Madjid Bougherra : «Je suis incertain pour le match de l’Egypte, mais je garde espoir»

Madjid Bougherra : «Je suis incertain pour le match  de l’Egypte, mais je garde espoir»

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Les spécialistes affirment que le genre de blessure que vous avez contractée arrive lorsqu’un joueur change fréquemment de terrain ou bien quand il n’a pas pris assez de vacances et qu’il a, par corollaire, effectué une mauvaise préparation. Dans votre cas, c’est laquelle des deux causes ?

C’est le manque de vacances, indiscutablement. J’ai fait une saison pleine avec les Glasgow Rangers, j’ai joué tous les matches avec la sélection nationale, j’ai joué les matches des éliminatoires en été et j’ai fait tout le début de saison. Cela dit, je ne crois pas que ce soit une blessure de fatigue, auquel cas j’aurais eu une fracture ou une déchirure musculaire. Là, c’est une entorse du genou due à une glissade, tout simplement. Cependant, cela a le mérite de me permettre de souffler un peu.

Vous êtes blessé, Karim Ziani l’est également, ainsi que Mourad Meghni, Rafik Djebbour ne s’entraîne pas, Karim Matmour, Yazid Mansouri et Nadir Belhadj jouent peu… Cela ne suscite-il pas des inquiétudes ?

Pas pour moi. Déjà, à mon poste, il y a Samir Zaoui, Abderraouf Zarabi et Abdelkader Laïfaoui qui peuvent tenir mon rôle. Ensuite, connaissant bien mes coéquipiers, croyez bien qu’ils seront tous motivés et prêts le jour du match. Il n’y aura aucun manque, aucune défaillance. Je les connais bien. Prenez l’exemple de Nadir Belhadj. Je le connais depuis des années, car nous sommes arrivés en sélection à la même période. Dans un match de la sélection nationale, il se transcende. Vous avez bien vu sa prestation contre le Rwanda ! Il a été l’un des meilleurs sur le terrain. Pourquoi ? Parce qu’il est motivé, parce qu’il a une bonne hygiène de vie, parce qu’il est sérieux aux entraînements, parce qu’il aime ce qu’il fait. Tous les joueurs sont comme ça. Donc, je n’ai pas de crainte sur ce sujet.

Qu’en dites-vous de la campagne de presse des Egyptiens ?

La même chose que j’ai toujours dite quand on me pose ce genre de questions : je m’en f… Jamais je ne me focalise sur l’adversaire, jusqu’à ce qu’il soit sur le terrain. Autre chose, c’est de la pure guerre médiatique qui ne me regarde pas, ni les autres joueurs d’ailleurs.

Vous avez aussi l’habitude de dire que, lorsque vous entamez un match, c’est pour le gagner. Serait-ce le même état d’esprit qui vous animera face à l’Egypte ?

Oui. Il faudra que nous jouions comme nous avons l’habitude de le faire, voilà tout. Surtout, ne pas trop chambouler les choses. Jusqu’à présent, cela nous a réussi et j’espère que ce sera toujours le cas. Il n’y a pas de raison pour que cela change.

Durant l’an 2009, vous avez joué plusieurs matches à un haut niveau, que ce soit avec les Glasgow Rangers en championnat, en Coupe et la Ligue des champions ou avec la sélection. Dans quel domaine avez-vous appris le plus en jouant ces matches particuliers ?

Dans la concentration et la gestion des efforts au cours d’un match. Peut-être que c’est accessoire, mais cela compte. J’ai appris comment répartir mes efforts dans un match, à quels moments il faut donner plus qu’à d’autres, quels sont les instants où il ne faut pas se relâcher. C’est tout cela qui est nouveau dans ma façon de jouer. Ce sont autant d’évolutions positives qui m’ont apporté beaucoup et qui constitueront, inch’Allah, une source de force pour moi.

Comment vous est venue l’idée de venir vous soigner en France ?

Je suis né en France et c’est là que j’ai fait ma formation de footballeur. Je sais donc que les meilleurs centres de rééducation en Europe sont en France. Je ne compte pas le nombre de sportifs de haut niveau, toutes disciplines confondues, qui sont venus et continuent de venir en France pour accélérer leur convalescence et, surtout, s’assurer d’un rétablissement rapide et dans les normes.

Donc, en faisant analyser vos examens en France, vous aviez l’idée de vous y soigner dans un coin de votre tête déjà ?

