Le secteur des Ressources en eau semble passer de la phase de mobilisation, marquée par la réalisation de structures hydriques, à la celle de gestion rationnelle de la ressource. Une économie qui charrie plusieurs volets dont, notamment, ceux de l’irrigation et de la répartition équitable de la ressource.
Le « nouveau » défi du secteur a été développé par le ministre des Ressources en eau, Hocine Necib, lors d’une rencontre avec la presse, tenue au terme d’une visite de travail effectuée, mardi dernier, dans la wilaya de Bouira.
Pour le ministre, il s’agit d’abord d’une stratégie de communication pour sensibiliser les utilisateurs à faire des efforts d’économie d’eau. « Le segment qui doit faire un effort dans ce sens est celui de l’agriculture parce que c’est à ce niveau qu’on a le plus de pertes », note-t-il. Soulignant l’apport de la politique de transfert des barrages, il indique que l’eau est une ressource précairequ’il faut protéger.
« Nous avons un territoire vaste et nous devons reconnaître que nous avons une richesse d’eau qui est inégalement répartie. Cela suppose des efforts colossaux pour que les régions qui n’ont pas d’eau puissent en bénéficier dans le cadre de l’hydro-solidarité », précise-t-il. « Je continue à faire du tapage dans mes déplacements pour que les gens comprennent et apprennent à créer cette culture d’économie d’eau. C’est une stratégie nationale de communication qui touche tous les domaines », rappelle-t-il.
Qualifiant la dernière décennie de « plan Marshall » en termes de mobilisation eu égard aux enveloppes financières énormes et ouvrages réalisés, M. Necib cite aussi l’adoption d’une stratégie « intelligente » qui est le système des transferts de barrage et que « cette approche est très pertinente et nous allons continuer à travailler dans ce sens pour couvrir un maximum du territoire », a-t-il indiqué, soutenant que « la bataille de la mobilisation est pratiquement gagnée ».
Mieux, le volet « mobilisation » sera ponctué, au début de l’année 2013, par la mise en service de l’une des plus grandes usines de dessalement de l’eau de mer à Megtaâ, à Oran, et qui produira environ 500.000 m3/jour. Cependant, d’après lui, ce qui reste à parfaire, c’est le service public. A cet effet, il fera savoir que le gouvernement fixe comme priorité l’amélioration de la qualité du service public.
« Il faut de bonnes conditions d’accueil du client et de l’usager. Je ne veux plus entendre parler d’un ouvrage isolé. Si on veut donner de l’eau, il faut que tout un système soit mis en branle. Cela va de la mobilisation au transfert et à la distribution. Il faut que les trois chaînes bougent en même temps ».
Pour les besoins de l’amélioration de la distribution, le ministre, qui note la progression constante de l’ADE (Algérienne des eaux), annonce l’ouverture prochaine d’un centre de formation ADE à Alger, « en vue d’une gestion viable du réseau ». Pour le secteur de l’Agriculture, Hocine Necib estime que « nous sommes un partenaire privilégié puisque nous contribuons, à notre manière, à la sécurité alimentaire en offrant la ressource hydrique ». En somme, il cite comme objectif tracé communément avec le ministère de l’Agriculture, d’atteindre, en 2014, un périmètre de 1,6 million ha.
Vers la création d’une commission mixte algéro-finlandaise
Le ministre des Ressources en eau, Hocine Necib, s’est entretenu, hier, avec M. Alexander Stubb, ministre finlandais des Affaires européennes et du Commerce extérieur, sur une éventuelle création d’une commission mixte algéro-finlandaise dans le secteur des ressources en eau, indique un communiqué du ministère.
Cette commission aura pour objet de « rapprocher les entreprises spécialisées dans le secteur des ressources en eau des deux pays », ajoute-t-on de meme source. Les discussions entre les deux ministres ont, également, porté sur « les possibilités de partenariat et de coopération entre l’Algérie et la Finlande ».