Mahmoud Benchekour, Président du CIL « Il n’y a ni crise ni pénurie de lait ! »

Mahmoud Benchekour, Président du CIL « Il n’y a ni crise ni pénurie de lait ! »

On pensait en avoir fini avec les longues files d’attente à l’entrée des épiceries, les ruptures de stocks à répétitions, les étalages vides, les difficultés d’approvisionnement, et autres scénarios noirs des années de braises.

On pensait en avoir fini avec les longues files d’attente à l’entrée des épiceries, les ruptures de stocks à répétitions, les étalages vides, les difficultés d’approvisionnement, et autres scénarios noirs des années de braises. Peut être pas, finalement. Depuis quelques semaines, la disponibilité de lait fait défaut dans la plupart des villes du pays. Pénurie, manipulation, indisponibilité ou spéculation ? Que se passe-t-il vraiment ?

Invité hier sur les ondes de la radio chaîne 3 M.Benchekour Président du comité interprofessionnel de la filière lait a expliqué qu’il y avait « peut être dysfonction dans la distribution », mais ni crise, ni de pénurie de lait, selon lui. D’après le responsable, les quantités de poudre de lait importées cette année ont été largement supérieures à celles de l’année dernière. Entre 10 et 20.000 tonnes en plus, a-t-il expliqué.

De ce fait, les unités de transformations ont, toutes, reçu les quotas prévus pour répondre aux besoins de consommation de lait dans leurs régions respectives. Autrement dit, le problème n’est pas dans les quantités disponibles. Selon M. Benchekour, le lait vendu en Algérie étant très bon marché, celui ci suscite des convoitises, qui causent des pénuries. « Le lait ne va pas toujours là où on souhaite qu’il aille », a-t-il révélé au micro de la chaîne 3.

Le lait cru, difficile à avaler pour les transformateurs !

Ceci étant, la solution pour remédier à ce problème est déjà prête. Une pléiade de nouvelles mesures applicables à partir de janvier 2011, viendra réguler cette situation, et une feuille de route a été remise dans ce sens par le ministre de l’Agriculture aux concernés. Celle ci prendra effet à partir de janvier. Entre autres mesures prévues, une répartition géographique de la poudre de lait selon les zones géographiques.

La disponibilité de lait sera dés lors de la responsabilité des transformateurs eux mêmes. Une sorte d’obligation de résultat qu’auront les unités de transformation à respecter.

Selon M.Benchekour les quantités de poudre de lait seront attribuées aux unités selon les besoins de chaque région. Tandis qu’en cas de pénurie ou de crise, les problèmes seront plus facilement identifiables. Le responsable a également abordé le problème du lait cru, que les transformateurs rechignent à intégrer dans leurs processus de transformation.

Ces derniers prétextent de défauts que le lait cru peut engendrer lors de la transformation, en plus de la nécessité de le pasteuriser, contrairement au lait en poudre qui est lui pasteurisé dans son pays d’origine. Conséquences, le lait cru est parfois jeté. L’exemple le plus effarant est celui de Tizi Ouzou qui produit 80 millions de litres de lait mais qui n’en collecte que 30 millions.

Où est ce que le reste des quantités passent-elles ? Selon M.Benchekour, étant donné que le lait ne se conserve pas, une partie des quantités sont écoulées sur le marché parallèle.

Le reste de la production étant tout simplement jetée. Plus facile à transformer, le lait en poudre est favorisé par les transformateurs, alors que son prix reste cher. C’est pour cela, que autorités tentent d’inverser la tendance. Pour preuve, la feuille de route transmise par le ministre fait obligations aux unités de transformation de collecter toutes les quantités de lait cru produites dans leurs régions.

Auquel le cas leur quotas en poudre de lait serait diminué. Les quotas de poudre de lait seront attribués en fonction des quantités de lait cru collectées. « Celui qui ne le fera pas ne pourra pas bénéficier de la poudre de lait qu’il souhaite ». Ceci en plus d’autres mesures incitatives pour l’intégration de lait cru, envers les collecteurs entre autres. Selon le président de comité interprofessionnel de la filière, les prix de la poudre de lait vont continuer à augmenter sur le marché international, d’où la nécessité de passer à la production.