Pas forcément. Au départ, la priorité pour moi était de savoir ce que j’avais exactement et ce qu’il fallait faire exactement pour que je sois rétabli. Puis, une fois le diagnostic fait, et suite à des démarches effectuées par le président de la Fédération algérienne de football, Mohamed Raouraoua, et mon agent, j’ai été ausculté par des spécialistes qui m’ont recommandé le CERS de Saint-Raphaël en m’assurant qu’il était dédié au traitement du type de traumatisme que j’avais au genou. C’est comme cela que je suis venu ici.

Dans le dernier entretien que vous avez accordé au Buteur, vous évoquiez la possibilité de rentrer à Glasgow. Qu’est-ce qui vous a fait changer d’avis ?

Au départ, la direction des Glasgow Rangers ne voyait pas l’utilité d’aller me soigner ailleurs. Puis, une discussion avec le manager a fait changer les choses et j’ai été autorisé à venir me soigner en France. Aux Rangers, les gens ont compris que je cherchais surtout à guérir vite et qu’un retour rapide à la compétition serait bien pour le club aussi. C’est pour ça qu’il n’y a plus eu d’objection.

Est-ce la FAF qui prend en charge les frais de votre prise en charge au CERS ?

Oui, parfaitement. D’ailleurs, M. Raouraoua et Walid Sadi, le manager général, étaient à mon accueil lorsque j’étais arrivé. Ils ne sont partis qu’après s’être assurés que tout se déroulait comme souhaité.

Gardent-ils le contact avec vous ?

Ah, oui ! Tous les jours, je dis bien tous les jours, le président de la FAF m’appelle pour demander de mes nouvelles. Même le sélectionneur, Rabah Saâdane, m’appelle souvent lui aussi pour s’assurer de l’évolution de la situation. Vraiment, de ce côté-là, il n’y a rien à dire, les gens de la Fédération font le travail comme il se doit. C’est une chose réconfortante à plus d’un titre. Vous ne pouvez pas vous imaginer à quel point.

Comment vivez-vous votre séjour entre l’hôtel où vous résidez et le CERS ?

C’est simple, c’est comme si j’étais en stage, à la seule différence qu’il s’agit d’un stage de rééducation et non pas d’un stage de préparation. Je suis hébergé dans un hôtel et, la journée, j’ai deux séances de rééducation, comme j’aurais deux séances d’entraînement dans le cas d’un stage. En fait, je suis en stage fermé pour accélérer ma convalescence. Au fond, c’est bien mieux ainsi.

Pourquoi donc ?

Parce que si j’étais resté à Glasgow, peut-être que j’aurais été trop distrait pour me concentrer rigoureusement sur ma rééducation. Je serais avec ma famille, peut-être que je sortirais, que j’aurais été tenté par des promenades ou par des loisirs qui m’auraient fait oublier l’essentiel : ma rééducation. Là, je n’ai qu’une seule mission : me soigner. Je suis pris en charge en ce sens presque 24 heures sur 24 et je suis un programme rigoureux et professionnel qui me fait progresser dans ma guérison. Donc, je suis satisfait d’être ici et de me soigner ainsi.

Avez-vous conscience qu’il y a des millions d’Algériens qui, tous les jours, ont pour sujet de discussion l’état de santé de Madjid Bougherra et de Karim Ziani avant Egypte-Algérie ?

Oui, je le sais très bien. Déjà, cette marque de confiance du peuple algérien me touche énormément. Cela reflète le formidable espoir qui est né en lui et sa conviction en la réalisation du rêve fou qu’il caresse depuis des années : la qualification à la Coupe du monde. Déjà, j’ai perçu cette conviction durant les matches de qualification que nous avons disputés en Algérie. Ce que je peux dire aux supporters, c’est que je fais de mon possible pour être rétabli. Il ne faut pas se voiler la face, je suis incertain pour le match. Il y a des chances pour que je ne le joue pas. Toutefois, je fais tout ce qui est en mon pouvoir pour être rétabli à temps. Si je suis ici, à Saint-Raphaël, sur la Côte d’Azur, loin de ma famille, c’est parce que je veux me donner toutes les chances d’un rétablissement rapide. Qu’ils soient certains donc que je fais de mon mieux.

Dans le cas où, par malheur, vous ne joueriez pas et l’Algérie serait éliminée au Caire, est-ce que vous éprouveriez des remords en vous disant peut-être que vous vous étiez blessé bêtement et que le résultat du match aurait été différent avec votre présence sur le terrain ?

