Dix années sont déjà passées et les conséquences du séisme ayant ébranlé le centre de l’Algérie, sont encore présentes que ce soit sur le plan psychologique ou social.
Le 21 mai 2003, les plaques tectoniques sises à une dizaine de kilomètres sous les côtes de Zemmouri se sont fracassées pour provoquer un séisme d’une magnitude de 6,8 sur l’échelle ouverte de Richter, marquant ainsi un tournant fatidique dans l’histoire de dizaines de milliers d’Algériens principalement ceux des deux wilayas d’Alger et de Boumerdès. La secousse tellurique a fait plus de deux mille morts et des milliers de sinistrés.
A peine les opérations de secours achevées que des dizaines d’autres problèmes ont surgi pour peser sur l’Etat algérien déjà submergé par bon nombre d’autres.
Un nouveau problème vient de s’ajouter à d’autres dont le terrorisme, l’inflation, la crise du logement, etc.

Les quotas de logements réalisés par l’Etat dans le cadre du premier programme quinquennal du président de la République et réservés pour résorber le problème épineux du logement en Algérie, devaient maintenant servir à combler une nouvelle carence : des centaines de familles s’étant retrouvées dans la rue à la suite de l’effondrement de leurs maisons ou à cause de l’importante dégradation de leurs demeures, dont les bâtisses menaçant ruine, devaient être évacuées.
En un temps record, faut-il le rappeler, l’Etat algérien soutenu par quelques aides internationales, a pu réaliser un programme d’urgence et provisoire en matière d’habitations.
Des chalets ont été réalisés sur le territoire de plusieurs communes, sises dans les circonscriptions administratives de la banlieue et des autres périphéries de la capitale ainsi que sur le territoire de plusieurs communes dépendant administrativement de la wilaya de Boumerdès.
Ce fut la naissance du tout nouveau phénomène des chalets réalisés à la hâte pour subvenir aux besoins pressants en matière de logement en vue d’éviter une véritable calamité humanitaire en Algérie. Entre autres communes et localités dans lesquelles des chalets ont été réalisés, il y a lieu de citer la commune de Réghaïa sise à une trentaine de kilomètres du chef-lieu, Alger-centre, aux frontières avec la wilaya de Boumerdès qui, faut-il encore le souligner, a été la plus touchée par le séisme, vu que des quartiers entiers ont été détruits. Nous citerons par exemple la cité des 1 200-Logements qui a été littéralement rasée.
Les quelques rescapés de l’apocalypse de Zemmouri interrogés, ont estimé qu’ils ont été marqués dans leur chair et dans leur âme. «Voilà que dix années sont passées depuis que la terre a tremblé sans que nous puissions effacer de notre mémoire les images terribles que nous avons vues.
Moi-même j’ai perdu pratiquement tous les membres de ma famille.
Tous ceux qui étaient à la maison le jour du séisme sont morts. Je n’ai plus que mon frère», a regretté Salah un rescapé de l’effondrement de l’immeuble dit «le dix» de Réghaïa où avaient péri plus de 500 personnes. Aux pertes humaines et aux dégâts matériels viennent s’ajouter les séquelles psychologiques.
A.R