C’est une visite « importante » telle que qualifiée par l’Elysée, du président français en Algérie
Alger, recevra demain le président français Emmanuel Macron pour une visite devant selon les vœux exprimés des deux côtés impulser un nouveau souffle à la relation algéro-française. C’est même une « séquence franco-algérienne qui va se dérouler cette semaine », dit-on à l’Elysée eu égard à la « profondeur et la densité des relations entre la France et l’Algérie, appelées à se développer davantage ».Paris a réitéré à l’occasion son souhait « d’accompagner l’Algérie dans sa vision stratégique de développement ».
Emmauel Macron qui effectue sa première visite en Algérie en qualité de président des français est aussi attendu à Alger en tant que partenaire sur nombre de questions stratégiques et d’intérêts communs il va s’exprimer selon le communiqué de l’Elysée sur « la coopération, les questions régionales et la question mémorielle ». Au sujet de ce dernier point, Emmanuel Macron avait, rappelons-le lors de sa visite algéroise, alors qu’il était encore candidat à la présidentiel évoqué la question de la colonisation en termes de «crime contre l’humanité ». Ce que d’ailleurs n’a pas manqué de rappeler ce matin le ministre des moudjahidines qui, dira sur les ondes de la radio nationale que l’Algérie « attend beaucoup » de la visite du président français, une visite qui, bien « qu’ordinaire » revêt un caractère particulier « notamment en ce qui a trait au dossier de la mémoire », compte tenu des déclarations de Macron lors de sa précédente visite en Algérie. Soulignant toujours à propos la mémoire commune que « l’Algérie ne construira pas ses relations futures avec la France sur la base de déclarations mais sur du concret ». Le ministre des moudjahidines évoqua dans ce sens la revendication algérienne, non encore satisfaite de la restitution des archives de l’époque coloniale, le dossier des 2 200 disparus durant la guerre de libération, l’indemnisation des algériens victimes des essais nucléaires dans le sud et la récupération des cranes des chefs de la résistance algérienne.
Des dossiers « complexes », admet le ministre mais, qui méritent plus que jamais d’être traités avec toute la célérité de la « profondeur et la densité » des relations entre la France et l’Algérie. Le président Macron expliquait lui-même en février dernier, que le partenariat franco-algérien « ne peut fonctionner qu’à une condition: celle de reposer sur des solutions partagées, sur des coopérations de terrain, autour de projets concrets » et qu’il était temps « d’engager, aujourd’hui, notre histoire dans un nouveau pacte collectif ».

Le président français sera accompagné du ministre de l’Europe et des Affaires étrangères, de son ministre de l’Action et des Comptes publics ainsi qu’un nombre d’élus, d’artistes, d’écrivains et de start-uppeurs. En plus de la dimension économique qui va être abordée lors de cette visite, les dossiers du processus de paix au Mali et la sécurisation de la région du Sahel seront également à l’ordre du jour, a-t-on précisé du côté de l’Elysée avec la précision que la coopération entre la France et l’Algérie « doit aller plus loin ».