Non, pas du tout. Déjà, j’espère que nous ne serons pas éliminés. Nous n’allons pas tout lâcher si près du but. Ensuite, si nous sommes éliminés «b’aïd echar», ce serait tout simplement le destin, le mektoub. Je ne me suis pas blessé en voulant m’amuser, mais en m’entraînant. Et là, je fais tout ce qui est en mon pouvoir, et les responsables de la FAF en font de même, pour que je sois rétabli à temps. Donc, tout est question de mektoub. Seule la volonté d’Allah sera faite.

Etes-vous tout aussi motivé pour revenir rapidement dans les rangs des Glasgow Rangers ?

Evidemment ! C’est mon club quand même et j’ai des devoirs envers lui. Lorsque je me soigne, je pense également à mes coéquipiers de club et à nos supporters. Cela me fait de la peine de rater des matches avec les Rangers et j’ai hâte de retrouver la compétition avec eux.

Y a-t-il une image qui vous revient souvent à l’esprit et qui vous motive pour vous surpasser dans vos séances de soins et pour avoir la détermination de revenir très vite sur les terrains ? Exemple : l’enjeu du match face à l’Egypte, le prestige de jouer un match décisif au Caire, les dizaines de milliers de supporters au stade, les prières des parents…

Franchement, l’image qui me galvanise et me motive pour faire tout ce qui est en mon possible afin d’être guéri au plus vite et qui m’incite à m’accrocher est celle de milliers d’Algériens heureux après une victoire de la sélection nationale et faisant la fête. C’est cette image-là qui revient le plus souvent à mon esprit.

Depuis que vous êtes en France, que ce soit à Paris ou ici à Saint-Raphaël, avez-vous rencontré des Algériens qui vous ont reconnu ?

Oui, deux ou trois. C’est comme au bled, ils me félicitent pour le parcours des Verts et m’encouragent pour aller au bout, c’est-à-dire arracher cette qualification à la Coupe du monde. Ils ont été sympa et m’ont fait montre de leur soutien comme le font d’ailleurs beaucoup d’Algériens.

Un mot justement à leur adresse ?

Je leur suis reconnaissant de leur soutien indéfectible. En cette occasion, j’aimerais leur dire que le meilleur moyen par lequel ils pourront m’aider est de me laisser mener sereinement et dans la tranquillité ma rééducation. Comme je l’ai déjà dit, je leur promets de faire tout ce qui est en mon possible pour être prêt pour le match du Caire, même si je suis incertain en l’état actuel de mon traitement.

Entretien réalisé à Saint-Raphaël par Farid Aït Saâda

  • Les spécialistes affirment que le genre de blessure que vous avez contractée arrive lorsqu’un joueur change fréquemment de terrain ou bien quand il n’a pas pris assez de vacances et qu’il a, par corollaire, effectué une mauvaise préparation. Dans votre cas, c’est laquelle des deux causes ?

    C’est le manque de vacances, indiscutablement. J’ai fait une saison pleine avec les Glasgow Rangers, j’ai joué tous les matches avec la sélection nationale, j’ai joué les matches des éliminatoires en été et j’ai fait tout le début de saison. Cela dit, je ne crois pas que ce soit une blessure de fatigue, auquel cas j’aurais eu une fracture ou une déchirure musculaire. Là, c’est une entorse du genou due à une glissade, tout simplement. Cependant, cela a le mérite de me permettre de souffler un peu.

  • Vous êtes blessé, Karim Ziani l’est également, ainsi que Mourad Meghni, Rafik Djebbour ne s’entraîne pas, Karim Matmour, Yazid Mansouri et Nadir Belhadj jouent peu… Cela ne suscite-il pas des inquiétudes ?

    Pas pour moi. Déjà, à mon poste, il y a Samir Zaoui, Abderraouf Zarabi et Abdelkader Laïfaoui qui peuvent tenir mon rôle. Ensuite, connaissant bien mes coéquipiers, croyez bien qu’ils seront tous motivés et prêts le jour du match. Il n’y aura aucun manque, aucune défaillance. Je les connais bien. Prenez l’exemple de Nadir Belhadj. Je le connais depuis des années, car nous sommes arrivés en sélection à la même période. Dans un match de la sélection nationale, il se transcende. Vous avez bien vu sa prestation contre le Rwanda ! Il a été l’un des meilleurs sur le terrain. Pourquoi ? Parce qu’il est motivé, parce qu’il a une bonne hygiène de vie, parce qu’il est sérieux aux entraînements, parce qu’il aime ce qu’il fait. Tous les joueurs sont comme ça. Donc, je n’ai pas de crainte sur ce sujet.

  • Qu’en dites-vous de la campagne de presse des Egyptiens ?

