questions de droit, s’inscrivait dans une dynamique de rapport de force et de haine de l’autre.

Ma grève de la faim les a poussés à sortir de leur tanière. Pensant que je pourrais ainsi arrêter mon action, ils ont levé le contrôle judiciaire qui, il faut le dire, a été fait de manière complètement illégale, en l’absence d’instruction. L’affaire a été renvoyée devant le tribunal délictuel, sans instruction je le rappelle. Le juge m’a proposé de m’entendre sur le fond. J’accepte et à la première phrase que je prononce, il refuse de la cautionner comme telle et me propose de la modifier. Cela s’appelle une instruction à charge et je ne pouvais pas accepter d’être instruit dans ces conditions.

La phrase en question ?

Maintenant que le dossier est bouclé, je peux peut-être la dire… J’ai dit que je refusais d’être entendu devant cette chambre parce que le procureur général a émis un communiqué qui dit que le juge d’instruction est sous l’influence d’un haut fonctionnaire du ministère de la Justice. Le communiqué du procureur général de Ghardaïa existe, datant du 8 avril 2019… Il est dit clairement que le juge d’instruction subi l’influence d’un cadre du ministère. En ma faveur ou en ma défaveur, nous ne pouvons le savoir. Il fallait instruire cette affaire. C’est un délit grave. Des poursuites judiciaires auraient dû être engagées contre ce fonctionnaire du ministère de la Justice. Je suis concerné dans cette affaire à plus d’un titre, parce que ce cadre du ministère aurait pu dire, ne mettez pas Me Dabouz en prison, mais sous contrôle judiciaire ! Dans tous les cas, l’appareil judiciaire à Ghardaïa est sous influence. Comment dans ces conditions je pouvais être jugé en toute impartialité ?

Justement, comment expliquez-vous cet acharnement, cette cabale contre la justice à Ghardaïa en particulier et contre le M’zab en général ?

Ce qui se passe au M’Zab ne date pas d’aujourd’hui. Le problème à Ghardaïa, c’est que quand vous avez des ordres qui viennent d’en haut depuis trop longtemps, ils finissent par prendre des allures de réflexes. Même en l’absence d’ordres. C’est une politique pour uniformiser le peuple algérien qui doit être uniformément et exclusivement appréhendé sous l’étiquette arabo-musulmane et de rite malékite. Ghardaïa et le M’Zab posent un double problème : berbérophone par l’appartenance à l’identité amazighe et ibadite sur le plan du culte, à la différence de la majorité des Algériens. Le régime politique algérien, soucieux d’avoir un type unique de citoyen algérien, parlant la même langue, pensant la même chose et priant de la même manière et, pourquoi pas, qui s’habillerait de la même façon, ne peut s’encombrer de cette gênante diversité.

Depuis toujours, le M’Zab a été une épine pour les régimes successifs de l’Algérie. Mais avec le régime de Bouteflika cela s’est accéléré avec cette impression d’un sentiment de haine exacerbé. Dans le communiqué que j’ai cité tout à l’heure, le procureur général classe les citoyens en deux catégories : les honorables et les moins honorables, pour ne pas dire vils ! De ce fait, j’ai le droit de penser que je suis classé dans la seconde catégorie. Cette politique de répression devient pratiquement officielle et déclarée. J’ai dénoncé cet état de fait, j’ai déposé plainte, mais cela n’a jamais été pris en considération. Je suis en droit de penser que les hautes autorités de ce pays cautionnent et encouragent ces pratiques.

Est-ce que cette situation n’est pas aussi le fait de l’émergence d’une revendication identitaire et d’un statut pour le M’Zab qui a exacerbé cette haine comme vous dites ? Tant que les Mozabites faisaient du commerce et non de la politique, ils n’étaient pas inquiétés…

Non, je ne pense pas. Je crois que, c’est plutôt la technologie qui a permis de dévoiler le drame du M’Zab et ce qui s’y passe nous parvient en temps réel, transmis vite et sans ambages. Dans l’histoire du M’Zab, il n’y a pas eu que les événements de 2013 et des années qui suivirent. En 1975, les événements dramatiques du M’Zab ont fait beaucoup de morts et d’arrestations. Puis 1985, 1991, 2004, 2008 et 2009.

Sauf qu’en 2013, on a vu des policiers et des hommes cagoulés se livrer à des actes de sauvagerie et de vandalisme. C’était flagrant.

Entre deux crises au M’Zab, ce sont des périodes d’accalmie, mais qui se traduisent par la persistance d’une politique de déséquilibre et de favoritisme, toujours au détriment de la population mozabite, jusqu’à réunir les conditions de l’explosion sociale et intercommunautaire. Il y a une véritable politique de dissolution de la société mozabite, à l’instar de la proposition de Belkhadem qui avait dit : «Il nous faut arriver au stade où il n’y ait plus de mosquée ibadite d’une part et malékite d’autre part». Il y a aussi ces arguments fallacieux comme ceux qui posent comme problème la question du mariage intercommunautaire. «Les Mozabites ne veulent pas nous marier leurs filles». Alors que la question du statut personnel relève, comme son nom l’indique, de la volonté et du choix personnel de chacun.

