La très faible prévalence du VIH/SIDA en Algérie atteste de la « pertinence » de l’approche algérienne et constitue « une incitation à poursuivre nos efforts pour de nouveaux progrès » dans la lutte contre cette maladie, a souligné mercredi à New-York M. Abdelkader Messahel, ministre délégué chargé des Affaires maghrébines et africaines.
Intervenant aux travaux de la réunion de Haut Niveau des Nations unies sur le VIH/SIDA, où il a représenté le président de la République, M. Abdelaziz Bouteflika, le ministre délégué a indiqué que « L’Algérie s’est attelée, dès 1989, a mettre en oeuvre une approche multidimensionnelle et plurisectorielle ».
Cette approche, a-t-il expliqué, a permis « de doter le pays de 61 centres de dépistage anonymes, d’une agence nationale du sang et de huit centres de traitement » et « de contenir la propagation du VIH/SIDA, de fournir à titre gracieux l’accès aux médicaments, anti-rétroviraux et de réduire de manière significative les décès liés au virus et co-infections ».
Le ministre délégué a relevé dans son intervention que si les ressources allouées à la lutte contre le VIH/SIDA, sur le double plan interne et international, se sont accrues de manière très nette durant ces dix ans, leur fléchissement en 2009 et leur tendance actuelle à la stagnation est une source de préoccupation, estimant que « la mobilisation de ressources additionnelles doit figurer en tant que priorité centrale de la Communauté Internationale ».
Il a, par ailleurs, indiqué qu’une lutte efficace contre la propagation du VIH/SIDA, nécessite aussi de contenir et d’inverser l’escalade des coûts, des moyens de prévention et de soins pour en assurer « l’accessibilité la plus large ». A cet égard, « les difficultés croissantes rencontrées par les pays souhaitant bénéficier des flexibilités d’accès aux médicaments essentiels introduites par la Déclaration de Doha sur les ADPIC et la santé publique risquent d’affaiblir l’un des piliers de la Déclaration d’engagement », a-t-il mis en garde.
M. Messahel, qui a noté « qu’en amont beaucoup reste à faire pour améliorer et simplifier les technologies de prévention et de dépistage », a considéré indispensable « la levée des obstacles que les accords commerciaux bilatéraux et régionaux ont érigé devant les exportations, les importations et la production de médicaments génériques » et « la coopération et le partenariat avec l’industrie pharmaceutique pour accélérer la recherche sur un vaccin et de nouveaux médicaments moins toxiques, à effet plus durable et plus simples à utiliser ».
Abordant la situation à l’échelle du continent africain, le ministre délégué a insisté sur « le renforcement des systèmes de santé pour mieux répondre aux besoins induits non seulement par le VIH/SIDA, mais aussi par la tuberculose, le paludisme, et la santé maternelle et infantile, dont la prise en charge intégrée créera des synergies qui rejailliront positivement sur l’efficacité de lutte contre le VIH/SIDA » Il a rappelé que l’ensemble de ces axes étaient déjà couvert par la Déclaration d’Abuja adoptée par le sommet de l’Organisation de l’Unité africaine sur le SIDA en avril 2001, dont la mise en oeuvre a depuis fait l’objet d’un suivi régulier par les instances de l’Union africaine ».
M. Messahel a également souligné « que le défi du VIH/SIDA demeure redoutable malgré les progrès enregistrés depuis dix ans en matière d’accès aux soins qui ont permis à 6 millions de malades d’avoir accès aux anti-rétroviraux dans les pays à moyen et faible revenu, soit 37% de moyenne mondiale ».
Ce taux, a-t-il indiqué, représente pour l’Afrique, « un accroissement notable puisqu’il n’était que de 5% en 2000, mais il reste encore largement insuffisant puisque 2/3 des malades demeurent privés d’accès aux soins ». L’Afrique fait face aussi, a poursuivi le ministre délégué, a « la prise en charge des orphelins, dont le nombre a franchi les 16 millions, et qui se trouvent dans leur grande majorité en Afrique, et le taux encore trop élevé, comparé aux autres régions, de transmission néo-natale du VIH/SIDA, donnent aussi la mesure du fardeau socio-économique considérable imposé par cette épidémie ». Evoquant les mots d’ordre « zéro infection, zéro discrimination, zéro décès », M. Messahel a souligné « qu’ils constituent des thèmes mobilisateurs susceptibles d’orienter les efforts nationaux et internationaux vers les actions potentiellement les plus porteuses de résultats. Il a enfin noté que « les objectifs qui sont proposés par le secrétaire général emportent notre adhésion, car ils nous paraissent réalisables pour peu que les besoins en capacités, ressources et technologies adaptées soient pris en charge dans le cadre d’un partenariat international renforcé »