    La même chose que j’ai toujours dite quand on me pose ce genre de questions : je m’en f… Jamais je ne me focalise sur l’adversaire, jusqu’à ce qu’il soit sur le terrain. Autre chose, c’est de la pure guerre médiatique qui ne me regarde pas, ni les autres joueurs d’ailleurs.

    Vous avez aussi l’habitude de dire que, lorsque vous entamez un match, c’est pour le gagner. Serait-ce le même état d’esprit qui vous animera face à l’Egypte ?

    Oui. Il faudra que nous jouions comme nous avons l’habitude de le faire, voilà tout. Surtout, ne pas trop chambouler les choses. Jusqu’à présent, cela nous a réussi et j’espère que ce sera toujours le cas. Il n’y a pas de raison pour que cela change.

  • Durant l’an 2009, vous avez joué plusieurs matches à un haut niveau, que ce soit avec les Glasgow Rangers en championnat, en Coupe et la Ligue des champions ou avec la sélection. Dans quel domaine avez-vous appris le plus en jouant ces matches particuliers ?

    Dans la concentration et la gestion des efforts au cours d’un match. Peut-être que c’est accessoire, mais cela compte. J’ai appris comment répartir mes efforts dans un match, à quels moments il faut donner plus qu’à d’autres, quels sont les instants où il ne faut pas se relâcher. C’est tout cela qui est nouveau dans ma façon de jouer. Ce sont autant d’évolutions positives qui m’ont apporté beaucoup et qui constitueront, inch’Allah, une source de force pour moi.

  • Comment vous est venue l’idée de venir vous soigner en France ?

    Je suis né en France et c’est là que j’ai fait ma formation de footballeur. Je sais donc que les meilleurs centres de rééducation en Europe sont en France. Je ne compte pas le nombre de sportifs de haut niveau, toutes disciplines confondues, qui sont venus et continuent de venir en France pour accélérer leur convalescence et, surtout, s’assurer d’un rétablissement rapide et dans les normes.

    Donc, en faisant analyser vos examens en France, vous aviez l’idée de vous y soigner dans un coin de votre tête déjà ?

    Pas forcément. Au départ, la priorité pour moi était de savoir ce que j’avais exactement et ce qu’il fallait faire exactement pour que je sois rétabli. Puis, une fois le diagnostic fait, et suite à des démarches effectuées par le président de la Fédération algérienne de football, Mohamed Raouraoua, et mon agent, j’ai été ausculté par des spécialistes qui m’ont recommandé le CERS de Saint-Raphaël en m’assurant qu’il était dédié au traitement du type de traumatisme que j’avais au genou. C’est comme cela que je suis venu ici.

  • Dans le dernier entretien que vous avez accordé au Buteur, vous évoquiez la possibilité de rentrer à Glasgow. Qu’est-ce qui vous a fait changer d’avis ?

    Au départ, la direction des Glasgow Rangers ne voyait pas l’utilité d’aller me soigner ailleurs. Puis, une discussion avec le manager a fait changer les choses et j’ai été autorisé à venir me soigner en France. Aux Rangers, les gens ont compris que je cherchais surtout à guérir vite et qu’un retour rapide à la compétition serait bien pour le club aussi. C’est pour ça qu’il n’y a plus eu d’objection.

  • Est-ce la FAF qui prend en charge les frais de votre prise en charge au CERS ?

    Oui, parfaitement. D’ailleurs, M. Raouraoua et Walid Sadi, le manager général, étaient à mon accueil lorsque j’étais arrivé. Ils ne sont partis qu’après s’être assurés que tout se déroulait comme souhaité.

  • Gardent-ils le contact avec vous ?

    Ah, oui ! Tous les jours, je dis bien tous les jours, le président de la FAF m’appelle pour demander de mes nouvelles. Même le sélectionneur, Rabah Saâdane, m’appelle souvent lui aussi pour s’assurer de l’évolution de la situation. Vraiment, de ce côté-là, il n’y a rien à dire, les gens de la Fédération font le travail comme il se doit. C’est une chose réconfortante à plus d’un titre. Vous ne pouvez pas vous imaginer à quel point.

  • Comment vivez-vous votre séjour entre l’hôtel où vous résidez et le CERS ?

    C’est simple, c’est comme si j’étais en stage, à la seule différence qu’il s’agit d’un stage de rééducation et non pas d’un stage de préparation. Je suis hébergé dans un hôtel et, la journée, j’ai deux séances de rééducation, comme j’aurais deux séances d’entraînement dans le cas d’un stage. En fait, je suis en stage fermé pour accélérer ma convalescence. Au fond, c’est bien mieux ainsi.

  • Pourquoi donc ?

