Le Premier ministre n’a pas manqué hier, en marge de l’ouverture de la session de printemps du Parlement, de condamner l’attentat kamikaze perpétré samedi contre le groupement de la gendarmerie à Tamanrasset. «C’est un acte criminel que l’Algérie, Etat et peuple, condamne avec fermeté », a-t-il notamment déclaré.
A une question de savoir si les auteurs de cet attentat ont été identifiés, le Premier ministre répondra que “ce sont des criminels que nous allons éliminer. M. Ouyahia a affirmé que le terrorisme est un phénomène «planétaire et un ennemi unique et indissociable». Il a souligné devant un parterre de journalistes que « le problème n’est pas le slogan ou l’enseigne qui s’affiche. » Qu’il soit commandité par Al Qaida, le GSPC…, enchaîne le Premier ministre, cet « acte a ciblé le peuple et l’Algérie. » Cependant il a précisé être “au courant de l’apparition d’une nouvelle appellation (d’un groupe terroriste) qui aurait suscité l’intérêt plus que le crime lui-même.” Sur sa lancée, il indiquera que l’Etat continue de mener une lutte implacable contre le terrorisme jusqu’à son éradication. Cette même détermination sera réitérée en marge de la cérémonie d’ouverture de la session de printemps 2012 du Conseil de la nation.
Déplorant cet acte terroriste abominable et lâche, M. Ahmed Ouyahia a insisté sur «la détermination de l’Etat, avec toutes ses institutions, à combattre les résidus des groupes terroristes lâches « , tout en défendant les acquis de l’Algérie en matière de sécurité, de progrès et de prospérité à la faveur de la Réconciliation nationale et du programme du Président de la République. » Le Premier ministre a par ailleurs appelé à “la vigilance et à la mobilisation permanentes” pour éviter ce genre d’actes.
Dans un autre contexte, M. Ouyahia a écarté un renforcement du dispositif de sécurité au niveau des frontières avec les pays du Sahel. «On ne va pas renforcer le dispositif sécuritaire au niveau des frontières », a-t-il affirmé. Et d’ajouter : « Qui vous a dit que les frontières n’étaient pas assez sécurisées ?»

Interrogé sur la sécurité en Algérie, il répondra : « Elle est en nette amélioration.» Toutefois, le Premier ministre a fait part d’un renforcement du dispositif sécuritaire à la veille des élections législatives qui se tiendront le 10 mai prochain. « C’est une période pendant laquelle il faut faire preuve de plus de vigilance », a expliqué le Premier ministre.
Dans ce contexte, il a appelé les Algériens à «aller voter pour eux-mêmes et pour leur pays.»
A propos de la situation en Libye, M. Ouyahia a affirmé avoir rencontré son homologue libyen « pour renforcer nos relations bilatérales.» Les deux pays, soutient-il, œuvrent pour un « espace de dialogue fraternel. » De son côté, le vice-Premier ministre Yazid Zerhouni a déclaré à ce sujet : « Compte tenu de l’instabilité des pays de la région, il ne faut pas s’étonner qu’un tel attentat ait pu se produire à Tamanrasset.»
Sarah Sofi et Fouad I.
M. Bensalah à propos de l’attentat
«Il n’influera pas sur la position de l’Algérie»
Le président du Conseil de la nation, M. Abdelkader Bensalah, a condamné hier l’attentat terroriste qui a visé vendredi le groupement territorial de la gendarmerie nationale à Tamanrasset, affirmant que cet acte lâche « n’influera pas sur la position de l’Algérie à l’égard de la lutte antiterroriste ».
« La lutte antiterroriste demeurera l’une des grandes priorités de l’Algérie », a soutenu M. Bensalah dans son allocution d’ouverture de la session de printemps du Conseil de la nation. Pour M. Bensalah, cet attentat « n’influera pas sur les positions fermes de l’Algérie vis-à-vis de la lutte antiterroriste et le renforcement de la sécurité et de la stabilité en Algérie et dans la région ».
Il a déclaré aussi :
“Le boycott n’est pas un programme électoral”
Répondant aux questions des journalistes de la presse nationale liées aux préparatifs et au déroulement des prochaines élections législatives, le Premier ministre, a indiqué que « le gouvernement est chargé d’organiser des élections loyales et transparentes et le peuple est appelé à voter et de s’exprimer sur ses représentants. « Le boycott ne peut constituer un programme électoral », a-t-il notamment indiqué.
Répondant à une question concernant les accusations formulées par le PT, et partagées par d’autres formations politiques (AHD 54, MSP et RPR), liée au sujet de l’introduction de membres de l’ANP, dans la liste électorale légalisée le 21 février dernier par la commission administrative électorale de la wilaya de Tindouf, le Premier ministre s’est attaqué aux partis politiques « qui font dans la propagande », tout en regrettant le fait de voir « des partis politique s’attaquer à la crédibilité de l’Etat et à son armée populaire », avant de rappeler aux partis concernés « qu’au moment de la révision des listes électorales et des recours, ces « militaires, la kalachnikov et la bonbonne de gaz sur le dos, partaient au secours des villageois piégés par la neige ».
Interrogé quant au choix du futur Premier ministre et à la question de savoir s’il sera issu de la majorité à l’APN, M. Ouyahia a répondu par sa traditionnelle formule : « La décision revient au Président de la République. C’est le Président qui décide. »
S. S.
“L’armée n’est pas un corps de trafiquants, et la République l’est encore moins”
A propos de l’inscription des éléments de l’Armée nationale populaire (ANP) sur les listes électorales communales, il a regretté qu’un parti politique « s’attaque à la crédibilité de l’Etat et de l’armée au premier chef ». « C’est une manière de faire de la propagande sur le dos de n’importe qui », a-t-il ajouté, exhortant le parti en question à prendre connaissance des dispositions de la loi relative au régime électoral. Il a indiqué que l’armée, qui a été mobilisée pour participer aux opérations de secours suite aux dernières intempéries ayant touché la majorité des régions du nord du pays, « n’est pas un corps de trafiquants, et la République l’est encore moins »