Le président du Sénat français, Gérard Larcher, a plaidé vendredi à Alger pour une « véritable » coopération parlementaire entre le Conseil de la Nation et le sénat français, à même de « rattraper le retard » que connaît la relation entre les deux institutions.
Lors d’une conférence de presse animée à la fin de sa visite en Algérie, M. Larcher a souligné que l’accord signé entre le Conseil de la Nation et le sénat français qui prend en compte les différences de mode de fonctionnement des deux institutions, est à même de renforcer leurs relations.
En vertu de cet accord, un programme va être établi pour des « échanges de fonds » entre les commissions parlementaires des deux institutions, a précisé M. Larcher.
« Nous quittons l’Algérie avec le sentiment que la relation entre les deux pays est différente et particulièrement forte, notamment au plan humain », a-t-il dit, rappelant que sa visite était la première d’un président du sénat français en Algérie, depuis 16 ans.
Il a également indiqué avoir invité le président du Conseil de la Nation, Abdelkader Bensalah, pour une visite en France.
Par ailleurs, M. Larcher a rappelé les questions qu’il avait abordé avec les responsables algériens lors de sa visite de quatre jours.
Au volet coopération bilatérale, il a été question des relations économiques, et les deux parties ont examiné les moyens à rendre « plus fluide les règles régissant les investissements, à même de conforter le redéploiement de l’économie que l’Algérie a engagé », a-t-il dit.
Affirmant que « les entreprises françaises s’engagent en Algérie dans un esprit de partenariat, M. Larcher a relevé que des chefs d’entreprises français lui ont exprimé « clairement » leur « volonté de poursuivre et d’amplifier leur investissements en Algérie ».
D’autre part, il a indiqué avoir débattu avec les responsables algériens des questions politiques, dont « l’ensemble de la situation en méditerranée, et en Afrique ».
« Le dossier du Sahel et le Mali, ont fait l’objet de longs échanges », notamment en ce qui concerne le rôle de l’Algérie dans la signature de l’accord de paix et de réconciliation au Mali.
Le responsable parlementaire français a également souligné que pour la France, cet accord « est important », ajoutant que sa réussite nécessitait une politique de développement et de soutien.
La situation en Libye a également été abordée par M. Larcher et ses interlocuteurs, et « il a été retenu qu’il fallait conforter la négociation menée sous l’égide de l’ONU ».
« Nous avons senti chez nos interlocuteur, à la fois, beaucoup de réalisme sur la difficulté de rapprocher les points de vue entre libyens, et en même temps qu’il n’y avait pas d’autre solution que d’avoir un gouvernement de transition, d’union nationale, qui permette de refonder les prémices d’un Etat », a souligné M. Larcher.
Quant à la situation en Syrie, il a relevé que les responsables algériens avec qui il s’est entretenu lui ont rappelé qu’ »il fallait très clairement avoir en tête qu’il n y avait vraiment qu’une seule vraie menace, l’organisation autoproclamée EI/Daach, et une seule priorité, sa neutralisation ». Une position que la France « partage », a-t-il affirmé.
Outre M. Bensalah, M. Larcher s’était entretenu lors de sa visite en Algérie en compagnie d’une importante délégation, avec le président de l’Assemblée populaire nationale (APN), Mohammed Larbi Ould Khelifa, le premier ministre, Abdelmalek Sellal et des membres du gouvernement. Il avait également été reçu par le Président de la République, Abdelaziz Bouteflika.
Le président du sénat français a souligné avoir abordé avec le président Bouteflika « longuement » des sujets internationaux, dans lesquels il avait « constaté que les analyses étaient constantes et profondes, avec notamment des massages, sur le Mali et la Syrie ».
Il a également souligné que le chef de l’Etat avait insisté sur l’importance d’aborder certaines questions avec « sagesse », « considérant qu’il ne suffisait pas de bombarder pour trouver une solution ». « Je l’ai trouvé attentif, connaissant mon parcours et mes débuts politiques », a-t-il dit.
Interrogé sur le Sahara Occidental, M. Larcher a souligné qu’il s’agit « un sujet très important à traiter dans le cadre de l’ONU ».