    Parce que si j’étais resté à Glasgow, peut-être que j’aurais été trop distrait pour me concentrer rigoureusement sur ma rééducation. Je serais avec ma famille, peut-être que je sortirais, que j’aurais été tenté par des promenades ou par des loisirs qui m’auraient fait oublier l’essentiel : ma rééducation. Là, je n’ai qu’une seule mission : me soigner. Je suis pris en charge en ce sens presque 24 heures sur 24 et je suis un programme rigoureux et professionnel qui me fait progresser dans ma guérison. Donc, je suis satisfait d’être ici et de me soigner ainsi.

  • Avez-vous conscience qu’il y a des millions d’Algériens qui, tous les jours, ont pour sujet de discussion l’état de santé de Madjid Bougherra et de Karim Ziani avant Egypte-Algérie ?

    Oui, je le sais très bien. Déjà, cette marque de confiance du peuple algérien me touche énormément. Cela reflète le formidable espoir qui est né en lui et sa conviction en la réalisation du rêve fou qu’il caresse depuis des années : la qualification à la Coupe du monde. Déjà, j’ai perçu cette conviction durant les matches de qualification que nous avons disputés en Algérie. Ce que je peux dire aux supporters, c’est que je fais de mon possible pour être rétabli. Il ne faut pas se voiler la face, je suis incertain pour le match. Il y a des chances pour que je ne le joue pas. Toutefois, je fais tout ce qui est en mon pouvoir pour être rétabli à temps. Si je suis ici, à Saint-Raphaël, sur la Côte d’Azur, loin de ma famille, c’est parce que je veux me donner toutes les chances d’un rétablissement rapide. Qu’ils soient certains donc que je fais de mon mieux.

  • Dans le cas où, par malheur, vous ne joueriez pas et l’Algérie serait éliminée au Caire, est-ce que vous éprouveriez des remords en vous disant peut-être que vous vous étiez blessé bêtement et que le résultat du match aurait été différent avec votre présence sur le terrain ?

    Non, pas du tout. Déjà, j’espère que nous ne serons pas éliminés. Nous n’allons pas tout lâcher si près du but. Ensuite, si nous sommes éliminés «b’aïd echar», ce serait tout simplement le destin, le mektoub. Je ne me suis pas blessé en voulant m’amuser, mais en m’entraînant. Et là, je fais tout ce qui est en mon pouvoir, et les responsables de la FAF en font de même, pour que je sois rétabli à temps. Donc, tout est question de mektoub. Seule la volonté d’Allah sera faite.

  • Etes-vous tout aussi motivé pour revenir rapidement dans les rangs des Glasgow Rangers ?

    Evidemment ! C’est mon club quand même et j’ai des devoirs envers lui. Lorsque je me soigne, je pense également à mes coéquipiers de club et à nos supporters. Cela me fait de la peine de rater des matches avec les Rangers et j’ai hâte de retrouver la compétition avec eux.

  • Y a-t-il une image qui vous revient souvent à l’esprit et qui vous motive pour vous surpasser dans vos séances de soins et pour avoir la détermination de revenir très vite sur les terrains ? Exemple : l’enjeu du match face à l’Egypte, le prestige de jouer un match décisif au Caire, les dizaines de milliers de supporters au stade, les prières des parents…

    Franchement, l’image qui me galvanise et me motive pour faire tout ce qui est en mon possible afin d’être guéri au plus vite et qui m’incite à m’accrocher est celle de milliers d’Algériens heureux après une victoire de la sélection nationale et faisant la fête. C’est cette image-là qui revient le plus souvent à mon esprit.

  • Depuis que vous êtes en France, que ce soit à Paris ou ici à Saint-Raphaël, avez-vous rencontré des Algériens qui vous ont reconnu ?

    Oui, deux ou trois. C’est comme au bled, ils me félicitent pour le parcours des Verts et m’encouragent pour aller au bout, c’est-à-dire arracher cette qualification à la Coupe du monde. Ils ont été sympa et m’ont fait montre de leur soutien comme le font d’ailleurs beaucoup d’Algériens.

  • Un mot justement à leur adresse ?

    Je leur suis reconnaissant de leur soutien indéfectible. En cette occasion, j’aimerais leur dire que le meilleur moyen par lequel ils pourront m’aider est de me laisser mener sereinement et dans la tranquillité ma rééducation. Comme je l’ai déjà dit, je leur promets de faire tout ce qui est en mon possible pour être prêt pour le match du Caire, même si je suis incertain en l’état actuel de mon traitement.

    Entretien réalisé à Saint-Raphaël par

    Farid Aït Saâda