Les quatre magistrats d’In Salah qui ont déclenché lundi une grève de la faim pour dénoncer “les pressions et les humiliations” que leur a fait subir le président de la cour de Tamanrasset, ont été reçus jeudi par le ministre de la justice, garde des sceaux, Mohamed Charfi, après qu’ils aient mis faim à leur action extrême.
A l’issue de l’audience que leur a accordé le ministre, les magistrats du tribunal d’In Salah Amrani Chakib, Bendjelloul Ahmed Amine Sadek, Bouarouri Souad et Idriss Khadidja Amina ont publié un communiqué dans lequel ils déplorent la mauvaise interprétation “qui a caractérisé certains comportements”, ce qui a poussé “certains à faire des commentaires et des analyses loin de la réalité des choses”.
Ils ont exprimé leur “entière disponibilité à accomplir leur rôle et à concrétiser la véritable démarche pour promouvoir la place du magistrat dans l’intérêt général et celui de la justice en Algérie”, précisant que le dialogue avec le ministre était “sincère et franc” et que ce dernier soutenait le rôle et la place du magistrat.
Pour rappel, les quatre magistrats ont déclenché lundi dernier une grève de la faim à l’intérieur du tribunal d’In Salah et ont adressé une lettre au ministre de la justice pour faire état de “pressions et insultes dont nous faisons l’objet quotidiennement de la part de nos responsables qui nous imposent des engagements et des instructions qui sont en violation de la loi et vont jusqu’à tenter d’impliquer les magistrats pour les exposer à des sanctions disciplinaires”.

L’action des quatre magistrats protestataires a commencé quand l’une d’elle a refusé de taper un arrêt qu’elle a rendu durant les trois jours impartis, faute de micro-ordinateur. Elle a déclenché une grève de la faim pour protester contre la sanction dont elle a fait l’objet, avant qu’elle soit rejointe par trois de ses collègues en signe de solidarité.