Selon Abdelkader Touzi, directeur des études au ministère de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique, qui intervenait sur les ondes de la Chaîne III de la Radio nationale dont il était l’invité de la rédaction, le recours aux énergies alternatives est incontournable du fait que la production en hydrocarbures fossiles va baisser d’une manière drastique, conjuguée à la dépréciation de leurs prix sur les marchés mondiaux, en l’occurrence le gaz naturel.
Faudrait-il alors, s’interroge-t-il, continuer absolument sur cette stratégie d’une économie fondée sur les hydrocarbures ou alors faudrait-il penser justement à l’avènement de toute une panoplie de nouvelles énergies très efficaces préservant l’environnement à savoir les énergies alternatives et là il entend les énergies renouvelables.
A propos de l’énergie nucléaire, il estime qu’il y a beaucoup de gens qui la craignent parce qu’ils ont dans la tête Tchernobyl et Fukushima, mais il pense que si l’Algérie doit s’investir dans ce genre de créneau à savoir le nucléaire, on ne peut pas mettre en place des infrastructures de production d’énergie nucléaire s’il nous n’avons pas un besoin qui est exprimé à la clé, et, lui, croit que ces besoins font se faire sentir de plus en plus devant la situation qu’on est entrain de connaître.
Il fait observer que nous vivons un phénomène assez particulier à savoir la littoralisation, pratiquement, dit-il, toute la population vit dans une bande de 200 km avec un accroissement démographique très important et un accroissement des besoins et puis ce souci d’améliorer le confort, ce qui nécessite, bien sûr, ajoute-t-il, un apport en énergie. A propos du gaz de schiste, il fait savoir que les Etats-Unis sont en train d’inonder le monde avec leur production.
Il estime que l’Algérie doit maîtriser les technologies de mobilisation des gaz de schiste. Il pense que la technique de fracturation hydraulique ne présente aucun danger sur l’environnement, sinon les Etats-Unis ne se seraient jamais lancés dans cette opération, estimant sans doute qu’ils sont un pays modèle en matière de protection de l’environnement.
Il a évoqué également la question de la consommation énergétique nationale qui équivaut à une moyenne de 40 millions de tonnes/an de pétrole, soit un taux de croissance annuel estimé à 15%, a indiqué pour sa part le ministre de l’Energie et des mines, Youcef Yousfi.
«Cette consommation sera portée à près de 100 millions de tonnes/an, à l’horizon 2030», a ajouté le ministre dans une lettre aux participants au 5e congrès maghrébin du génie des procédés, ouvert dimanche à Boumerdès. La couverture de cette demande croissante sur l’énergie requiert de «nouvelles prospections en la matière» et la «reconversion de l’Algérie en un pays industriel et producteur d’équipements et produits divers ».
Le ministre a évoqué la concrétisation, en cours, de nouveaux projets dans le domaine des énergies renouvelables qui peut, aussi, contribuer à la couverture de cette demande. Il faut rappeler que près de 100 milliards de dollars ont été affectés à la production nationale en énergies renouvelables.
Pour M. Touzi, l’Algérie doit vaille que vaille basculer dans la modernité et adopter le langage de la vérité, et mettre en place des stratégies bien réfléchies qui vont donner des résultats à la clé, qui vont apporter un confort à la population, pour synchroniser et le facteur humain et le facteur économique et bien sûr, ajoute-t-il, le facteur socio-économique de manière globale.
A propos de la formation pour aller vers l’exploitation des gaz de schiste, il estime que ça n’a pas encore commencé. Concernant la recherche, il est convaincu qu’il faut aller vers l’excellence.
Lakhdar A.