Cueillettes d’olives en Kabilye
Un riche programme a été concocté par les organisateurs, dont principalement l’association culturelle Tiguejdith, qui comptent apporter une touche nouvelle à cette édition.
La localité d’Aït Zaïm située dans la daïra de Maâtkas célèbre pour sa 5e édition de la fête de l’olivier à partir du vendredi 20 mars. Inscrite par les organisateurs, cette année, sous le signe de l’identité et du développement durable, la manifestation qui se prolongera jusqu’au 22 du même mois est une opportunité pour les producteurs locaux d’huile d’olive pour lister leurs problèmes et entrevoir les perspectives d’avenir de leur filière.
Un riche programme a été concocté par les organisateurs, dont principalement l’association culturelle Tiguejdith, qui comptent apporter une touche nouvelle à cette édition. Parallèlement aux habituelles expositions des huiles locales et d’autres produits artisanaux, les visiteurs profiteront des diverses et multiples conférences qui aborderont le thème du développement de la filière oléicole dans toutes ses variantes. Aussi, des spécialistes des différents instituts spécialisés comme l’Itafv de Sidi Aïch et du Srpv de Draâ Ben Khedda, aborderont les différentes étapes et les conseils pratiques pour l’obtention d’une huile d’olive de qualité et les méthodes de restauration de l’oliveraie ravagée par les feux de forêt. Très attendue par les initiés, une conférence sera consacrée à la labellisation de l’huile d’olive présentée par Mokhtar Guissous, enseignant et chercheur en oléiculture à l’université de Bordj Bou Arréridj.
En fait, la fête de l’olive de Maâtkas participe mais ne suffit pas, à elle seule, à relever le défi du développement de la filière dans toute la région de Kabylie. Après plusieurs années et d’importants moyens mobilisés par l’Etat, le constat sur le terrain contredit toutes les tentatives de «cacher le soleil avec un tamis». D’un côté, l’huile d’olive de Kabylie n’arrive toujours pas à s’imposer sur les circuits commerciaux nationaux et internationaux. D’un autre côté, baignant dans le rêve d’une image ancienne cultivée à la sueur des ancêtres, les producteurs locaux se font dépasser, voire submerger par une production de meilleure qualité dans le Sahara algérien.
Par ailleurs, aujourd’hui, il convient de faire une halte pour un bilan. Quel est l’apport réel des différentes fêtes consacrées aux produits locaux du terroir? L’apport se voit, selon les spécialistes, sur le terrain, c’est-à-dire, sur le marché et le développement du secteur. Aujourd’hui, les rares initiatives de commercialisation de l’huile d’olive buttent sur d’énormes difficultés, telles que l’impossibilité de labellisation. Sa commercialisation au niveau national reste timide et quasiment absente des circuits internationaux de commercialisation qui obéissent à des standards très rigides. Toujours au même registre, les figues et les cerises, fruits éminemment célébrés, ne trouvent toujours pas accès aux circuits commerciaux. De l’aveu même des services agricoles, seuls 4% de la production annuelle de cerise a intégré les circuits officiels. Le reste de la production a été bradé sur les trottoirs et les abords des autoroutes.