Approché par nos soins, en marge du point de presse qu’il a animé hier en fin de matinée à l’hôtel Hilton après sa nomination comme ambassadeur de bonne volonté de l’Unicef en Algérie, le défenseur de l’EN, Madjid Bougherra, a répondu aimablement à nos questions, notamment celles relatives au prochain derby qui attend les Verts face au Maroc, le 27 mars.
D’abord, quel sentiment vous procure ce nouveau rôle d’ambassadeur de l’Unicef en Algérie ?
Une grande fierté et beaucoup d’émotion. Je suis vraiment content et à la fois honoré de servir une bonne cause, de surcroît dans mon pays l’Algérie. Aider les jeunes, ne serait-ce qu’avec un sourire ou un conseil, est déjà une noble chose. Je sais qu’ici les enfants s’identifient à l’équipe nationale depuis cette qualification en Coupe du monde.
Je vais essayer de consacrer le maximum de mon temps à cette enfance qui a besoin d’être soutenue. J’espère avoir ainsi l’occasion de rencontrer le maximum d’enfants, notamment les plus défavorisés, pour discuter avec eux, leur donner des conseils. J’ai hâte même d’aller sur le terrain à leur rencontre. D’ailleurs, rien qu’à en parler, j’en ai la chair de poule.
On va passer maintenant à autre chose. Le match Algérie-Maroc comptant pour les éliminatoires de la CAN 2012 avance à grands pas. Comment l’appréhendez-vous ?
Ce match, on le vit déjà dans notre esprit. Pou moi, il a déjà commencé. On ne veut pas décevoir encore ces millions d’Algériens qui attendent beaucoup de choses de nous durant ces éliminatoires. Je pense que le match amical qu’on va jouer entre temps contre la Tunisie va servir de bonne préparation à ce rendez-vous important.
Inutile de vous dire que nous, les joueurs, sommes décidés à gagner cette rencontre pour garder intactes nos chances de qualification à la CAN. Vous connaissez les derbies, il n’est pas question de tactique, tout est dans la motivation. Ça va être un match d’hommes.
Et puis c’est le match de la dernière chance !
Oui, on peut le dire ainsi. Car avec six points de retard, les carottes seront cuites. C’est pourquoi, il faut qu’on sorte le grand jeu pour avoir gagner ce match. On a le net avantage de jouer chez nous. Ça va nous permettre de mettre une pression supplémentaire. Et si on gagne, ça sera un ascendant psychologique sur les Marocains en vue du match retour à Casablanca. Peut-être que ça nous aidera à aller là-bas plus sereins.
On ne sait toujours pas où se jouera ce match contre le Maroc, le 27 mars. Avez-vous une préférence ?
Je ne sais même pas quels sont les terrains qui sont prêts à abriter ce match.
Par exemple, le 5 Juillet est prêt à abriter ce derby marocain…
Est-il vraiment prêt ? Ou c’est juste un constat, parce que je ne vous apprends rien en vous disant que la qualité des terrains en Algérie laisse à désirer. Même au top, le terrain du 5 Juillet ne fait pas réellement l’affaire. Et c’est vraiment navrant pour un grand pays comme l’Algérie. Si on veut réussir, le minimum serait d’avoir une pelouse digne de ce nom, qui nous permette de pratiquer notre football, sans avoir à craindre les blessures.
Pour répondre à votre question relative à la domiciliation de ce match, je dirai que le stade 5 Juillet est le plus indiqué pour nous. Je dis ça par rapport à notre public qui sera certainement en grand nombre pour cette affiche. Car le 5 juillet est le plus grand stade d’Algérie et toutes les équipes le craignent.
Attention, jouer dans un stade archi-comble risque d’être une arme à double tranchant, comme ça été le cas pour vous il y a trois ans lors d’un certain Algérie-Guinée…
Oui, mais depuis on est habitué à ce genre de situation. Quand tu perds chez toi, il est tout a fait logique que tu sois sifflé. C’est ça le football.
La pression, on connaît. Mais on doit positiver. Maintenant, soit tu optes pour le 5 Juillet pour mettre la pression sur le camp adverse, soit tu optes pour Tchaker pour faire sensation. Car c’est là-bas qu’on a acquis notre qualification à la Coupe du monde.
Alors 5 Juillet ou Tchaker, vous n’avez pas encore répondu à la question…
Laissez-moi avant vous expliquer la différence entre ces deux terrains. Le 5 Juillet est plus large. Vu le grand nombre de matches que j’ai joués sur ce terrain, j’ai remarqué qu’on arrive à se procurer une moyenne de cinq occasions par match.
A Blida, où le terrain est plus petit, voire à l’anglaise, on tourne autour de 10 à 15 actions par match. Maintenant, si on veut avoir le maximum de monde pour faire pression sur l’adversaire, il n’y a pas mieux que le 5 Juillet. Sinon, question terrain, je préfère Tchaker, où l’équipe a ses repères.
A un moment donné, on a parlé de Annaba, d’où vous êtes originaire…
Je ne dirai pas non (rires). Franchement, je ne sais pas si c’est une solution. Il ne faut pas oublier que, tout comme le 5 Juillet, le stade de Annaba est très grand. En plus, je ne garde pas un bon souvenir de ce terrain suite à notre défaite 3-0 face au Gabon.
En tout cas, votre entraîneur Abdelhak Benchikha n’aura pas besoin de vous motiver pour ce match capital. Pas vrai ?
Non, pas du tout. Si on rentre sur le terrain, sans motivation, il ne faut espérer grand-chose. On doit être hypermotivés pour essayer d’apporter encore une fois de la joie aux millions d’Algériens qui nous attendent à chaque sortie.
En guise de conclusion, qu’avez-vous à dire au public algérien ?
Je lui demande de continuer à croire en nous malgré une entame difficile durant ces éliminatoires. On aura besoin de nos supporters contre le Maroc, comme ça été le cas lors du fameux match face à l’Egypte où ils ont joué un rôle décisif. On aura besoin d’eux pendant 90 minutes.
Même si par malheur on est menés dès l’entame du match, il faut qu’ils continuent à nous encourager pour inverser la tendance. En tout cas, moi je ne doute pas une seconde que notre public sera derrière nous, comme il l’a toujours fait dans les moments difficiles.
par Ouassel Mounir