L’autosuffisance alimentaire constitue un des principaux objectifs de la politique agricole prônée par l’Algérie. Conséquemment à cela, s’impose la nécessité incontournable de mobiliser les énormes potentialités de l’agriculture dans les zones sahariennes.
Plusieurs réformes et réorganisations du secteur ont fait qu’aujourd’hui, ce secteur participe activement à la croissance économique et à la satisfaction de la demande nationale en produits agricoles de base. L’ambition est encore plus forte lorsqu’il s’agit de s’adosser sur cette activité pour en faire un pilier et un facteur prépondérant dans la stratégie nationale de diversification de notre économie.
Les nouvelles politiques agricoles (ou agraires) successives menées également depuis une quinzaine d’années ont fait que l’Algérie a réussi à mettre en place une agriculture performante. Et en misant surtout sur les énormes potentialités de l’agriculture dans les régions sud du pays, où les rendements sont de deux à quatre fois supérieurs à ceux des régions nord et du littoral.
Le sud de l’Algérie, réputé plutôt pour ses champs pétrolifères ou encore ses palmiers-dattiers, réunit toutes les conditions pour garantir une agriculture performante : il y a la terre, l’eau et la lumière, trois éléments essentiels pour l’agriculture.

De ce fait, l’encouragement, l’ambition, le labeur, la rigueur, le sérieux furent autant de messages forts du ministre de l’Agriculture, du Développement rural et de la Pêche, M. Sid Ahmed Ferroukhi, adressé aux agriculteurs d’une manière générale et ceux du Sud en particulier. Ainsi, et dans cette optique, le ministre de l’Agriculture a insisté sur la nécessité d’aller vers une exploitation régulière et intensive du foncier agricole, afin d’impulser une nouvelle dynamique dans les régions du Sud. «L’option privilégiée actuellement par l’État est d’arriver à une exploitation permanente et intensive de l’ensemble du foncier agricole, quelle que soit la nature de la concession et de l’activité exercée», a indiqué le ministre, hier, lors d’une rencontre avec les cadres, ajoutant que les pouvoirs publics sont disposés à accompagner les exploitants qui s’inscrivent dans cette démarche, surtout les jeunes et les nouveaux investisseurs. M. Ferroukhi a appelé ces derniers à s’éloigner, autant que possible, des «sentiers bureaucratiques», et à emprunter la voie toute tracée par l’État qui n’a jamais, jusqu’à présent, ménagé ses efforts pour développer l’activité agricole et améliorer les conditions de vie des populations rurales.
« Toutes les wilayas du Sud doivent se mettre au diapason du développement agricole »
Après l’expérience réussie de la wilaya d’Adrar, où plusieurs produits connaissent un grand succès, comme c’est le cas pour la tomate, les produits maraîchers et divers fruits, presque toutes les wilayas du Sud se sont mises à l’agriculture. Actuellement, plusieurs régions du pays sont approvisionnées en fruits et légumes à partir de Biskra, d’El-Oued, d’Ouargla, d’Adrar, de Ghardaïa et de Laghouat, entre autres, notamment en hiver.
De ce fait, l’agriculture saharienne connaîtra, dans les années à venir, «un bond qualitatif au regard des efforts consentis par l’État dans ce cadre», avait affirmé le ministre M. Ferroukhi. Il a affirmé qu’avec la mobilisation de tous les efforts, il faut atteindre la moyenne de 30.000 hectares de terres agricoles récupérés à l’horizon 2019. «C’est l’un des objectifs que nous nous sommes fixé», avait-il ajouté. Les efforts déployés pour promouvoir l’activité agricole dans les régions du sud du pays ont donné lieu à la diversification des filières par l’introduction de nouvelles expériences, qui ont valu des résultats probants. On y recense diverses cultures réussies, des dattes à la pomme de terre, en passant par la céréaliculture, les légumes, les olives, les cacahuètes et les pistaches.
Il a estimé, à cette occasion, que le secteur est un domaine vaste qui nécessite une grande mobilisation, pour pouvoir mettre en œuvre le plan quinquennal et les recommandations du Premier ministre pour l’organisation des filières agricoles et la production à l’horizon 2019.
Il a également insisté sur la formation des agriculteurs, notamment les jeunes. «Nous allons soutenir les jeunes agriculteurs dans les campagnes pour qu’ils soient la locomotive du secteur aux côtés des jeunes diplômés des universités et instituts», dit-il.
M. Ferroukhi a en outre affirmé la disposition de son secteur à promouvoir le dialogue et la communication entre les agriculteurs, les organisations et le gouvernement afin de sortir avec des mesures à même d’alléger les charges sur les agriculteurs. Le premier responsable a encore une fois exhorté les représentants du secteur à sortir de la phase des projets qui demeurent du «noir sur blanc», pour passer à la phase de la «concrétisation réelle». «Il est grand temps que nous passions à la phase du sérieux. On est là pour soutenir et aider les gens qui veulent travailler. Par contre, ceux qui ne le veulent pas, n’ont qu’à céder la place à ceux qui ont grand besoin de gagner leur vie», a-t-il conclu.
K. A. A.