M. Ould Kablia: les Accords d’Evian, une issue honorable à la guerre ayant consacré les principes de la Révolution algérienne

M. Ould Kablia: les Accords d’Evian, une issue honorable à la guerre ayant consacré les principes de la Révolution algérienne

La signature des Accords d’Evian, le 19 mars 1962, constitue une « issue honorable » pour plus sept ans de guerre de libération nationale, ayant permis de consacrer les principes énoncés dans la Déclaration du 1er Novembre 1954, a indiqué lundi à Alger le président de l’Association des anciens du ministère de l’Armement et des liaisons générales, M. Daho Ould Kablia.

M. Ould Kablia, également ministre de l’Intérieur et des Collectivités locales, a affirmé, lors d’une conférence animée au siège du ministère des Affaires étrangères, à l’occasion du 50ème anniversaire des Accords d’Evian, que ces Accords « constituaient une issue honorable pour plus de sept années d’une guerre de libération nationale, menée par le Front de libération nationale (FLN) avec le soutien du peuple algérien, ayant permis la consécration des principes énoncés dans la Déclaration du 1er Novembre 1954 dans leur totalité ». Il a souligné, à ce propos, que la « régularité » des positions des responsables algériens, lors des différents rounds des négociations informelles et des rencontres secrètes, « est due essentiellement au soutien permanent, indéfectible et constant du peuple algérien ».

M. Ould Kablia a fait une rétrospective des rencontres et négociations entre les deux parties, depuis la rencontre d’Abane Ramdhane avec les émissaires de Pierre Mandes France jusqu’aux négociations d’Evian, expliquant, à cette occasion, que les responsables algériens étaient constants dans leurs positions sur les différentes questions, contrairement à la partie française dont les positions évoluaient d’un round de négociations à un autre.

S’appuyant sur des documents inédits, l’ancien secrétaire général de la Direction de documentation et de recherche (DDR) du ministère de l’Armement et des Liaisons générales a mis en avant le rôle de la cellule technique du MALG, installée en Tunisie, pour renforcer la position de la délégation algérienne lors de ces négociations.

Il a fait, dans ce cadre, la lecture d’une note qu’il avait lui-même préparé pour le chef de la Délégation algérienne, le défunt Krim Belkacem, à l’occasion d’une conférence de presse organisée spécialement pour répondre à l’annonce faite par le gouvernement français pour une trêve militaire unilatérale. Il a également cité, à ce sujet, l’apport du MALG à travers les informations recueillies auprès de sources à l’intérieur même des institutions françaises, à l’instar des informations transmises par Salah Bouakouir qui était responsable au gouvernorat d’Alger.

M. Ould Kablia a affirmé, en outre, que les négociateurs français étaient « particulièrement » surpris par la teneur des propositions algériennes sur la question du pétrole, des propositions élaborées, a-t-il précisé, grâce au concours de deux assistants d’Enrico Mattei, président directeur général de l’Entreprise italienne des hydrocarbures (ENIE). Interrogé sur l’attitude d’hostilité à l’indépendance de l’Algérie affichée par Israël et son soutien aux terroristes de l’Organisation de l’Armée secrète (OAS), M. Ould Kablia a cité, à ce propos, le cas de deux officiers israéliens faits prisonniers par une katiba de l’Armée de libération nationale (ALN), dans la région de Laghouat.

Il a raconté à ce sujet que l’ONU avait contacté le FLN pour des négociations sur le sort de ces deux officiers, une négociation que la France avait catégoriquement refusé, a-t-il indiqué, allant jusqu’à multiplier les opérations de recherche et de bombardement dans les maquis de la région qui se sont soldées par la mort des deux officiers en question, lors d’un bombardement à Beni Smir (Ouest du pays), au moment où des éléments de l’ALN tentaient de les introduire au Maroc