Maghnia Il avait été au centre de leurs promesses électorales ,Les nouveaux députés supprimeront-ils le passavant ?

Maghnia Il avait été au centre de leurs promesses électorales ,Les nouveaux députés supprimeront-ils le passavant ?
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Décidément, le passavant continue de pénaliser économiquement le citoyen. Malgré la grève menée récemment par les grossistes et les détaillants des produits alimentaires, la mesure du passavant demeure toujours en vigueur.

Le passavant est une sorte de visa pour le transport des marchandises qu’une brigade mixte composée des services du Commerce, des Douanes et des Impôts, délivre pour contraindre la déclaration de toute marchandise qui entre dans la zone des Douanes (distance de 35 kilomètres à la ronde à partir de la frontière).

De par l’importance de son impact négatif sur la bourse de la population frontalière et du préjudice qu’il continue d’engendrer à l’extrême Ouest, il (le passavant) était devenu le principal sujet sur lequel se sont focalisés les candidats aux récentes élections durant leurs campagnes. Presque tous les candidats ont abordé cette tare devenue la préoccupation majeure de quelque 400.000 âmes de la région concernée et qui englobe les daïras de Maghnia, Ghazaouet, Nédroma, Béni Boussaïd, Marsa Ben M’hidi et Fellaoucène.

Tous (les candidats) ont promis l’effort contre cette mesure laquelle -si elle vise la lutte contre la contrebande et la fraude fiscale- éclabousse dans son sillage l’honnête citoyen.

LG Algérie

Ce dernier se retrouve pris entre une mesure des pouvoirs publics qui complique, par l’implantation inappropriée du poste de déclaration (situé à 35 kilomètres en aval des daïras citées), l’entrée suffisante de marchandises dans cette région frontalière, et le commerce transfrontalier illicite qui y «pompe» une bonne partie.

Ceci engendre nécessairement la pénurie et, donc, la hausse des prix qui a atteint un cumul alarmant.

A titre illustratif, la dernière hausse en date est celle de 25% sur les prix des yaourts, lesquels sont passés à 25 DA le pot alors que partout en Algérie il est vendu 20 DA, voire moins. Aussi bien les services concernés que les grossistes ont avancé une autre raison à cela, laquelle revient à la suspension du principal grossiste des produits dérivés du lait. Celui-ci, qui alimente toute la région en yaourt, a fait l’objet d’une vérification a posteriori par la brigade mixte sur les quantités introduites

Comme il n’a pas justifié les ventes par des factures, son activité a été alors suspendue et un PV a été transmis par la brigade à la justice, ce qui contribue présentement à la pénurie. L’heure est à la prudence chez les grossistes locaux.

«Actuellement, je ramène à partir de Tlemcen ou Oran des quantités très modérées que je vends au détail. Cela m’éviterait des surprises quant aux impôts», dira un grossiste, lequel nous dévoile une autre face: «nous risquons à tout moment la surprise: certains fournisseurs refusent de nous délivrer les factures (nécessaires pour déclarer et se faire délivrer le passavant).

D’autres nous les délivrent mais avec le risque que nous soient endossés indûment des marchandises». L’exemple de ce livreur d’huile de table est souvent cité en référence.

Celui-ci a, lors d’une vérification, fourni à la brigade des factures aux noms de clients auxquels il n’a rien livré. Heureusement que l’enquête a abouti et les a épargnés.

Actuellement, le citoyen frontalier ne comprend pas sa position des plus inconfortables qui amenuise continuellement son pouvoir d’achat. Il (le citoyen) se dit étouffé à l’intérieur d’une zone privée par le pouvoir public, d’une libre circulation de la marchandise. «Nous sommes des Algériens à part entière et nous refusons cet ‘embargo’ que le pouvoir public nous impose.

Un ‘embargo’ qui, à notre avis, est inutile car inefficace pour la lutte contre la contrebande», diront des citoyens outrés avant d’expliciter: «nous considérons que le choix du lieu de déclaration des marchandises a été mal réfléchi. Contrairement au but escompté, ceci favorise une contrebande officialisée car, une fois le passavant en poche du commerçant indélicat, et comme le contrôle a posteriori n’est pas systématique, la marchandise peut être acheminée jusqu’à la frontière sans aucune contrainte».

Cet autre groupe de commerçants propose, quant à lui, la «solution radicale», à savoir au lieu d’implanter le poste de déclaration aux lieux actuels, il serait plus judicieux de l’implanter plutôt à la sortie de chaque chef-lieu des daïras frontalières. Ainsi, pour le cas de celle de Maghnia, le lieu-dit «5» à la sortie ouest de la ville est un endroit stratégique pour la déclaration de la marchandise.

Ceci permet, d’une part, la libre circulation de la marchandise vers et dans les grandes agglomérations ce qui limite la hausse des prix, et de l’autre, le contrôle du mouvement des marchandises qui, au vu du nombre de grossistes qui ne sera alors que minime, ne sera que plus efficace… Quant à la lutte contre la fraude fiscale, elle doit avoir lieu au niveau des fournisseurs chez qui la faille est évidente et auprès desquels la délivrance des factures, qui sont à la base de calcul des impôts, doit être obligatoire et donc systématique.

Quant aux candidats qui ont clamé haut et fort leur combat pour que soit revue cette mesure du passavant qui a fait de Maghnia et des autres daïras frontalières la région où les prix sont les plus élevés du pays, seul Tayeb Louh, le «tête» de la liste FLN qui a carrément raflé la mise sous sa houlette à savoir 10 sièges sur les 12, a eu la confiance des frontaliers et sur lequel tous leurs espoirs reposent.

A.M