Malgré l’effondrement brusque des prix du pétrole (aujourd’hui il est légèrement au dessus des 60 dollars) Amara Benyounès, tout comme son ami Abdelmadjid Sidi Said ne semblent pas se faire de soucis.
Optimistes jusqu’au bout, les deux assurent que les subventions et les intérêts des travailleurs ne seront pas impactés par la baisse des prix du baril. Pour le ministre du commerce, « aucune subvention ne sera revue, nous ne toucherons à aucune des subventions. Le pays dispose de suffisamment de moyens financiers pour faire face à cette situation » a déclaré jeudi le ministre à la presse, en marge des travaux du Conseil de la Nation, qui l’a interrogé sur une éventuelle révision de la politique des subventions sous l’effet de la forte baisse des prix du brut.
« C’est vrai que les prix du pétrole ont chuté, mais nous ne sommes pas, pour autant, dans une situation de crise. L’Algérie dispose de moyens considérables pour faire face à cette situation », a insité le ministre du commerce. Les principaux produits qui sont soutenus par l’Etat sont les produits alimentaires de première nécessité tels que le sucre, l’huile, la semoule et le lait ainsi que les carburants, rappelle-t-on.
Les propos rassurants de Benyounès, certainement à la demande de Abdelmalek Sellal, qui ne veut pas effrayer le peuple, sont pourtant aux antipodes des alertes lancées ces derniers jours par les experts, dont l’ex argentier du pays Abdelatif Benachenhou, le Gouverneur de la Banque d’Algérie Mohamed Laksaci et à un degré moindre, le ministre de l’Industrie et des mines Abdeslam Bouchouarb, qui a évoqué la nécessité de « changer notre politique économique » , à la lumière de la nouvelle conjoncture pétrolière.
Au sujet de l’augmentation persistante de la facture des importations, Amara Benyounès a répondu que le gouvernement ne pourrait pas « interdire » l’importation de certains produits bien qu’ils ne soient pas nécessaires, étant donné que le respect des règles du commerce extérieur consacre la liberté des échanges. L’Algérie « est sortie de la gestion administrative du commerce, et c’est la loi du marché qui règne actuellement », a-t-il souligné en écartant un impact de la baisse des prix du pétrole sur l’approvisionnement du marché national.
De son côté Abdélmadjid Sidi Said, qui était jeudi à Oran pour présider un congrés régional, en prévision du prochain congrès, a préféré semer de belles paroles aux travailleurs. Il est vrai qu’il y va de son prochain mandat. Et rassure que la décision de l’abolition du 87 bis , prise lors de la dernière tripartite est bel et bien irréversible. Ce qui signifie que les travailleurs smicards vont obtenir d’augmentations de salaires .
Le patron de l’UGTA répondait ainsi à certaines informations parues dans la presse, selon lesquelles le gouvernement pourrait être amené à surseoir à l’application de la décison du 87 Bis compte tenu de son incidence financière.
Ainsi donc les responsables algériens préfèrent la fuite en avant que le langage de la franchise. Mais gare aux conséquences !