M. Sellal réunit les responsables des SGP « La bataille du pays tourne autour de l’emploi »

M. Sellal réunit les responsables des SGP « La bataille du pays tourne autour de l’emploi »

La relance du secteur doit être inéluctable d’où la nécessité, insiste M. Sellal, de mettre en œuvre des partenariats public-privé ainsi que l’identification et la concrétisation d’opportunités de coopération et de partenariat avec des investisseurs étrangers représentent les principales pistes à développer.

« Si l’Algérie ne profite pas de la crise économique pour remettre sur pied son secteur industriel, tous ses efforts (de développement) seront vains ». C’est ce qu’a déclaré le Premier ministre, Abdelmalek Sellal, lors d’une réunion tenue, jeudi dernier, avec les responsables des Sociétés de gestion des participations de l’Etat (SGP), dont relèvent les entreprises publiques économiques (EPE), en présence de membres du gouvernement. Pour le Premier ministre, la relance du secteur doit être inéluctable d’où la nécessité, insiste-t-il, de mettre en œuvre des partenariats public-privé ainsi que l’identification et la concrétisation d’opportunités de coopération et de partenariat avec des investisseurs étrangers représentent les principales pistes à développer.



Selon M. Sellal, certaines firmes étrangères, actuellement en difficulté, en raison de la crise en Europe, sont prêtes à investir en Algérie. « Vous devez prendre des initiatives conformes aux intérêts économiques du pays et tous les moyens possibles devraient être mis à profit pour relancer le secteur industriel national », a-t-il précisé tout insistant sur le rôle du secteur privé qui, d’après lui, demeure « un allié fondamental pour la concrétisation de cet objectif, même si le secteur marchand public continue de constituer le principal levier de l’action économique publique ». Il remarquera que les perspectives de réalisation des objectifs de développement fixés par certains secteurs « sont trop loin par rapport à l’urgence d’engager des actions concrètes et immédiates », citant principalement les filières du ciment et du médicament.

Le chef de l’exécutif considère que les perspectives fixées par le groupe public Gica, d’atteindre 60% des besoins nationaux en ciment à l’orée de 2017, soit une production supplémentaire avoisinant 13 millions de tonnes, sont « trop lointaines » pour couvrir les besoins. Evoquant l’industrie pharmaceutique où le groupe public Saïdal ne couvre que 5% de la demande interne, contre 35% assurés par les opérateurs privés et 60% par l’importation, M. Sellal a demandé aux représentants du secteur « de reconsidérer ses objectifs ».

De ce fait, il a déploré que le secteur industriel public « n’évolue pas comme le souhaite le gouvernement » malgré l’énorme effort financier engagé par l’Etat ces deux dernières années pour l’assainissement financier des EPE (Entreprises publiques économiques). « Beaucoup d’argent a été dépensé mais les indicateurs de gestion des entreprises publiques restent en deçà de nos attentes », a-t-il regretté.

« Le dysfonctionnement se trouve au niveau des gestionnaires des entreprises publiques »

Dans ce cadre, le ministre des Finances a fait savoir que l’Etat a engagé ces dernières années 1.000 milliards de dinars (mds) pour assainir la situation financière du secteur public. Et d’ajouter qu’avec un engagement bancaire de 2.138 mds DA au profit du secteur public, le gouvernement aurait souhaité avoir un bon niveau de dividendes versés au Trésor public. Or, le montant de ceux-ci versé au budget de l’Etat en 2011, par le secteur public industriel, n’a pas dépassé 1,4 md DA contre une trentaine de milliards versée par les banques, a-t-il relevé.

La réponse à ce dysfonctionnement se trouve, selon M. Djoudi, au niveau des gestionnaires des entreprises publiques eux-mêmes et non pas chez l’Etat. L’objectif assigné à cette politique de relance c’est de promouvoir l’emploi. M. Sellal a indiqué, dans ce cadre, que « toute la bataille du pays tourne autour de la création d’emplois ». Il a instruit les responsables des SGP de faire l’effort nécessaire pour se conformer aux orientations du programme du gouvernement en matière de création d’emplois et de richesses. « Le moment, a-t-il dit, est venu pour se dire la vérité et affronter la réalité économique du pays : sortir de la dépendance des hydrocarbures et améliorer la croissance hors ce secteur ».

M. Sellal a signalé, à cet effet, que le premier trimestre de l’année en cours a enregistré la création de près de 3.000 emplois par l’ensemble des entreprises relevant des SGP. Le secteur public marchand, composé de 26 SGP, 15 EPE non affiliées, 70 groupes et 668 entreprises qui relèvent des secteurs des finances, de l’énergie et des mines, a réalisé, au cours du premier trimestre, une croissance de 5,3% de son chiffre d’affaires et une hausse de 9% de la valeur ajoutée.

Des plans de charges faibles

Des membres du gouvernement ont eu également, à intervenir lors de cette réunion. Dans le secteur de l’Habitat, M. Tebboune, a indiqué que les potentialités énormes en matière de plans de charges dans le secteur du bâtiment ne reflètent pas la réalité du terrain lorsqu’il s’agit de parts de marché.

En effet, la part détenue par les sociétés publiques de réalisation relevant du portefeuille de la Société de gestion des participations (SGP-Indjab) représente seulement 38.000 logements sur un marché de plus de 1,5 million de logements, alors que les sociétés chinoises ont pris en charge la réalisation de 200.000 logements. Evoquant la structure actuelle des sociétés relevant de la SGP-Indjab, le ministre a noté que cette structuration est faite à partir de l’intégration de l’ensemble des entités issues de l’ancienne organisation ce qui a, selon lui, limité leurs capacités.

Dans ce sens, un redéploiement du portefeuille de cette SGP demeure nécessaire afin que les entités concernées « disposent de plus de capacités de réalisation ». Le ministre des Ressources en eau ainsi que son collègue chargé des Travaux publics ont, de leur côté, relevé l’amélioration de la trésorerie des sociétés relevant de leurs secteurs à la faveur notamment le développement de leurs plans de charges et, par conséquent, l’allègement de leur endettement.

Pour sa part, le ministre de l’Industrie, de la PME et de la Promotion de l’investissement a affirmé que les mesures et actions engagées par les pouvoirs publics ont permis « d’amorcer une nouvelle dynamique de relance industrielle qui devrait se traduire, à partir de 2015, par des résultats concrets en termes de productivité et d’emplois ». Le ministre de l’Agriculture et du Développement rural a, quant à lui, expliqué qu’une très large partie de l’activité industrielle liée au secteur est opérée par des sociétés privées, alors que le rôle des établissements publics est davantage axé sur la régulation et l’organisation. Le ministre des Finances a fait observer qu’il ne faut pas continuer à penser que tout doit venir de l’Etat.

« L’entreprise publique doit faire face au marché, développer son contrôle interne et adopter une gestion économique plus moderne et plus souple », a-t-il précisé. M. Karim Djoudi a appelé les entreprises publiques à être plus « agressives » et tenter d’attirer des partenaires étrangers en leur proposant, entre autres, des « fiches de projet » bien détaillées.

Synthèse Wassila O. H.