Le secrétaire général de l’Union générale des travailleurs algériens (UGTA), M. Abdelmadjid Sidi Saïd, a déploré lundi à Alger l’attitude du mouvement syndical mondial ayant « choisi d’accompagner » les interventions des grandes puissances dans les pays en voie de développement.
M. Sidi Said qui intervenait lors de la séance de clôture de la conférence internationale « d’urgence », a indiqué que « le mouvement syndical international a choisi de faire dans l’accompagnement et non pas dans la résistance, en s’occupant de légaliser les interventions des pays riches dans des pays en voie de développement ou dans des pays pauvres, sur les plans économique, politique et militaire ». « A l’heure qu’il est, la solidarité syndicale internationale a perdu ses valeurs pour lesquelles nous avions tous lutté », a-t-il poursuivi. « Malheureusement, depuis un certain temps, nous ne cessons pas de faire ce constat amer », a-t-il encore déploré, affirmant que « le mouvement syndical international a perdu son âme ».
Le secrétaire général de l’UGTA s’est interrogé, ensuite, sur les raisons qui font que le mouvement syndical international observe un « mutisme complet », mis à part devant les révoltes qui secouent le monde arabe, face aux politiques menées par le FMI, la Banque mondiale, l’Union européenne de quelques institutions internationales qui à la fois, a-t-il noté, gèrent, gouvernent et dictent leur loi aux pays du monde.
« Est-ce que vous aviez vu, une seule fois, la Confédération syndicale internationale (CSI), à laquelle nous sommes affiliés, se préoccuper de la solidarité syndicale ou ouvrière à l’endroit des pays de l’Afrique qui font quotidiennement face à la pauvreté ? », s’est-il interrogé. Il a reproché à la CSI d’avoir décliné l’invitation qui lui a été adressée pour prendre part au conclave d’Alger, organisé par le Parti des travailleurs (PT) et l’UGTA contre « l’ingérence étrangère et les guerres d’occupation », estimant que pour cette organisation syndicale « les actions de ce type sont marginales par rapport à son action d’accompagnement » . « Ces organisations syndicales nous portent des coups dans le dos », a-t-il déclaré à ce propos.
M. Sidi Saïd a également qualifié l’attitude de la CSI, « comme un signe qui déshonore le mouvement syndical international qui se permet de donner des leçons de démocratie à des pays qui oeuvrent à s’affranchir de la main-mise des puissances étrangères ». C’est ainsi que le secrétaire général de l’UGTA a invité les participants à cette conférence internationale « à engager une réflexion sur de nouvelles voies pour affirmer la solidarité syndicale internationale ».
Les travaux de la conférence internationale « d’urgence » intitulée « Contre les guerres d’occupation, contre l’ingérence dans les affaires internes des pays, en défense de l’intégrité et la souveraineté des nations », ont été clôturés, avec l’adoption de la Déclaration d’Alger qui a plaidé pour la création d’un Comité de veille et d’alerte permanent, destiné à défendre la souveraineté des nations.