Mainifestation, hier, à azeffoun après l’assassinat de trois policiers mardi dernier,La Kabylie marche contre le terrorisme

Mainifestation, hier, à azeffoun après l’assassinat de trois policiers mardi dernier,La Kabylie marche contre le terrorisme

La marche populaire à laquelle ont appelé les citoyens de la ville côtière d’Azeffoun, à 65 km au nord de Tizi Ouzou, pour hier dimanche, avec comme objectif de condamner le terrorisme islamiste après l’attaque qui a coûté la vie à trois policiers, mardi dernier, à la veille de la fête de l’Aïd el-Fitr, a été une grande réussite.

Dès les premières heures de la matinée, des milliers de citoyens ont afflué de tous les villages de cette localité, et même des régions environnantes, pour prendre part à cette manifestation. Vers 10h, une grande marrée humaine, environ 3 000, selon les organisateurs, s’est formée devant le siège de l’APC, où le rendez-vous a été donné.

Les manifestants ont déployé des banderoles sur lesquelles on pouvait lire des slogans hostiles au terrorisme et appelant à la vigilance citoyenne. “Halte au terrorisme”, “Oui à la vigilance citoyenne”, “Azeffoun refuse l’intégrisme”, “La Kabylie refuse le chantage”, lit-on sur des banderoles et pancartes portées par-dessus les têtes. La procession humaine s’est ébranlée vers 10h30 pour emprunter l’itinéraire menant vers le siège de la daïra de la même ville. Arrivés devant la demeure de l’un des policiers assassinés, à savoir H. Ramdane, âgé de 39 ans et père de deux fillettes, les protestataires ont observé une minute de silence. “Ramdane jouit d’une grande estime à Azeffoun où il exerce comme policier depuis plus de 11 ans. Il venait à peine d’être promu brigadier”, a-t-on appris de sources policières. Son humanisme et son professionnalisme étaient sur toutes les lèvres de tous ceux qui l’ont connu. “C’est une personne très estimée par la population locale”, témoigne un habitant de la commune d’Azeffoun. La malheureuse victime a été tuée en compagnie de ses deux collègues, K. R. âgé de 28 ans, originaire de Sétif et H. R. 30 ans de la wilaya de Batna et qui sont tout aussi respectés pour leur humilité exemplaire à Azeffoun. On notera la présence de la famille de H. Ramdane ainsi que de nombreux citoyens venus d’Ath Oumalou, une commune relevant de la daïra de Tizi Rached.

Les marcheurs ont repris le chemin en scandant à gorges déployées des slogans dénonçant ces hordes sauvages qui endeuillent des familles entières. “Terrorisme assassin”, “Assa, azekka Ramdane yella yella”, scandent-ils à tue-tête. Arrivés devant le siège de la daïra en empruntant le boulevard Petit-Omar longeant le front de mer, les manifestants ont observé un rassemblement devant le siège de la daïra. Un représentant de la société civile et le frère de la victime, Ramdane Hamadou, ont pris la parole pour remercier les milliers de citoyens pour leur adhésion et leur soutien sans précédent dans une conjoncture aussi douloureuse.

Dans une déclaration rendue publique à l’occasion, les initiateurs de cette manifestation ont tenu à condamner énergiquement ces actes terroristes et tirent la sonnette d’alarme. “Cet acte odieux, lâche, qui a coûté la vie à des fonctionnaires dans l’exercice de leur fonction, l’accomplissement de leur mission, nous rappelle que le terrorisme islamiste sévit encore dans notre région d’une manière singulière et inquiétante”, écrivent-ils, rappelant qu’“Azeffoun, berceau de la résistance citoyenne aux pires moments de la sauvagerie intégriste, ne peut se résigner au silence devant une telle barbarie”. Les rédacteurs du document ajoutent que “la mobilisation d’aujourd’hui porte un message d’honneur et de dignité. Elle est à la fois la voix citoyenne qui interpelle, dénonce le pouvoir quant à son incapacité à assurer la sécurité et l’expression assumée et revendique le rejet de l’intégrisme islamiste sous toutes ses formes. Notre initiative se veut aussi un hommage à des hommes qui ont marqué notre localité par leurs qualités humaines, faisant preuve de bravoure jusqu’au sacrifice ultime !”. Dans le même sillage, les rédacteurs du document déplorent le fait que “le caractère résiduel du terrorisme islamiste n’est en vérité que dans la rhétorique d’un pouvoir qui a délibérément abdiqué devant l’islamisme dans le seul but de garder le pouvoir et la rente qu’il génère”.

A. B