Mahelma, Cité Bennour : Les habitants livrés à eux-mêmes

Mahelma, Cité Bennour : Les habitants livrés à eux-mêmes

Les habitants de la cité Bennour, pourtant flambant neuve, dénoncent l’absence d’entretien et la mauvaise finition de leurs habitations, sans parler des conditions de vie délétères dans lesquelles ils évoluent et ce, depuis cinq ans.

La cité Bennour, dans la nouvelle ville de Sidi Abdallah, qui fait administrativement partie de la commune de Mahelma, à l’ouest d’Alger, bien que récente et située dans une ville qui «devait être dotée en infrastructures des plus sophistiquées, puisque elle devait être une ville à l’image de Dubai aux Emirats arabes unis», souffre de plusieurs carences.

Absence totale d’infrastructures : ni salle de soins, ni CEM, ni lycée et encore moins un marché. Les habitants sont livrés, donc, à eux-mêmes, ils se débrouillent pour se déplacer dans l’absence quasi totale des moyens de transport : «Nous n’avons aucun moyen de transport. N’était le transport des étudiants universitaires qui accpete de nous prendre sur son chemin pour vaquer à nos occupations quotidiennes, nous serons totalement isolés du monde», témoigne un habitant.

Ce calvaire est, hélas, vécu par des milliers de familles qui ont été relogées à Mahelma. Les habitants de la cité Bennour, pourtant flambant neuve, dénoncent l’absence d’entretien et la mauvaise finition de leurs habitations.

En effet, les murs et les plafonds de ces immeubles, qui ont été distribués au profit des familles des bidonvilles de la commune d’Alger-Centre, il y a juste cinq ans, commencent à se fissurer, sans que cela inquiète outre mesure les autorités locales de Mhalema qui, selon les habitants, «ignorent cette cité complètement et n’ont jamais intervenu pour résoudre le moindre de leurs mille et un problèmes».

La commune d’Alger-Centre, de son côté, dit avoir accompli sa tâche principale, à savoir le «relogement des habitants des bidonvilles et des maisons qui menaçaient d’effondrement», nous dira M. Betache Abdelhakim, secrétaire général de la commune d’Alger-Centre.

En plus de cela, la commune d’Alger-Centre, lors du relogement de ces citoyens, a encore «pris la peine de construire un établissement scolaire auquel un budget supplémentaire a été débloqué», ajoute le responsable. Sinon, les enfants du primaire auraient été obligés de se déplacer jusqu’au chef-lieu de la commune de Mahelma, soit à 8 kilomètres de chez eux, chose pas très évidente dans l’absence du transport.

Même les élèves scolarisés à l‘école qui se trouve à proximité de la cité ne sont malheureusement pas épargnés du danger, puisque dans l’absence d’une passerelle et de trottoirs, «ils sont obligés de traverser la route et marcher avec les automobilistes qui dans leur majorité ne font pas très attention à leur présence». Le gaz de ville est, lui aussi, un autre problème des habitants de la cité Bennour.

«Cela fait plus de cinq ans maintenant que nous attendons toujours notre raccordement au gaz de ville, alors que la plus grande partie des habitants n’ont jamais connu les bonbonnes de gaz quand ils habitaient Alger-Centre», nous dira un habitant qui trouve, selon lui, «beaucoup de mal à se procurer cette matière vitale puisque le quartier ne voit jamais les distributeurs de bonbonnes de gaz butane arriver, ce qui fait que les habitants se sont organisés entre eux pour qu’ils ramènent à chaque fois de grandes quantités pour servir plusieurs familles».

L’éclairage public est, lui aussi, le grand absent dans ledit quartier, ce qui pénalise de plus en plus les habitants qui n’arrivent plus à se déplacer à la tombée de la nuit.

Il est à noter que le quartier contient plusieurs locaux commerciaux qui restent jusqu’à ce jour encore fermés au moment où les habitants font des kilomètres pour faire leurs courses quotidiennes, puisque les deux petits magasins qui existent dans leur cité sont incapables de répondre aux besoins quotidiens de plus de 420 familles.

Nous avons essayé d’avoir le premier responsable de la commune de Mahelma pour lui transmettre les préoccupations des citoyens mais en vain, puisque la seule réponse que nous avions eue est : «Il est occupé, ou encore absent».

Orienté vers un autre responsable, dont nous ignorons le nom, les explications qu’ils nous a données disent que la commune de Mahelma a contacté les entreprises concernées, à savoir Sonelgaz, pour l’installation du gaz de ville dans le quartier, et ERMA, pour l’éclairage public, mais ces dernières n’ont donné aucune suite favorable.

Par : CHAFIKA KAHLAL