Intervenant lors de l’émission «Hiwar Essaâ» de la télévision nationale, le SG du RND, M. Ouyahia, a indiqué que le RND avait participé à la consultation de l’instance de consultations sur les réformes politiques, convaincu que ces réformes «constituent la troisième étape du processus de redressement en Algérie et non pas le résultat d’une crise ou de conjonctures internationales».
M. Ouyahia a indiqué que le programme du président de la République «en tant que candidat en avril 2009 renfermait des réformes politiques dont certaines ont déjà été engagées». Sur le fait de procéder à la révision de la Constitution, M. Ouyahia a indiqué que son parti «soutient la méthode du Président», ajoutant que «la Constitution sera révisée par un parlement plus crédible, avant sa soumission au référendum». Les principaux objectifs des réformes consistent à «rétablir la confiance entre le citoyen et le pays». «En temps de crise, l’apport des Algériens est illimité, un apport que nous devons faire perdurer tout au long de l’année et même en dehors des situations difficiles», a-t-il dit.
Concernant la position de sa formation sur la loi sur les partis, il a précisé qu’«il ne s’agit pas d’une question de lutte contre le courant islamique, ce dernier étant sur la scène politique», ajoutant que «le salafisme existe en Algérie». Il a également souligné que sa formation s’oppose à ce que l’Algérie «retombe dans le dérapage qu’elle a connu par le passé». S’agissant des instructions du président de la République d’ouvrir les médias lourds et qui n’«ont pas été respectées», M. Ouyahia a estimé «nécessaire de changer les textes et les mentalités», appelant les responsables qui n’appliquent pas ces instructions à se réviser». S’agissant de la proposition de son parti d’ouvrir le domaine audiovisuel, il a souligné que l’«Algérie parviendra un jour à l’ouverture du champs audiovisuel», rappelant que le RND avait proposé une période de transition où le capital public serait majoritaire et avec un cahier des charges clair.
M. Ouyahia a évoqué, par ailleurs, le cas du journaliste du quotidien «Al Khabar», accusé d’avoir divulgué des secrets de l’enquête sur l’affaire de l’assassinat de l’ex-directeur général de la sûreté nationale, M. Ali Tounsi. Après avoir exprimé son regret de cette accusation, M. Ouyahia a indiqué que l’enquête est en cours avec le journaliste avant de souligner l’importance de faire confiance à la justice». M. Ouyahia a estimé que les réformes qui seront apportées aux textes «ne suffisent pas à elles seules» pour changer les mentalités et les attitudes, indiquant que «le plus important est de rétablir la confiance en soi et en le pays».
Il considère que les textes juridiques constituent «le garant de la démocratie», souhaitant que «le pays puisse protéger sa politique de la dictature des fonds». M. Ouyahia a, par ailleurs, indiqué qu’il préfère la limitation des mandats présidentiels dans la nouvelle constitution. Pour ce qui de la proposition de M. Mehri concernant la tenue d’une conférence nationale regroupant tous les courants politiques, M. Ouyahia a précisé que «l’expérience de la conférence de 1991 qui avait duré près de 70 heures avait laissé une image désastreuse», soulignant que «le pays n’est pas en crise politique et la réforme politique prouve que le président de la République est fidèle à son programme, suit les événements en cours dans le monde et est à l’écoute des préoccupations de la société». «Plusieurs participants ont pris part aux consultations», a-t-il affirmé, soulignant que «l’Algérie a connu un tournant décisif et nombre de petits partis ont eu le courage de participer au conseil national transitoire».
Evoquant les assises de la société civile, M. Ouyahia a affirmé qu’elles se veulent un espace pour la démocratie participative, précisant que «le peuple est le gouverneur qui définit les contours de la classe politique». Concernant le mouvement de protestations qui marque certains secteurs publics, il a indiqué que «nous traversons une étape particulière, dont tout le monde veut en profiter pour bénéficier d’une augmentation de salaire», souhaitant que ces protestations ne «portent pas atteinte à l’économie». Les différents secteurs de la fonction publique ont vu la promulgation de leurs statuts, a-t-il indiqué. Les statuts de 5 secteurs n’ont pas encore été promulgués, ceux-ci étant en cours d’élaboration, a-t-il ajouté. S’agissant de la grève des médecins résidents, M. Ouyahia a réitéré la disposition de son gouvernement à dialoguer autour du service civil, l’augmentation des salaires et les conditions de travail, avant de souligner à nouveau que la suppression du service civil était «une condition veto».
M. Ouyahia a évoqué en détail la précédente tripartite consacrée au volet économique, indiquant que la prochaine tripartite «sera porteuse de résultas positifs concernant le volet social». Par ailleurs, il a nié l’existence d’une scission au sein du parti. «Le RND compte plus de 130 000 militants et il est tout à fait normal qu’il y ait une certaine agitation, notamment à l’approche des rendez-vous électoraux», a expliqué M. Ouyahia.