Dans cette situation, Fekhar, paix à son âme, a placé la revendication et la rébellion du M’Zab dans une trajectoire politique et de droit humain. Avant c’était de la résistance individuelle ou dans le cadre du parti unique. Fekhar a structuré, modernisé la contestation au M’Zab, même si le pouvoir a plus ou mieux réussi à liguer contre lui une partie des notables de la région qui, en toute naïveté, ont succombé au discours central, pour diaboliser Fekhar avec l’aide d’une certaine presse de propagande et certains fonctionnaires des institutions de Ghardaïa et à leur tête le wali qui ne tarissait pas de discours haineux à l’égard de Fekhar, le traitant de séparatisme et l’accusant d’être l’instigateur de la violence à Ghardaïa.

La cause mozabite a ses militants, ses martyrs et surtout ses prisonniers. Combien sont-ils et quelles sont leur chance de recouvrer un jour la liberté ? Certains sont morts en détention…

Je n’ai pas de chiffres exacts des prisonniers du M’zab, mais ils sont entre 40 et 60 prisonniers, dont certains sont condamnés jusqu’à 20 ans de prison. Leurs dossiers ne contiennent aucune preuve tangible. Par contre, ce sont tous des activistes.

Le pouvoir algérien ne reconnaît aucun détenu d’opinion. A tous, on accole des accusations relevant soit du droit commun, soit de l’atteinte à la sécurité nationale. C’est pour cela, qu’hier (mardi, NDLR), Gaïd Salah a insisté sur les actes portant atteinte à l’emblème national.

Pour les martyrs du M’zab morts en prison, il y a Fekhar, mais d’autres aussi moins connus : Baaouchi Affali, l’ancien Président d’APC de Berriane, mort sous la torture. Il y a aussi Bencheikh Aïssa, décédé suite à une dépression nerveuse non traitée. Gueddouh Salah, 80 ans, mort dans des conditions mystérieuses. Benzaït, je ne me souviens plus de son prénom. Bousnane Brahim, victime d’un AVC lors de son arrestation. Arrêté en bonne santé, remis à sa famille en état de loque humaine… Il est actuellement dans sa famille, mais dans un état de santé lamentable.

A l’instant où nous échangeons, un nouveau ministre de la Justice vient d’être nommé. Il s’agit de Slimane Zeghmati, le procureur général de la cour d’Alger. Une réaction à chaud ?

Hormis le fait que je ne sais de lui que l’épisode du mandat d’arrêt contre Chakib Khelil, son limogeage par Bouteflika et son rappel par Gaïd Salah, j’attends de le voir à l’œuvre. Je jugerai sur pièce. Je ne peux pas en dire plus.

Revenons à votre grève de la faim.Vous êtes à votre 24e jour, sachant que le temps est un mauvais allié dans ce cas, quand comptez-vous arrêter ce supplice que vous vous imposez ?

Il faut que vous sachiez une chose, la grève de la faim n’a jamais tué personne pour peu qu’on respecte les règles minimales liées à cette pratique. Fekhar n’est pas mort de la grève de la faim, mais des complications d’un mal pour lequel on lui a refusé des soins. Il souffrait d’une hépatite C et n’a jamais reçu les soins adéquats en temps voulu. Certains grévistes célèbres ont tenu cinq mois. Pour ma part, j’en suis à presque un mois. Je passe l’essentiel de mon temps dans la récupération. Je réduis mes efforts au maximum.

Jusqu’où je compte mener mon combat ? Je dois signaler que je suis en grève de la faim en tant qu’avocat. Cela est très important. Ce n’est ni le citoyen, ni le militant des droits humains, mais l’avocat auquel on a refusé le droit à l’exercice de son métier et qui proteste contre le fait qu’une greffière lui dise «je ne prends pas ta requête». Je trouve cela scandaleux et très grave. Jusqu’à ce que cette histoire soit tirée au clair, d’une manière ou d’une autre, je reste en grève de la faim. Il ne m’appartient pas à moi de trouver une réponse à ce déni de justice. Mon action relève d’une démarche d’alerte sur des dépassements graves dans la juridiction de Ghardaïa. Aujourd’hui, mon action a des échos aussi bien en Algérie, qu’à l’international y compris au niveau des instances onusiennes pour interpeller les autorités algériennes sur ces atteintes graves aux droits de la défense et à la fonction de l’avocat.

Vendredi dernier, nous vous avons croisé participant à la manifestation populaire hebdomadaire sur chaise roulante. Le plus surprenant était de vous voir chanter avec beaucoup d’enthousiasme, en chœur avec les jeunes qui vous soutenaient, la chanson de Gaïd, «navigui carta chiffa»…

Oui, c’est une chanson que j’aime beaucoup. Comme tout ce que les jeunes innovent comme chants, slogans et mots d’ordre. Tous les vendredis depuis le 22 février, je suis aux côtés du peuple. Depuis ce premier vendredi, je ne me rappelle pas avoir fait la sieste. D’ailleurs, quand on a un pays à sauver, on ne fait pas de sieste.

Notre révolution a démarré et n’est pas près de s’arrêter. Même s’il y a toujours un risque de contre-révolution. De toutes les façons, s’il faut faire plus que marcher, nous le ferons. Pour les Algériens, le message est clair : nous ne voulons pas d’un régime militaire. Le système résiste et c’est normal. Mais la détermination du peuple est encore plus forte. Et j’y crois fermement. D’ailleurs, ce vendredi encore, je serai encore avec mon peuple pour dire NON à ce pouvoir et à ce système !