Madjer : «Si j’étais à la tête de la FAF, j’opérerai un changement radical»

Madjer : «Si j’étais à la tête de la FAF, j’opérerai un changement radical»

Rabah Madjer, l’ancienne gloire du football algérien durant les années 80 et champion d’Afrique avec l’équipe nationale algérienne en 1990 était hier matin l’invité du forum du journal DK news. L’ancienne star du FC Porto a abordé le sujet de l’Equipe nationale, de la formation et d’autres sujets intéressants relatifs au football algérien. Pour Rabah Madjer, le football algérien n’est pas dirigé en ce moment par des gens du terrain, c’est pour cela que, selon lui, il traverse une situation très difficile. Madjer a insisté sur la nécessité que le football revienne aux footballeurs. A ce propos, il a déclaré : «Notre football traverse une période très difficile. Même si la sélection nationale réalise de très bons résultats, le football algérien en général va mal. Un de ces jours, le football reviendra aux footballeurs car, en ce moment, on est tous marginalisés,  moi et bien d’autres footballeurs de renom, et là, on opérera un changement radical».

«La politique actuelle de la Fédération mène notre football vers l’inconnu»

Pour Rabah Madjer, la politique actuelle de la Fédération algérienne de football mène notre football vers l’inconnu. Pour l’ancien attaquant et sélectionneur des Verts, l’Algérie ne pourra pas réussir avec une telle politique : «La politique actuellement adoptée par la Fédération mène le football algérien vers la dérive. Il ne faut pas voir seulement les résultats de l’Equipe nationale A. Même si l’EN se qualifie en coupe du monde 2014, cela ne veut pas dire que le football algérien se porte bien, il ne faut pas se tromper là-dessus. On peut se qualifier en coupe du monde puis rater la coupe d’Afrique juste après, comme c’était le cas en 2012. Je pense que cela  pousse à se poser des questions. La réussite du football algérien, c’est les clubs. Il faut que les clubs réussissent de bons résultats en Coupe africaine. Il faut les prendre en considération et non pas les ignorer». Par ailleurs, Madjer estime que la politique adoptée par  Sonatrach de prendre en charge quatre clubs (MCA, MCO, CSC et la JSS) va porter ses fruits : «En 1977, tous les clubs algériens ont été rattachés à une société nationale. Je pense que cette politique a porté ses fruits dans la mesure où le football algérien a réalisé de très bons résultats durant les années 70, 80 et même durant le début des années 90. Je pense que la décision de Sonatrach est excellente, et j’espère que d’autres clubs vont bénéficier d’une décision similaire de la part d’autres sociétés nationales».

«Cela fait douze ans qu’on n’accorde pas d’importance aux locaux»

Pour Rabah Madjer, depuis douze ans, les joueurs locaux sont carrément marginalisés. Madjer estime que depuis l’arrivé des actuels responsables, les locaux n’ont plus d’importance : «Vous savez, cela fait douze ans que les joueurs locaux n’ont plus d’importance, depuis que l’actuelle Fédération gère les affaires de notre football et cette politique de ramener des joueurs tous professionnels évoluant à l’étranger et laisser les locaux… Il faut que l’équipe nationale soit composée essentiellement de joueurs locaux afin de pouvoir programmer des stages comme on veut et ne pas attendre les dates de la FIFA. Le calendrier de la FIFA ne permet pas d’avoir les joueurs régulièrement. C’est pour ça qu’il faut des joueurs locaux et puis  renforcer le groupe par les meilleurs professionnels évoluant à l’étranger car ce sont nos enfants eux aussi et ils ont le droit de porter le maillot national. Avec la politique actuelle, les joueurs locaux vont se décourager car  ils savent qu’ils n’auront jamais l’occasion de jouer en sélection, même s’ils brillent en club. Du coup, les jeunes ne vont penser qu’à l’argent».