Ils savent jouer, vous n’avez pas besoin de le leur apprendre !
Dimanche, la JSK a battu Al Ahly du Caire et sa constellation de stars. Dimanche, la JSK a plutôt battu la sélection d’Egypte ! Ce n’est nullement exagéré lorsqu’on constate que pas moins de neuf joueurs sur les onze alignés sont des champions d’Afrique en titre.
L’on pourrait verser dans un discours de zélés et affirmer sans retenue aucune que la JSK est meilleure que l’Egypte ! Ceci pour, en quelque sorte, paraphraser le discours de la rue kabyle au lendemain de cet exploit. Ce qui serait, en définitive, hyperbolique. La morale est que cette victoire de la JSK sur Al Ahly du Caire vient remettre le joueur local sur son piédestal.
Ils savent jouer, vous n’avez pas besoin de le leur apprendre !
En tous les cas, il est venu le faire rappeler aux bons souvenirs du sélectionneur national qui, en les rares fois où il s’était laissé aller à une déclaration belliqueuse, avait affirmé qu’il « n’avait pas de temps à perdre à apprendre au locaux à jouer au foot ».
A priori, quelqu’un d’autre s’en est occupé tandis que Saâdane nous sortait de sous sa gabardine des joueurs au statut de pro, taillés sur mesure pour faire office de flot dans le naufrage qui succèdera au chavirement en Afsud. On n’a pas encore formé des Messi, mais ils sont loin d’être des culs-de-jatte, non plus. Des joueurs comme Tedjar, Meftah, Djabou et Hadj-Aïssa mériteraient bien qu’on s’y intéresse.
Les joueurs de la JSK, qui sont moins cotés, moins payés et moins considérés que nos pros ont battus avant-hier les mêmes joueurs qui nous avaient infligé un cinglant 4-0 en Angola l’hiver dernier. Si l’on cherchait bien, l’empreinte de leurs semelles devrait encore être perceptible sur le popotin des Chaouchi & Co. Entre Algérie-Egypte de l’hiver dernier et JSK-Ahly d’avant-hier, la différence est criante.
Si l’on se permet cette petite comparaison, il est vrai que l’on n’a pas vu de coups de génie, mais juste une équipe disciplinée, rigoureuse, avec des joueurs tirant tous dans le même sens. Juste ce qu’il faut pour gagner un match de football. C’est toute la différence avec ce triste Algérie-Egypte qui nous avait fait voir des joueurs jouant avec fatuité et surtout pour leurs gueules.
Il y a de la pâte, mazette !
Beaucoup se demandaient pourquoi Rabah Saâdane s’entêtait à reconduire son 3-5-2 que d’aucuns jugent révolu. Beaucoup de techniciens, dans leurs analyses sur l’EN, ne comprenaient pas l’utilité d’adopter un système qui a montré ses limites. Or l’explication est criante : l’Algérie ne possède pas d’arrière droit type qui encouragerait Saâdane à revenir à une défense à quatre.
Au lieu de se pencher à résoudre ce cas en prospectant dans le championnat local, il attend désespérément qu’on lui sorte, outre-Méditerranée, un arrière droit tout bon à prendre, pour peu qu’il ait du sang algérien dans les veines. C’est à croire qu’on veut bâtir pour 2012 et 2014 – c’est pas nous qui le disons !- mais on attend que les autres fassent le boulot pour nous.
Belkalem a le niveau quand même !
La différence réside dans l’état d’esprit. Nos pros ont trop somnolé sur des lauriers qu’on leur avait tressés alors que les locaux sortent les crocs, avides de reconnaissance.
Le défenseur central, Saïd Belkalem, en est la parfaite illustration. A tout juste 21 ans, il a prouvé qu’il avait toutes les qualités du défenseur moderne. Confronté au meilleur buteur de la dernière CAN, il s’en est pas mal sorti. Preuve que techniquement il a le niveau. Lui qui a été sélectionné chez toutes les catégories de jeunes, Saâdane devrait s’attarder sur son profil s’il est vrai que 2012 et 2014 font partie de ses projets. A méditer.