Pourquoi s’attarder sur ma vie réelle alors qu’elle est si belle sur internet ?
Je me lève le matin et je raconte à quel point je suis de bonne humeur, même si le réveil est parfois difficile, surtout lorsqu’il y a une présentation à faire au boulot ou qu’on est en période d’exams.
Ensuite je dis que je suis en train de me faire belle, que je porte les dernières fringues à la mode, même si mes pompes datent de l’année dernière.
Je vais au boulot ou à la fac, ce simple trajet devient une véritable aventure que je m’empresse de twitter à mes followers qui sont devenus de vrais fans. Grâce à eux je suis presque célèbre, sans rien avoir eu à faire que raconter ma vie dans ses moindres détails, mais en plus glamour bien sûr.
Au boulot je mets sur mon compte Facebook des photos de moi au mariage de l’oncle Hamid ; c’était chiant à mourir mais il ne faut surtout pas le dire. Non! Le mariage de l’oncle Hamid c’était « the place to be» samedi dernier.
Les photos que je publie sont soigneusement choisies, il ne faudrait tout de même pas qu’on se rende compte qu’à vingt-quatre ans j’ai presque autant de boutons qu’une calculatrice.
Enfin, lorsque je rentre à la maison je « check » mes comptes sur les différents réseaux sociaux où je suis inscrite. Chouette, dix « j’aime » de plus. Que c’est bon l’amour virtuel, c’est aussi réconfortant qu’un ours en peluche: doux en surface mais tout froid à l’intérieur.
Je vais peut-être aller papoter avec ma voisine de palier tout compte fait, elle au mois elle est vraiment en cas de pépin.
