Cheikh Guetbi

Le premier responsable de la wilaya est conscient de la situation et semble hĂ©siter. Pourtant, ceci risque d’aggraver la pollution du barrage qui est dĂ©jĂ un rĂ©ceptacle pour les dĂ©chets industriels et des rejets de tanneries et urbains de la rĂ©gion d’Oujda que l’oued Mouillah draine.
En effet, mĂŞme si le wali de Tlemcen a ouvertement critiquĂ© devant les Ă©lus de l’APW, le mauvais choix de terrain de cette zone industrielle, situĂ©e Ă Ouled Bendamou (Maghnia), rien ne semble ĂŞtre fait pour sa dĂ©localisation afin que soit prĂ©servĂ© le barrage d’une pollution. Si, au dĂ©part, la crĂ©ation de cette zone industrielle d’une superficie de 103 hectares, composĂ©e de 48 lotissements, a ravi car elle pouvait rĂ©pondre Ă un besoin rĂ©el en pĂ´le d’investissement, ses initiateurs ont dĂ©chantĂ© mais après que tous les travaux de terrassement, la clĂ´ture et la rĂ©alisation d’un lourd ouvrage d’art ont Ă©tĂ© achevĂ©s et après que les lots ont Ă©tĂ© attribuĂ©s.
La grande volontĂ© qui anime le wali qui ne mĂ©nage aucun effort pour encourager l’investissement privĂ© et pour faciliter les dĂ©marches administratives Ă dessein de crĂ©ation de richesse et d’emploi, semble ĂŞtre bloquĂ©e par la rĂ©ticence des opĂ©rateurs Ă©conomiques qui montrent une certaine nonchalance Ă rĂ©aliser leurs unitĂ©s et ce, malgrĂ© les multiples appels et rappels Ă l’ordre du wali ainsi que de son prĂ©dĂ©cesseur qui a rĂ©gulièrement rappelĂ© aux futurs opĂ©rateurs Ă©conomiques les conditions et mesures avantageuses offertes ainsi que les facilitĂ©s et autres mesures ayant trait Ă la fiscalitĂ©, au financement des projets, aux concessions de terrains et aux règles douanières. Cette zone industrielle sera-t-elle un jour opĂ©rationnelle ? Rien n’est encore sĂ»r, surtout après les dĂ©clarations du premier responsable de la wilaya.

Parlant du site de cette zone industrielle, le wali a dĂ©clarĂ© que « ce terrain est non conforme et inadĂ©quat, il est accidentĂ© et ne rĂ©pond guère Ă l’investissement » avant d’ajouter, « juste pour ramener l’Ă©lectricitĂ© et le gaz Ă la zone, il faut quelque 500 milliards et ce en plus de 2 kilomètres de conduites pour l’alimenter en eau. C’est vraiment très coĂ»teux pour l’Etat ». Et de conclure : « le choix de cette assiette de terrain est une erreur ». Si le wali s’est montrĂ© conscient du mauvais choix de l’assiette, il ne s’est par contre pas prononcĂ© sur le danger que prĂ©sente cette zone d’activitĂ© industrielle sur le barrage, situĂ© Ă quelques centaines de mètres Ă vol d’oiseau. Tout indique qu’il s’aligne sur son prĂ©dĂ©cesseur qui comptait obliger les investisseurs Ă doter leurs unitĂ©s de micro-station de recyclage ou d’Ă©puration de leurs eaux pour la protection du barrage.
Quand on sait les dĂ©gâts Ă©cologiques que les eaux rejetĂ©es par les unitĂ©s industrielles ont et continuent d’occasionner malgrĂ© leur dotation de micro-station, malgrĂ© la collecte des eaux et leur traitement en amont du barrage par une station d’Ă©puration et malgrĂ© le ton ferme des diffĂ©rents services (environnement, agriculture, hydrauliquesÂ…), la solution prĂ©conisĂ©e est considĂ©rĂ©e par les observateurs, d’emblĂ©e, de vaine. « Tant que la situation n’est encore pas Ă son point irrĂ©versible, il est encore temps pour le wali de sauver le barrage. Seule une volontĂ© courageuse de sa part peut remĂ©dier Ă la situation en dĂ©localisant la zone de Ouled Bendamou», dĂ©clare un notable qui n’a pas manquĂ© de reprocher Ă la sociĂ©tĂ© civile sa passivitĂ© et son indiffĂ©rence par rapport Ă cette situation.