Les engagements du programme du président de la République, Abdelaziz Bouteflika, constituent les missions du gouvernement et la «matrice» de son plan d’action. C’est ce qu’a affirmé le Premier ministre, Abdelmalek Sellal, lequel a entamé, hier, la présentation du plan d’action du gouvernement en séance plénière, devant les membres de l’Assemblée populaire nationale (APN).
Par Bahia Aliouche
Le projet de plan d’action de mise en œuvre du programme du président de la République, Abdelaziz Bouteflika, doit, selon M. Sellal, «concourir à l’œuvre de redressement national». Le Premier ministre a, par ailleurs, indiqué que le processus de réconciliation nationale sera mené à son terme et que l’État «maintiendra sa politique de la main tendue en direction des égarés qui feront acte de repentance», tout en poursuivant «les actions de lutte antiterroriste pour consolider la sécurité nationale, et combattre sans relâche toute de criminalité».
M. Sellal a annoncé dans ce contexte que le président Bouteflika avait décidé la semaine dernière, dans le cadre du parachèvement du processus de réconciliation
nationale, de «lever l’interdiction de sortie du territoire national au profit de certaines personnes». «La seule partie habilitée à interdire à ces personnes de sortir du territoire national est le juge d’instruction», a précisé M. Sellal.Il a affirmé, d’autre part, que la «concertation régulière» avec la société civile et les assemblées élues sera érigée «en règle» par son gouvernement, qui continuera à œuvrer pour asseoir la séparation des pouvoirs, le confortement du rôle des deux chambres du Parlement et l’affirmation de la place et des droits de l’opposition dans la vie politique.
Concernant le volet du service public, le Premier ministre a assuré que le gouvernement poursuivra dans «une approche transversale et multisectorielle», son action de réhabilitation et de renouveau de ce service. Le processus de réforme pour l’amélioration du service public de la justice et de son indépendance sera lui aussi «approfondi» à travers notamment «l’enrichissement du dispositif normatif national, l’adaptation de l’appareil de formation et la modernisation des méthodes».
S’agissant du secteur de la presse et de la communication, M. Sellal a promis que le gouvernement «œuvrera à concrétiser la liberté de presse, d’expression et le droit à une information objective et crédible».
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Le Premier ministre a annoncé également que le champ de couverture de la sécurité sociale sera étendu à «de nouvelles catégories», affirmant la poursuite de l’amélioration de la qualité des prestations et la réforme du financement du système.
Outre la redéfinition du contenu du Snmg (salaire national minimum garanti) avec un réaménagement profond de l’article 87bis du code du travail, l’action gouvernemental en matière de relations du travail portera, selon M. Sellal, sur «la prise en charge des questions de sous-traitance, de protection des enfants et des handicapés, de travail illégal, d’harcèlement sexuel et d’institutionnalisation du dialogue social au plan bipartite et tripartite».
Pour ce qui est de la politique extérieure et des actions menées en faveur de la communauté nationale établie à l’étranger, M. Sellal a fait savoir que les Algériens vivant à l’étranger auront «toujours toute l’attention de leur patrie».
Dans le cadre de la politique de défense nationale, le Premier ministre, a indiqué que l’Armée nationale populaire (ANP) «poursuivra durant le prochain quinquennat, la réalisation des objectifs de modernisation et de professionnalisation des forces armées, de sécurisation des frontières et des espaces maritime, aérien et de lutte contre toutes les formes de criminalité transfrontalière et de terrorisme».
À signaler que les débats autour du plan d’action, qui ont débuté à l’issue de la présentation de M. Sellal, se poursuivront jusqu’à mercredi après-midi. Le Premier ministre répondra aux interventions et interrogations des députés qui procèderont au vote du plan d’action du gouvernement jeudi.
B. A./APS
L’exploitation du gaz de schiste sera à long terme, selon M. Sellal
Le Premier ministre, Abdelmalek Sellal, a réaffirmé, hier à Alger, que l’exploitation du gaz de schiste interviendra à long terme, précisant que le dernier texte adopté dans ce sens par le Conseil des ministres visait seulement à préparer le terrain à son extraction dans un futur lointain. «Nous avons adopté un nouveau texte sur le gaz de schiste et nous devons expliquer à nos citoyennes et citoyens qu’on ne peut se dérober à son exploitation à long terme», a-t-il déclaré au cours de la présentation du plan d’action du gouvernement à l’Assemblée populaire nationale, soulignant, toutefois, que son exploitation «n’est pas pour aujourd’hui».
Le programme de 11 forages de gaz de schiste, approuvé dernièrement par le Conseil des ministres, a été interprété par la presse comme un feu vert à l’exploitation de ce gaz non conventionnel, alors que les nouvelles mesures visaient seulement à évaluer le potentiel schisteux en Algérie. M. Sellal a indiqué que dans les cinq prochaines années, le secteur de l’énergie va entamer la phase préparatoire de l’exploitation à long terme du gaz de schiste par des forages pilotes afin de définir les procédés de production des hydrocarbures non conventionnels.
En outre, cette phase préparatoire sera axée sur la formation des cadres de la Sonatrach aux meilleurs procédés de production du schiste, a enchaîné le Premier ministre, qui a annoncé la création prochaine d’une grande école de formation dans ce domaine. En défendant l’option du schiste, M. Sellal a tenu à préciser que son exploitation a été rendue nécessaire par le besoin d’assurer la sécurité énergétique de l’Algérie à très long terme. Revenant sur l’impact environnemental de cette exploitation, le chef de l’exécutif a tenu d’emblée à préciser que son gouvernement, conscient des dangers de cette opération, ne nie pas les aspects négatifs de cette exploitation.
B. A.
L’intelligence et la science… le premier défi de l’Algérie après la stabilité
Le premier défi de l’Algérie après la sécurité et la stabilité, est l’intelligence, la science et l’expérience, a indiqué hier à Alger le président de l’Assemblée populaire nationale (APN), Mohamed Larbi Ould Khelifa, à l’occasion de la présentation du plan d’action du gouvernement. Le président de l’APN a, par ailleurs, relevé le «nouveau souffle insufflé» par l’Algérie au Mouvement des non-alignés et au groupe des 77, dont les réunions ministérielles ont eu lieu récemment à Alger. Il a noté que ces deux réunions «auront des résultats positifs sur les pays du Sud, notamment dans la création d’une nouvelle vision des relations internationales».
B. A.