Depuis mercredi dernier, Madjer est à Libreville au nom de l’ONU, une mission humanitaire qui ne le privera pas de suivre la finale demain, on a profité de l’occasion de sa présence à Libreville pour lui demander de nous parler de cette finale inédite.
– Que fait Madjer à Libreville ?
– Je suis en tant qu’ambassadeur de l’Onu, voilà, on fait de l’humanisme, et on fait en sorte d’aider au maximum la jeunesse.
– Vous avez sans doute suivi cette CAN, quelles sont les équipes qui vous ont impressionné ?
– Il y a eu des surprises, parmi elles la sortie prématurée de l’équipe du Maroc, pour moi c’était une surprise, il y a eu aussi le Ghana qui était pourtant favori et qui n’a pas pu atteindre la finale, et puis il y a eu cette équipe zambienne qu’on n’attendait guère, mais quand même, elle est arrivée en finale ce qui est un exploit, on verra bien ce qui se passera en finale entre la jeunesse et la volonté zambienne et l’expérience des Ivoiriens.
– Cette équipe de Zambie est coachée par Renard qui drivait, il n’y a pas longtemps, l’équipe de l’USMA, peut-on dire maintenant que son départ est une perte pour le club ou même pour le championnat ?
– Non, on ne peut pas dire ça, il a préféré quitter l’USMA pour retrouver cette équipe zambienne qu’il connaît bien, c’est un entraîneur, là où il se sent le mieux il travaille, lui il est à l’aise en Zambie, tant mieux pour lui.
– L’éclosion des petites équipes lors de cette CAN est la preuve que le football en Afrique a progressé, et que les championnats aussi, est-ce une nouvelle ère qui commence ?
– En tout cas, moi je l’ai toujours dit, c’est le cas de la Zambie qui compte dans ses rangs plusieurs joueurs issus du championnat local, cela permet entre autres au coach de travailler à l’aise, quand il a besoin des joueurs il fait appel à eux, il n’attend pas les dates FIFA pour jouer des matches amicaux et rassembler tout le monde, je pense que c’est une belle chose, j’espère qu’un jour on arrivera à suivre cette politique que nous avions nous aussi dans les années 80 qui a fait un peu l’histoire du football algérien, avec la génération qui est restée dans l’histoire, car on était des locaux et il y avait quelques-uns qui venaient d’ailleurs, c’est ce qui a fait notre force à l’époque.
– Il y a beaucoup de VIP dans cette CAN, Blatter et Platini entre autres, ce dernier était un joueur et actuellement il gère le foot européen, est-ce le modèle à suivre pour vous, c’est-à-dire le football aux footballeurs ?
– Bien sûr, c’est normal, le football doit revenir aux footballeurs, il doit leur appartenir, ils peuvent donner beaucoup aux fédérations, et là, Platini je suis très content pour lui, il le mérite, il était un grand joueur et il est resté un grand monsieur, et il gère le foot européen avec brio j’espère que tous les footballeurs auront cette chance un jour.
– Et vous, ça sera pour quand ?
– Pour le moment je ne peux rien vous dire, on verra l’avenir, c’est une question légitime, c’est l’ambition de tout footballeur, si Platini est aujourd’hui à l’UEFA il sera peut-être demain à la FIFA et un ancien grand joueur lui succédera aussi, je pense aussi à cette fédération de Zambie gérée par Bwalya qui est un bon ami à moi et qui se retrouve en finale, donc pourquoi pas un jour me voir gérer le football algérien.
– Etant donné que vous êtes ici aussi pour assister à cette finale entre la Zambie et la Côte d’Ivoire, quel est votre pronostic pour ce match ?
– La logique veut que la Côte d’Ivoire va gagner, mais comme dans le football il n’y a pas de logique, tout reste possible, mais ce qui est sûr en revanche, c’est que ça sera un match très, très costaud.
S. M. A.