A l’occasion de la confrontation tant attendue par tout le peuple et qui mettra aux prises notre sélection national avec l’ogre allemand, El Haddaf TV a invité deux légendes qui ont marqué l’histoire de notre football, Rabah Madjer et Ali Bencheikh. Ces deux joueurs, qui étaient parmi les artisans de l’épopée de Gijon, se sont étalés sur la rencontre d’aujourd’hui. Optimistes pour voir les Verts réussir un autre exploit tout en reconnaissant la force des Allemands qui sont favori.
Il n’y a pas de comparaison entre les deux générations mais…
Si la glorieuse Equipe nationale de 1982 a marqué tous les esprits, certains pensent que la nouvelle génération qui a réalisé une qualification historique au second tour mérite d’être comparée à celles des Dahleb, Madjer, Belloumi, Assad et Bencheikh. Toutefois les deux invités d’El Heddaf TV refusent de parler de comparaison, même s’ils ont expliqué pour quelle raison leur génération a plus de mérite…
Madjer : «Chaque génération a fait son devoir et à notre époque c’était même difficile de se qualifier au Mondial»
«Je pense que chaque génération a marqué le football national de son empreinte et chacune a fait son devoir. Il ne faut pas faire de comparaison, car même si nous avons marqué l’histoire de notre football, la génération d’aujourd’hui a le mérite de permettre à l’Algérie de disputer les 8es de finale de la Coupe du monde. Je tiens à dire qu’il n’y a aucune jalousie entre les deux générations et cela est important car nous avons tous honoré le maillot national. Seulement il faut savoir qu’à notre époque c’était même difficile de se qualifier au Mondial car il n’y avait que deux représentants pour l’Afrique mais cela ne nous a pas empêchés de participer à deux Coupes du monde»
«Cette équipe joue un style français et trouve des difficultés»
«L’équipe de 1982 était le fruit d’un long travail et on avait de la qualité et la volonté. Ce n’était pas facile de marquer un second but aux Allemands sur sept passes. Les joueurs de notre époque pouvaient rivaliser avec les joueurs européens et on jouait à l’Algérienne. Quant à la génération d’aujourd’hui elle joue un football français car ils ont été formés dans les écoles françaises. Ils trouvent des difficultés et n’arrivent pas à convaincre parfois»
«Le jeûne influe dans ce genre de match»
«Je ne pense pas que les joueurs vont jeûner car c’est un facteur influent dans ce genre de rencontre où il faut que les joueurs soient présents sur tous les plans, et il très difficile donc de jouer avec tous ses moyens en étant sous l’effet du jeûne» r
«On pourra les battre et l’Allemagne de notre époque était plus forte»
«Il faut de la hargne et de la concentration pour battre cette équipe d’Allemagne. A mon avis celle de 1982 est plus forte car il y avait Breinter, Brigel, Kaltz, Hrubech, Litbarski, Rumminigue… C’était une équipe de stars et à mon avis elle est l’une des meilleures équipes allemandes. Notre adversaire essayera de prouver que la défaite de 1982 est juste un accident de parcours et il faut être présents sur tous les plans, physique et tactique, qui sont les points forts des Allemands. Il faut que les joueurs croient en leur chance de gagner et s’armer de hargne et de volonté, même s’il faut reconnaitre que les Allemands sont très forts»
Bencheikh : «Il y a ceux qui veulent orienter les gens vers la comparaison»
«J’entends parler dans la rue de ce genre de comparaison, mais ce n’est pas tout le monde qui est en train de la faire. Cette jeunesse ne nous a pas vu jouer et certains essayent de les orienter vers la comparaison. Je me joins à Madjer pour dire que chaque génération a accompli son devoir. Je dirai toutefois et en toute honnêteté que notre génération était meilleure sur le plan footballistique et le plan technique, il n’y a qu’à voir notre parcours lors des préparatifs à la Coupe du monde où nous avons battu des grandes équipes de renommée mondiale. On s’est fait juste accrocher par le Pérou qui est allé par la suite vaincre la France au Parc des Princes. Pour moi n’était ce le match arrangé entre l’Allemagne et l’Autriche qui a poussé la FIFA à changer les règlements, on aurait aussi été qualifiés au second tour de la Coupe du monde»
«Je suis heureux de la qualification mais le football de cette équipe ne m’a pas convaincu»
«Je ne vous cache pas que le football de cette équipe ne m’a pas convaincu et chacun à son avis et sa propre idée, même si je suis heureux pour cette qualification et je souhaite que l’Algérie parvienne à vaincre les Allemands une seconde fois» .
«Si j’avais joué en 1982 face aux Allemands je n’aurais pas jeûné»
«Je pense qu’il y a une Fetwa qui autorise les joueurs à ne pas jeûner le jour du match, car dans le haut niveau, jouer sous l’effet du ramadhan est même risqué pour la santé. Je suis persuadé que le joueur ne peut faire les efforts recommandés. Personnellement si j’avais joué face à l’Allemagne en 1982 je n’aurais pas jeûné pour les raisons que j’ai évoquées. Mais j’ai fait carême le jour du match car la veille je savais que je n’allais pas prendre part à cette rencontre» .
«Le milieu du terrain m’inquiète et je pense qu’il faut utiliser Djabou»
«Je pense que le plus grand problème de notre équipe c’est le milieu du terrain, contrairement à l’équipe d’Allemagne qui est son point fort. Il faut jouer avec une défense avancée pour qu’on puisse évoluer par le contre. Notre problème c’est le fait qu’on perde la balle assez vite au milieu sans qu’on puisse la préserver. Il faut qu’on arrive à construire et je pense qu’il faut aussi faire jouer Djabou, car, même si on dit qu’il ne tient pas toute une rencontre, il reste un joueur efficace. Je pense que la forme physique présentée par l’équipe rime avec tactique et il faut croire en nos chances même si les Allemands restent une équipe forte»
