Maghreb et du Moyen-Orient, créer 40 millions d’emplois

Maghreb et du Moyen-Orient, créer 40 millions d’emplois

40 millions d’emplois en dix ans. C’est le défi que devront relever , selon la Banque mondiale, les dixhuit pays (1) de la zone Mena (Moyen-Orient, Afrique du nord). Réunis à Marrakech jusqu’à ce soir avec des experts de l’Or ganisation de coopération et de développement économique (OCDE), ces États examinent les possibilités de réformes pour développer l’emploi et lutter contre la pauvreté, malgré la crise, et dans un contexte de démographie galopante.

La situation est tendue : les investissements étrangers sont attendus en nette baisse, après 100 milliards en 2008. Quant aux contributions des émigrés vers leurs pays d’origine, elles sont aussi en repli : – 7,2 % à 32,2 milliards de dollars, dont – 10,3 % et – 17 % pour l’Égypte et le Maroc, les nations les plus touchées. Pour s’af franchir de la crise, ces pays, qui comptent une population active de 75 millions de personnes (sur 260 millions), devront éviter de se recroqueviller sur euxmêmes.  »

Le protectionnisme est une tentation en temps de crise, explique Anthony O’Sullivan, directeur général à l’OCDE. Certains États veulent protéger leurs entreprises en érigeant des barrières non tarifaires.  » L’incapacité des gouvernements ou même des entreprises publiques à générer seuls 40 millions d’emplois en dix ans rend indispensable le recours au secteur privé. Pour stimuler les investissements, cette zone devra être attractive.

 » Au-delà de l’amélioration constante des infrastructures, il faut stimuler les réformes, baisser la fiscalité des entreprises, stabiliser les réglementations « , poursuit Anthony O’Sullivan.

La Banque mondiale, dans son dernier rapport, appelle à l’émer gence d’un monde des af faires plus équitable et souhaite davantage de concurrence.

Un climat propice attirera les investisseurs capables de développer les secteurs à haute valeur ajoutée tels que l’agribusiness, les technologies de l’information, la pharmacie ou encore la logistique. La tâche est rude, mais la prise de conscience de l’enjeu constitue déjà un pas décisif. La crise économique peut, selon l’OCDE, renforcer la collaboration interne aux pays Mena, grâce notamment aux liquidités des pays du Golfe.