M. Saïd Boukhelifa, conseiller du ministre du Tourisme : “Le manque de professionnalisme altère l’image de marque de la destination Algérie”

M. Saïd Boukhelifa, conseiller du ministre du Tourisme : “Le manque de professionnalisme altère l’image de marque de la destination Algérie”

«Il y a très peu d’agences de voyages en Algérie qui ont la touche professionnelle.» C’est ce qu’a déclaré hier, M. Saïd Boukhelifa, conseiller du ministre du Tourisme et de l’Artisanat, précisant que «nous n’avons que 10% d’agences de voyages et de tourisme vraiment professionnelles et qui ne font que du réceptif».

De notre envoyé spécial à Timimoune : Makhlouf Ait Ziane



«Il y a très peu d’agences de voyages en Algérie qui ont la touche professionnelle.» C’est ce qu’a déclaré hier, M. Saïd Boukhelifa, conseiller du ministre du Tourisme et de l’Artisanat, précisant que «nous n’avons que 10% d’agences de voyages et de tourisme vraiment professionnelles et qui ne font que du réceptif».

Il a affirmé que «l’absence de professionnalisme ne fait qu’altérer l’image de marque de la destination Algérie». Pour appuyer ses dires, il a fait savoir que «de l’autre côté de la Méditerranée, les agences de voyages et de tourisme sont gérées par de véritables professionnels qui ont relevé, au passage, les insuffisances chez nombre d’agences nationales, et nous tenons, également, cela même du point de vue de certains experts internationaux.

Un avant-projet portant sur la professionnalisation des agences est déjà proposé au gouvernement». Le conseiller du ministre a souligné qu’«actuellement, les critères d’obtention des licences d’activité ont été modifiés pour améliorer la qualité des aptitudes des capacités de postulants à l’exercice du métier d’agencier». S’agissant de la construction des structures touristiques qui ne correspondent pas à l’environnement et à l’aspect original des régions, il a souligné que «la tutelle a décidé en 2010, en collaboration avec les ministères de l’Habitat et de l’Urbanisme, et de l’Environnement, de mettre fin à ce type de constructions qui dénature les paysages touristiques».

Il a expliqué que «dans une région saharienne comme Gourara et Timimoun, on devrait interdire strictement des constructions qui ne correspondent pas à leur environnement».

Selon lui, «les hôtels ou maisons destinées aux touristes doivent se construire sur la base des matériaux locaux tels que les branches, les troncs de palmier et la pierre locale». Il a ajouté qu’«à l’avenir, nous pourrons voir émerger ce type d’hébergement», parce que, a-t-il encore dit, «cela entre dans le cadre de l’écotourisme et le tourisme durable».

En ce qui concerne le tourisme de montagne, il a indiqué qu’«il faudrait construire des chalets en bois qui peuvent constituer une offre supplémentaire pour contribuer à l’absorption de la demande».

En mettant dans ce contexte l’accent sur la situation du tourisme saharien, il a indiqué que «celui-ci, dans les années 1980, était le fer de lance et le produit majeur du tourisme en Algérie». M. Boukhlifa a en outre affirmé que «l’instabilité dans le Sahel a un impact sur l’activité touristique dans certaines régions du Sud», soulignant qu’«il ne faut pas oublier que notre pays est en face de plus de 200 destinations touristiques concurrentes».

Par ailleurs, en ce qui concerne la formation des guides, il a indiqué que «faute de formation, ils ne sont pas de ce fait capables de transmettre une information diversifiée et complète, culturelle et historique, notamment à des touristes étrangers et locaux».

Cette limite, selon lui, «sera complétée par une formation adéquate». «Nous avons programmé, pour la première fois, l’ouverture d’une école supérieure dans la wilaya d’Adrar destinée à la formation des jeunes émanant de toutes les régions sahariennes», a-t-il ajouté. Notre interlocuteur n’a toutefois pas manqué de mettre l’accent sur le tourisme domestique, tout en expliquant que «nous avons accumulé énormément de retard». Pour encourager ce type de tourisme, il a estimé qu’«il faut multiplier la construction des hôtels et des terrains de camping sécurisés».

M. A. Z.